En juillet dernier, les pays de l’AES avaient claqué la porte de la 2e Session ordinaire du Conseil des ministres de l’UEMOA à Lomé, au Togo. A l’origine de ce mouvement d’humeur, l’échec d’un consensus autour de la désignation du Burkina Faso à la présidence tournante du Conseil. 

Le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont dénoncé le non-respect de l’article 11 du Traité de l’UEMOA qui indique clairement que la présidence du Conseil doit être tournante et confiée à l’un des ministres des Finances des huit États membres pour une durée de deux ans.

« Ça ne marche pas avec nous ! »

C’était au tour du Burkina Faso de régner. Interrogé fin septembre sur cet incident de Lomé, le président burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré, a laissé entendre qu’il n’était pas surpris par ce qui s'est passé.  « Il y a des gens qui se prévalent de gouverner toute l’Afrique de l’Ouest. C’est eux qui sont les… Ça ne marche pas avec nous ! On leur a clairement dit ça. Moi, j’ai déjà dit à certains chefs d’Etat, ça ne marche pas », a lâché le capitaine Traoré. 

Quand on lui demande si cet incident peut provoquer un départ de l’AES de l’UEMOA, il a livré une réponse nuancée : « S’il y a nécessité (on partira) et peut-être même qu’on tend vers ça. Si on ne peut pas gouverner, qu’est-ce que vous voulez ? On nous chasse… On nous pousse vers la porte, on va partir. On les regarde. La balle est dans leur camp. »

Qui sont-ils ?

 

 En analysant les propos du capitaine Traoré, on remarque clairement que le dirigeant accuse sans nommer certains dirigeants de l’Afrique de l’Ouest. Ceux-ci, selon lui, se « prévalent de gouverner toute l’Afrique de l’Ouest ». Mais qui sont-ils ? Difficile à dire. 

Par contre, ce serait hypocrite de nier que plusieurs dirigeants de l’UEMOA ne sont pas favorables à l’AES. Ce club de présidents défavorables aux putschistes a-t-il fait des pieds et des mains en juillet dernier, pour mettre le Burkina sur la touche ?