Mamadou Touré, porte-parole du candidat Alassane Ouattara : « cinq millions d'Ivoiriens sont sortis de la pauvreté en quinze ans »
La campagne électorale de la présidentielle en Côte d'Ivoire prend fin ce jeudi 23 octobre, à minuit. Samedi 25 octobre, plus de 8,7 millions d'électeurs ivoiriens se rendront aux urnes pour élire leur prochain président de la République pour les cinq années à venir.
Alassane Ouattara, président sortant, en fonction depuis 2011, se présente pour un quatrième mandat, une candidature notamment contestée par l'opposition.
Le chef de l'Etat sortant entend poursuivre son programme de développement en consolidant ses acquis économiques.
Interrogé par BBC Afrique, Mamadou Touré son porte-parole et directeur central de campagne chargé de la jeunesse, a mis en avant les progrès réalisés par la Côte d'Ivoire sous le gouvernement du RHDP.
Il affirme que cinq millions d'Ivoiriens sont sortis de la pauvreté en quinze ans, tout en défendant la gestion sécuritaire et les restrictions imposées à certaines manifestations de l'opposition.
Interview – Mamadou Touré, directeur central de campagne chargé de la jeunesse et porte-parole du candidat Alassane Ouattara
BBC News Afrique : Parlons un peu du bilan du RHDP. Ces dernières années, l'indice de développement humain de la Côte d'Ivoire est passé de la 193ᵉ à la 157ᵉ place. C'est une nette progression. La croissance économique reste autour de 7 %, mais un tiers des Ivoiriens vit encore sous le seuil de pauvreté.
Mamadou Touré : D'abord, il faut rappeler d'où nous venons. Il y a 15 ans, plus de 55 % des Ivoiriens vivaient dans la pauvreté. Aujourd'hui, ce taux est tombé à 37 %. Cela signifie techniquement qu'environ cinq millions d'Ivoiriens sont sortis de la pauvreté. Pour les années à venir, notre objectif est de réduire ce taux à 20 % d'ici 2030.
BBC News Afrique : Près de 75 % des Ivoiriens ont moins de 35 ans. C'est une population très jeune. Le gouvernement a fait des efforts dans le domaine de l'éducation : on est passé de trois universités à neuf, et la dixième est en construction. Pourtant, le chômage des jeunes reste élevé. Qu'est-ce qui coince ?
Mamadou Touré : Depuis 2011, environ 3,5 millions d'emplois ont été créés. De nombreux programmes ont été mis en place pour améliorer l'employabilité des jeunes : formations, accompagnement à l'entrepreneuriat, financement de projets, etc. Ces initiatives vont se poursuivre et se renforcer dans les prochaines années.
BBC News Afrique : le constat c'est que 80 % de la richesse du pays est concentrée à Abidjan. Comment comptez-vous développer l'intérieur du pays ?
Mamadou Touré : Le développement passe d'abord par les infrastructures. Là où il y a des routes, de l'électricité et de l'eau potable, l'activité économique suit. Aujourd'hui, nous voulons aller plus loin en créant de grands pôles économiques régionaux, avec des zones industrielles dans plusieurs régions du pays, afin de mieux répartir la croissance.
BBC News Afrique : Près de 75 % des Ivoiriens ont moins de 35 ans. C'est une population très jeune. Le gouvernement a fait des efforts dans le domaine de l'éducation : on est passé de trois universités à neuf, et la dixième est en construction. Pourtant, le chômage des jeunes reste élevé. Qu'est-ce qui coince ?
Mamadou Touré : Depuis 2011, environ 3,5 millions d'emplois ont été créés. De nombreux programmes ont été mis en place pour améliorer l'employabilité des jeunes : formations, accompagnement à l'entrepreneuriat, financement de projets, etc. Ces initiatives vont se poursuivre et se renforcer dans les prochaines années.
BBC News Afrique : le constat c'est que 80 % de la richesse du pays est concentrée à Abidjan. Comment comptez-vous développer l'intérieur du pays ?
Mamadou Touré : Le développement passe d'abord par les infrastructures. Là où il y a des routes, de l'électricité et de l'eau potable, l'activité économique suit. Aujourd'hui, nous voulons aller plus loin en créant de grands pôles économiques régionaux, avec des zones industrielles dans plusieurs régions du pays, afin de mieux répartir la croissance.
BBC News Afrique : L'opposition a tenté d'organiser plusieurs marches ces dernières semaines. Certaines ont été dispersées, parfois avec des arrestations, et il y a eu des incidents, comme l'incendie de la commission électorale à Yamoussoukro. Pourquoi interdire ces manifestations ?
Mamadou Touré : La liberté d'expression et de manifestation est garantie, mais elle ne doit pas servir de prétexte à des actions subversives. Lorsque des manifestations dégénèrent ou appellent à la violence, l'État a le devoir d'y mettre fin. Nous sommes en période électorale. Plusieurs partis d'opposition ont choisi de participer au processus, dans le respect des institutions. Mais une autre frange de l'opposition appelle au boycott, à la désobéissance et parfois même à l'insurrection. Nous ne pouvons pas accepter que ces appels mettent en péril la stabilité du pays.
Un responsable politique à l'étranger a récemment déclaré qu'ils avaient "sept jours pour libérer la Côte d'Ivoire". De tels propos sont graves. Notre responsabilité est d'assurer la quiétude des Ivoiriens.
Aujourd'hui, il y a deux blocs : un bloc républicain, composé de partis au pouvoir et d'opposition, attachés à la démocratie et aux élections et un bloc subversif, antidémocratique, qui cherche à remettre en cause nos institutions. Ce qui est en jeu, c'est la protection de notre démocratie.
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