Dans un communiqué publié le dimanche 26 novembre 2023, le Secrétariat général du gouvernement nigérien a annoncé l’abrogation de la loi relative au trafic illicite de migrants. Ce texte voté en mai 2015 par le Parlement prévoit des peines allant de " un à trente ans de prison » et « des amendes de 3 millions à 30 millions de francs CFA" contre les trafiquants de migrants.
C’est en « contradiction flagrante avec nos règles communautaires »
Pour les nouvelles autorités militaires, cette loi a été votée « sous l’influence de certaines puissances étrangères » et « incrimine en trafic illicite certaines activités par nature régulières ». Ce qui est en « contradiction flagrante avec (les) règles communautaires ».
De plus, ce texte, « ne prenait pas en compte les intérêts du Niger et de ses citoyens ».
Les effets des peines effacés
L’acte posé par Niamey est un véritable camouflet pour l’Union Européenne qui avait aiguillonné le vote de cette loi, contre l’octroi d’un appui financier au pays. Depuis son entrée en vigueur en 2015, la surveillance militaire a été renforcée au niveau du désert de la région d’Agadez, principal point de transit pour les ressortissants ouest-africains qui veulent regagner l’Europe, en passant par l’Algérie ou la Libye.
Des dizaines de trafiquants de migrants ont été arrêtés. Ceux qui ont déjà été condamnés seront bientôt libérés puisque l’ordonnance d’abrogation indique que les effets des peines sont effacés.
Auteur: Bernardin Patinvoh
Publié le: Mardi 28 Novembre 2023
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