La ville de Saint-Louis a franchi une étape décisive dans son ambition de devenir un moteur du développement économique national. Ce mercredi 17 décembre 2025, la capitale du Nord a accueilli une mission officielle d’une délégation sud-coréenne conduite par le Conseil mondial des investissements et des affaires (CMIA), dans le cadre d’un partenariat stratégique avec le Sénégal.

Cette visite s’est tenue à l’occasion d’une table-ronde institutionnelle organisée sous l’égide de l’Agence régionale de développement (ARD), de l’Association des maires du département de Saint-Louis, du CMIA et de ses membres affiliés de la République de Corée. Elle marque une avancée majeure dans le processus de mise en place de la Zone économique spéciale (ZES) de Grand Saint-Louis.

Au-delà du renforcement des relations bilatérales entre Dakar et Séoul, cette mission illustre surtout la volonté de faire de Saint-Louis un territoire d’accueil privilégié d’investissements structurants à fort impact socio-économique. Grâce à sa position géographique stratégique, son ouverture sur l’Atlantique, son potentiel foncier, énergétique et humain, la région entend jouer un rôle central dans la nouvelle dynamique industrielle du Sénégal.

Selon la directrice pays du CMIA pour l’Afrique, Mme Awa Thiam, le projet de ZES est le fruit de deux années de concertation et d’études techniques menées en étroite collaboration avec l’ARD et les collectivités territoriales.

« Nous avons identifié, avec les acteurs locaux, des projets capables de transformer durablement l’économie du département de Saint-Louis », a-t-elle expliqué.

Estimés à près de 500 milliards de francs CFA, les investissements envisagés couvrent des secteurs clés : une usine d’assemblage d’ascenseurs, une unité industrielle de production de véhicules électriques labellisés “Made in Sénégal”, une unité de remplissage de gaz, une industrie de production d’urée à partir de déchets pétroliers, la solarisation de bâtiments publics et privés, ainsi que le développement d’une chaîne de restaurants OFC.

Ces projets, selon Mme Thiam, permettront non seulement de créer de nombreux emplois qualifiés et non qualifiés, mais aussi de renforcer l’accès à l’énergie, d’améliorer l’approvisionnement en gaz des ménages et de promouvoir une industrie respectueuse de l’environnement.

« Saint-Louis dispose de tous les atouts pour devenir un véritable hub économique régional », a-t-elle souligné.

À l’issue de cette rencontre, un plan de travail détaillé sera élaboré afin d’évaluer chaque projet et d’en définir les modalités de mise en œuvre, en concertation avec les autorités locales et nationales.

Président du groupe mixte et maire de Saint-Louis, Mansour Faye a salué une opportunité « historique » pour le département. Il estime que la future zone économique spéciale aura un impact direct sur l’économie locale, nationale et internationale, en contribuant à la création d’emplois durables, au renforcement des infrastructures et à la souveraineté industrielle, énergétique et alimentaire du Sénégal.

« Le département de Saint-Louis est prêt à accueillir ces investissements. Notre engagement est total pour accompagner des projets porteurs de développement pour l’ensemble du territoire », a-t-il déclaré, confirmant la disponibilité du foncier grâce à l’intercommunalité. La ZES sera implantée dans la commune de Gandon.

Pour sa part, le directeur de l’ARD, Ousmane Sow, voit dans cette initiative un levier capable de « faire bouger les lignes » du développement territorial au Sénégal.

« La coopération entre les collectivités nous a permis de lever les contraintes foncières et de bâtir un projet structurant et fédérateur », s’est-il félicité.

La Zone économique spéciale de Grand Saint-Louis ambitionne ainsi d’impulser un véritable virage économique et industriel, fondé sur un partenariat gagnant-gagnant.

« Nous ne sommes pas dans une logique d’assistance, mais dans une dynamique de co-construction où chaque partie trouve son intérêt », a conclu Ousmane Sow.