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Gestion de l’eau aux Émirats arabes unis, un modèle qui séduit l’Afrique

Auteur: Seneweb News

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Gestion de l’eau aux Émirats arabes unis, un modèle qui séduit l’Afrique

En décembre 2026, Abou Dhabi accueillera la Conférence des Nations unies sur l’eau, co-organisée avec le Sénégal. Un rendez-vous majeur qui consacre le rôle croissant des Émirats arabes unis dans la gouvernance mondiale de cette ressource vitale. Le 1er octobre dernier, la capitale émiratie a donné le ton, en accueillant la deuxième édition du Forum sur la qualité de l’eau, placé sous le thème « Innover pour la résilience ». Pour ce pays désertique, confronté à un stress hydrique chronique, l’engagement est autant une nécessité qu’un levier d’influence : les Émirats investissent massivement, exportent leur expertise et multiplient les partenariats, notamment en Afrique.

Manque d’eau, plus d’innovation 

Situés dans l’une des régions les plus arides du monde, les Émirats arabes unis reçoivent moins de 100 millimètres de pluie par an. La surexploitation des nappes phréatiques, la montée des températures et l’élévation du niveau de la mer fragilisent encore davantage les ressources en eau. 

Pour répondre à cette pression, le pays s’est doté d’outils visant à contourner ce stress hydrique, grâce à des investissements massifs. Les autorités misent d’abord sur le dessalement à grande échelle, avec des technologies de plus en plus performantes et énergétiquement efficientes. Abou Dhabi et Dubaï ont par exemple fait du dessalement une solution incontournable. La centrale par osmose inverse de la capitale est désormais la plus grande au monde. Le système de réutilisation des eaux traitées de la ville a permis d’atteindre un taux de 73 % en 2023. À Dubaï, le futur site de Hassyan, opéré par Véolia et né d’un investissement de 320 millions de dollars, doit fournir quotidiennement dès 2026 de l’eau potable à deux millions de personnes. 

Ces projets témoignent d’un effort massif pour conjuguer sécurité hydrique et transition énergétique. Comme pour Abou Dhabi, la stratégie nationale prévoit la réutilisation des eaux traitées et la constitution de réservoirs. Mais la gestion de l’eau n’est qu’un volet de l’ambition climatique émiratie. Le pays développe massivement les énergies renouvelables, investit dans le captage et le stockage du carbone et dans l’hydrogène vert, et s’impose comme la locomotive de la transition énergétique au Moyen-Orient.

Pionniers sur ces enjeux, les Émirats ne cherchent pas seulement à assurer leur survie dans un environnement hostile. Ils construisent aussi une image de laboratoire mondial de la gestion des défis climatiques.

L’Afrique, un terrain d’influence et de diversification

L’intérêt croissant des Émirats arabes unis pour l’Afrique s’inscrit dans cette logique. Le continent, riche en ressources mais exposé à de fortes vulnérabilités hydriques, représente à la fois un partenaire stratégique et un champ d’expérimentation. 

En mai 2025, Rabat et Abou Dhabi ont annoncé un vaste programme d’investissements de 14 milliards de dollars, mobilisant le Fonds Mohammed VI d’investissement, la filiale marocaine du groupe émirati TAQA et NAREVA. L’accord vise à développer des projets dans les énergies renouvelables et comprend également la mise en place de plusieurs usines de dessalement pour produire près de 900 millions de mètres cubes d’eau par an. 

En Angola depuis 2019, près de deux milliards de dollars d’investissements ont été engagés dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie mais aussi de l’approvisionnement en eau potable. Face au stress hydrique, les Émirats cherchent aussi à asseoir une influence politique et économique dans les pays se trouvant sur le parcours du Nil, en particulier l’Éthiopie, grenier céréalier du pays, dont le Premier ministre Abiy Ahmed est un protégé du Président émirati Mohammed ben Zayed.

