Afrique de l’Ouest et centrale : l’école en sursis face au recul de l’aide internationale
Selon l’Unicef, la réduction de 24 % de l’aide internationale à l’éducation risque de priver d’école près de six millions d’enfants en Afrique, un chiffre qui illustre la fragilité des systèmes éducatifs fortement dépendants des financements extérieurs (communiqué du 3 septembre). Cette baisse menace de rompre le fragile équilibre entre accès à l’instruction et maintien des infrastructures scolaires, particulièrement dans les zones rurales et les régions déjà défavorisées.
L’impact se fait sentir à tous les niveaux. Des écoles ferment leurs classes, des programmes pédagogiques sont suspendus, et le personnel éducatif se retrouve parfois sous-payé ou en nombre insuffisant. Les communautés locales voient ainsi s’éroder le droit fondamental à l’éducation, tandis que les inégalités se creusent entre enfants urbains et ruraux, filles et garçons, zones stables et régions frappées par l’insécurité.
Cette crise souligne l’impératif de solutions endogènes. Les États doivent mobiliser davantage leurs ressources nationales pour l’éducation, renforcer les budgets dédiés et favoriser des partenariats locaux avec les communautés et le secteur privé. L’innovation, qu’elle soit technologique, pédagogique ou organisationnelle, devient un levier indispensable pour préserver l’accès à l’école malgré la diminution des flux internationaux.
Enfin, cette situation impose une réflexion stratégique sur la souveraineté éducative. Dépendre exclusivement de financements extérieurs fragilise non seulement la continuité scolaire, mais aussi la capacité des pays à construire des systèmes robustes et résilients. Protéger l’éducation des enfants africains exige aujourd’hui de combiner audace politique, engagement communautaire et ressources domestiques pour éviter que l’instruction ne devienne un luxe réservé à quelques privilégiés.
Commentaires (1)
Vendait les jolies chapeaux qu'ils portent pour financer les écoles.
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