Décès de Jimmy Cliff : Portrait d'une légende du reggae
Il avait le charisme naturel, le sourire lumineux et la voix douce. Le chanteur jamaïcain Jimmy Cliff, légende du reggae né James Chambers, est décédé d'une pneumonie à l'âge de 81 ans.
"Jimmy, mon chéri, repose en paix. Je suivrai tes souhaits. J'espère que vous pourrez respecter notre intimité en ces moments difficiles", pouvait-on lire dans un message signé de sa femme Latifa sur son compte Instagram lundi.
"À tous ses fans à travers le monde, sachez que votre soutien a été sa force tout au long de sa carrière. Il appréciait vraiment chacun de ses fans pour leur amour", ajoutait-elle, promettant des informations sur ses obsèques ultérieurement.
L'artiste, de renommée internationale sans pour autant atteindre les sommets de carrière que certains lui promettaient à une époque, a notamment signé les tubes planétaires "Many Rivers to Cross", "The Harder They Come", ou encore "Reggae Night".
En 2010, il était entré au Rock and Roll Hall of Fame. "J'ai grandi en écoutant du rock and roll, en dehors de notre musique indigène en Jamaïque", avait-il alors expliqué. "La musique, c'est être inspiré."
Salué par Bob Dylan ou Paul Simon, notamment pour sa chanson "Vietnam", il déclarait, selon le site de l'institution dédiée à la préservation de l'histoire de la musique: "l'essence de ma musique est la lutte. Ce qui lui donne la touche finale, c'est l'espoir de l'amour".
Né en juillet 1944 dans une famille nombreuse et sans le sou de St James, près de Montego Bay (nord de la Jamaïque), il n'a cessé de s'intéresser à des influences musicales multiples - soul, ska, funk, punk, folk - tout en conservant un discours politique engagé.
Il écoute Sam Cooke, Ray Charles, Fats Domino, Jimi Hendrix. Il collaborera aussi, au fil des années, avec des groupes comme The Clash,
Kool and the Gang, Sting, Annie Lennox mais aussi le Français Bernard Lavilliers.
Toute sa vie, il restera profondément marqué par ses origines et par les injustices du monde moderne.
"J'ai été inspiré par les émeutes de Londres (en 2011), mais aussi par le +printemps arabe+", précisait-il au quotidien Le Monde en 2012, évoquant aussi "les injustices sociales, l'hypocrisie religieuse, et les clans politiques".
Mais il n'aura jamais atteint les sommets du dieu du reggae, Bob Marley.
"Jimmy Cliff est un paradoxe de la musique jamaïcaine", écrit sur son site la maison de disques Universal France.
"Reconnu dès sa période ska, premier artiste de reggae à signer pour (le label) Island, acteur et chanteur (...), auteur de multiples tubes planétaires, star en Amérique Latine et en Afrique", il est aussi resté "un mal aimé du public reggae à cause de son image +variété+, +grand public+ et son côté star très assumé, loin de l'imagerie rasta - il ne l'est d'ailleurs pas - habituelle".
Il a aussi collaboré, à plusieurs reprises, avec le cinéma. Notamment pour le film musical "The Harder They Come" ("Tout, tout de suite", 1972), considéré comme ayant permis la percée du reggae, et dans lequel il interprète un criminel.
Sa chanson "I Can See Clearly Now" fera aussi le bonheur de la comédie "Rasta Rockett" (1993).
Peu après l'annonce de sa mort, le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness a déclaré que le pays "marquait une pause" pour honorer Cliff, "un véritable géant culturel dont la musique a porté le cœur de notre nation au monde".
"Sa musique a élevé les gens pendant les périodes difficiles, inspiré des générations et contribué à façonner le respect mondial dont jouit aujourd'hui la culture jamaïcaine," a-t-il ajouté.
"Marche bien, Jimmy Cliff. Ton héritage perdure dans chaque recoin de notre île et dans le cœur du peuple jamaïcain".
Le groupe britannique de reggae UB40 lui a aussi rendu hommage. "Il a finalement traversé la dernière rivière. Repose en paix Jimmy, ta musique vivra éternellement", a-t-il écrit sur son compte officiel sur X.
Commentaires (9)
Un grand s'est éteint. Comme l'un de ses titres "traverser bcp de rivières ", il vient de traverser la dernière rivière. RIP (rest in peace).
C'est pas la dernière rivière
Pour un site sénégalais, on s'attendait à ce que vous parliez aussi de ses multiples passages au Sénégal d'où il s'était converti à l'Islam. C'est un passage de sa vie qui mérite d'être cité. RIP Legend !!
Inaalilahi firdawsi
Il a visité touba
House of exill
Les musulmans.
toujours vouloir faire une recuperation n'importe ou, n'importe quand.
Qu est ce que vous avez cre' dans ce monde.
Tout est cre' par les autres religions, et quand on rentre dans vos maisons, on verra nettemenet ca.
So Please!
repose en Paix Jimmy.
Baayil sissou bi
+Grand artiste Reggae. Mais il a raté la touche Rastafarienne!!!!!
may his soul rest in peace
N'aime bâcher Mbacké son nom musulman. Il a été à tomba, il a participé à la prière du vendredi diouma à la grande mosquée des hlm1 accompagné par son interprète talion djimbiri sakho ) j y etais)
Lire Naîm Bachir Mbacké
Il s'était donné le nom de Bassirou Mbacké Cliff
House of exile, un chef-d'oeuvre absolu avec une voix extraordinaire. Un géant s'est éteint, paix à son âme
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