Derrière ces engagements, se dessine une logique claire pour les Émirats : diversifier les investissements, renforcer l’influence régionale et s’imposer comme un partenaire incontournable du développement africain. L’eau devient alors un instrument de diplomatie et de projection de puissance, autant qu’une ressource à sécuriser.

Momentum pour la coopération Émirats-Afrique sur l’eau

La dynamique actuelle prend une dimension politique avec la co-organisation, par les Émirats arabes unis et le Sénégal, de la Conférence des Nations unies sur l’eau prévue en décembre 2026 à Abou Dhabi. Ce rendez-vous sera le premier de cette ampleur depuis 2023 et devrait définir des orientations cruciales pour accélérer l’accès universel à l’eau potable et renforcer la coopération internationale. 

Dans le même temps, le continent africain trace sa propre trajectoire. La « Vision 2063 de l’eau », adoptée le 30 septembre lors L’Assemblée générale du Conseil des ministres africains chargés de l’eau (AMCOW) à Dakar, par une trentaine de délégations, inscrit la ressource au cœur des ambitions de transformation économique et sociale sur le continent. À Dakar, la signature le 29 septembre d’un accord entre la Côte d’Ivoire et le Sénégal sur la gestion intégrée des ressources en eau illustre une dynamique nouvelle : celle d’une coopération africaine qui mise sur le partage d’expertise et la souveraineté collective dans la gouvernance de l’eau.

Pour les Émirats, cette convergence ouvre une fenêtre d’opportunité. En associant leurs capacités financières et technologiques aux priorités africaines, ils renforcent leur stature internationale tout en consolidant des alliances stratégiques.  

Auteur: Seneweb News
Publié le: Mardi 07 Octobre 2025

Commentaires (2)

  • image
    Combien pour cette publicité ? il y a 13 heures

    Vous pensez sérieusement que c’est le modèle à copier alors qu’on patauge dans les eaux ?

  • image
    man lebou bi il y a 11 heures

    Le Calvaire de l'Eau : Quand l'Incompétence Assèche le Quotidien à Grand Mbao
    L'eau, fondement de toute vie et droit humain fondamental, est en train d'être érigée en privilège au cœur même de la capitale sénégalaise, et la responsabilité en incombe directement à la SEN'EAU. L'incompétence et l'insouciance de cette société de distribution ont mené à une catastrophe logistique qui impacte lourdement la vie des citoyens, et tout particulièrement les populations de Grand Mbao Village.

    Il fut un temps où la pression du réseau permettait au moins une distribution fonctionnelle : l'eau était disponible en journée au rez-de-chaussée et même la nuit pour les premiers étages. Aujourd'hui, la réalité est bien plus sombre. La baisse de pression est notoire et intolérable dans toute la capitale, rendant l'accès à l'eau difficile, voire impossible, même en rez-de-chaussée durant la journée à Grand Mbao Village. Pour ceux qui résident en hauteur, l'idée même d'avoir de l'eau la nuit est devenue une chimère.
    Cette situation est plus qu'un simple désagrément ; c'est une atteinte grave à la dignité et à l'hygiène publique. Comment peut-on demander aux populations de maintenir des standards d'assainissement et de santé lorsque le service essentiel de l'approvisionnement en eau s'effondre de la sorte ? La préparation des repas, les tâches ménagères, l'hygiène personnelle — tout est paralysé par ce manque criant de fiabilité.

    La SEN'EAU doit cesser de se cacher derrière des excuses ou des promesses non tenues. Les usagers, qui paient pour ce service, sont en droit d'exiger une distribution normale et une pression adéquate sur l'ensemble du réseau, 24 heures sur 24. L'eau n'est pas une marchandise de luxe que l'on obtient par chance, mais une nécessité qui doit être garantie par un service public efficace.

    Nous en avons marre de cette incompétence ! Il est temps que des mesures concrètes et immédiates soient prises pour restaurer la pression du réseau et assurer un accès à l'eau digne de ce nom, en commençant par des zones comme Grand Mbao Village où la crise est flagrante. Faire de l'eau une lutte quotidienne est un échec retentissant et inacceptable pour la société de distribution.

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