Pas d'intimidation, dit Ramaphosa dont le G20 est boycotté par les Etats-Unis
Aucun pays n'est en droit d'en intimider un autre, a déclaré jeudi le président sud-africain Cyril Ramaphosa, dans une allusion aux États-Unis qui boycottent le sommet du G20 organisé ce week-end par l'Afrique du Sud.
Washington, dans une note diplomatique du 15 novembre, a invoqué son absence au sommet pour dénier à Pretoria la possibilité de publier une déclaration commune à l'issue de la rencontre, qui rassemble les grandes économies de la planète.
"Il n'est pas possible qu'un pays, en fonction de sa position géographique, de ses revenus ou de son armée, détermine qui peut s'exprimer et qui n'a pas voix au chapitre", a estimé le président sud-africain lors d'un événement regroupant des organisations de la société civile en amont du sommet prévu samedi et dimanche.
"Cela signifie tout simplement qu'un nation ne devrait pas en intimider une autre", a-t-il ajouté.
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, le président américain Donald Trump a multiplié les attaques virulentes contre le gouvernement de Pretoria, invoquant une prétendue persécution d'une minorité blanche et imposant les droits de douane les plus élevés pour un pays d'Afrique subsaharienne (30%).
Dans sa note adressée à la diplomatie sud-africaine, l'ambassade des États-Unis confirme l'absence de toute représentation américaine au sommet.
"Les priorités de l'Afrique du Sud pour le G20 vont à l'encontre des vues politiques des États-Unis et nous ne pouvons pas soutenir un consensus sur les documents négociés sous votre présidence", indique cette note consultée par l'AFP.
"Si un résultat est publié sous votre présidence, il sera présenté uniquement comme une déclaration du président (sud-africain) afin de refléter fidèlement l'absence de consensus", indique l'ambassade.
Le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Ronald Lamola, a indiqué que Pretoria poursuivrait ses efforts pour obtenir une déclaration commune des dirigeants présents.
"Nous ne laisserons aucune partie absente (au sommet) nous dire que nous ne pouvons pas adopter une déclaration ou prendre des décisions au sommet", a-t-il dit jeudi, après la prise de parole du président Ramaphosa.
Le thème de la présidence sud-africaine, "Solidarité, égalité, durabilité", s'intéresse prioritairement à l'allègement de la dette des pays en développement, au financement de l'adaptation au changement climatique et à la lutte contre les inégalités économiques. Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio l'avait jugé "antiaméricain" en février.
L'Afrique du Sud est le premier pays africain à organiser un sommet du G20, dont les membres - 19 pays plus l'Union européenne et l'Union africaine - représentent 85% du PIB et environ deux tiers de la population de la planète.
Commentaires (1)
Depuis qu'il s'est rendu aux usa pour se faire ridiculiser par le sherif, je suis perplexe.
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