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Contribution: Quand l'Occident vit les « bétises» africaines

Auteur: Lamine NIANG

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Des évènements récents survenus dans certaines parties du monde et,  plus précisément dans des pays considérés jusqu’à maintenant comme développés et démocratiques nous paraissent à la fois cocasses et sortant un peu de l’ordinaire. 

Et pourtant, de tels faits et pratiques semblaient être jusqu’ici l’apanage des pays sous-développés en général et de l’Afrique, en particulier.

Élections contestées 

Le feuilleton François Fillon- Jean François Copé qui se déroule sous nos yeux depuis  l’élection de désignation du futur président de l’UMP et l’implosion de celle-ci qui s’en est suivi démontre clairement que les luttes de pouvoir peuvent effectivement atteindre des niveaux insoupçonnés malgré l’existence de mécanismes démocratiques pour assurer des élections transparentes. Mieux, que cela se passe en France, pays qui a l’habitude de jouer  à l’arbitre dans les nombreux conflits postélectoraux en Afrique, et  au sein d’un parti qui était au pouvoir il y a de cela quelques mois  présente un caractère comique  et inhabituel.

Corruption

De terribles  scandales financiers sur fond de corruption, pots-de-vin, intimidations, magouilles et financements nébuleux  secouent depuis quelques mois l’univers municipal québécois,  impliquant des ingénieurs, des entrepreneurs, des fonctionnaires municipaux et des partis politiques. Si la commission d’enquête mise  en place par l’ancien gouvernement québécois pour apporter la lumière sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction a poussé, pour le moment,  les maires de trois grandes villes à la démission, il va sans dire que les conclusions définitives de cette commission donneront une idée de l’ampleur des relations incestueuses entre des élus politiques et des entrepreneurs privés.

Un peu plus loin, en France, l’affaire Bétancourt prend quasiment les mêmes relents et met à nu le prétendu financement occulte de la campagne présidentielle de l’UMP en 2007; ce qui a valu à l’ancien président Sarkozy d’être entendu par la justice française.  Une pratique qui est loin d’être nouvelle si l’on prend en témoin  les dessous de la Françafrique  qui ont permis  aux principaux dictateurs africains d’éterniser au pouvoir moyennant des valises «brunes» et des contrats faramineux sur le sol africain  pour les multinationales françaises. 

L’indépendance

Le profond sentiment nationaliste qui s’est manifesté lors de la récente élection catalane avec la victoire des partis indépendantistes semble être  l’arbre de la volonté séparatiste qui cache la forêt du désir de plus en plus grandissant de plusieurs  pays occidentaux de s’affranchir de la tutelle des grands ensembles régionalistes. La présente crise économique qui  a frappé de plein fouet le continent européen a ainsi cristallisé les instinctifs penchants de protectionnisme  et de repli identitaire. Les États mieux nantis continuent malgré eux  de  traîner comme un boulet le surendettement des autre pays  plus durement touchés par la crise financière et économique. S’est subitement réveillé alors, dans le cœur et la tête  des populations,  le besoin de retrouver une certaine  autonomie pour renouer avec une économie locale plus prospère, libérée des contingences d’un marché mondial plus ouvert et plus libre.

Pour d’autres pays occidentaux, le retour à une certaine souveraineté prend davantage sa source dans la perspective d’une plus grande affirmation de soi et dans la protection d’une identité historique que l’on sent menacée. C’est le cas notamment du Québec dont le soubassement principal de la lutte souverainiste s’articule autour  de la sauvegarde d’une  langue et d’une identité québécoise que l’on cherche à protéger d’être phagocyté dans le grand ensemble canadien.

Pour des raisons plus ou moins similaires, d’autres entités géographiques telles que la Corse ou l’Écosse continuent respectivement de brandir l’idée d’une autodétermination territoriale envers  la France et la Grande Bretagne.

Sans tomber dans le dédouanement et l’excuse facile, c’est pour dire que l’Afrique n’a pas nécessairement le monopole et l’exclusivité des tares dont on l’accuse souvent. 

Des pratiques telles que  la corruption ou le détournement de fonds publics interpellent d’abord une responsabilité intrinsèquement individuelle  et personnelle en   dehors de toute corrélation liée au sexe, aux origines ou à la couleur de la peau.

Également, le besoin de tomber dans  la scission et  de prendre son propre destin en main peut naturellement s’expliquer lorsqu’une cohabitation est difficile, voire impossible surtout si celle-ci  est le résultat d’une décision historique arbitraire.

Auteur: Lamine NIANG
Publié le: Jeudi 29 Novembre 2012

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