L’ambassadeur d’Algérie à Dakar, Ridha Nebais a présidé, vendredi 7 novembre, la cérémonie commémorant la fête nationale de la République populaire et démocratique de l’Algérie, dans un hôtel de la place. Une date symbolique qui, selon lui, illustre l’attachement profond du peuple algérien au principe de souveraineté et à la mémoire de sa révolution.

« Notre fête nationale est célébrée chaque année le jour du déclenchement de la révolution, le 1er novembre 1954, plutôt que celui de l’indépendance, le 7 juillet 1962. C’est une particularité algérienne qui traduit notre fidélité au principe de souveraineté », a déclaré le diplomate, en présence du ministre d'État auprès du Président de la République chargé du suivi du pilotage et de l'évaluation de l'agenda national de transformation Sénégal 2050, Ahmadou Al Aminou Lô.

Ridha Nébais a ainsi rappelé que cette décision historique fut « prise souverainement par de jeunes Algériens animés d’une foi inébranlable en Allah et en leur liberté ».

Il a revisité les grandes pages de la guerre de libération, qualifiée d’«épopée pleine de sacrifices » menée par un peuple pauvre mais déterminé face à une superpuissance militaire soutenue par l’Alliance atlantique. Cette guerre, qui coûta la vie à un million et demi d’Algériens, s’est soldée par la victoire du peuple algérien et l’avènement d’une nation libre.

Mieux, l’Ambassadeur est revenu sur les souffrances endurées durant cette période, notamment la torture, la destruction de villages, les bombardements et les séquelles des essais nucléaires français dans le sud du pays, dont les effets sont encore mesurables aujourd’hui.

« Entre 2013 et 2025 près de 3,5 milliards de dollars de dettes au profit de 14 pays africains »

Revenant sur la dimension africaine de la diplomatie algérienne, le représentant d’Alger a souligné le rôle historique de son pays dans la décolonisation du continent. « L’Algérie est devenue après l’indépendance la capitale du panafricanisme et un défenseur acharné des causes du Tiers Monde », a-t-il indiqué.

Sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie, membre fondateur de l’Union africaine, entend renforcer cette orientation africaine à travers des projets structurants à savoir la route transsaharienne, le gazoduc Lagos-Alger, la dorsale à fibre optique, ou encore la route reliant Tindouf (Algérie) à Zouerate (Mauritanie), pour un coût dépassant le milliard de dollars.

Le diplomate a également rappelé que «son pays a annulé entre 2013 et 2025 près de 3,5 milliards de dollars de dettes au profit de 14 pays africains ».

Le Sénégal occupe, selon lui, une place privilégiée dans la politique africaine de l’Algérie. « Nos deux pays partagent une histoire, une spiritualité commune à travers la confrérie Tidiane et des liens humains profonds », a-t-il rappelé, citant notamment Cheikh Anta Diop, Mamadou Dia et Abdoulaye Wade parmi les grandes figures sénégalaises amies de l’Algérie.

Consciente de l’importance stratégique du Sénégal, l’Algérie a multiplié ces dernières années les initiatives de rapprochement avec l’ouverture à Dakar de la première banque algérienne à l’étranger (ABS Bank), la mise en place d’un showroom permanent au CICES, l’augmentation des vols Air Algérie à raison d’un vol quotidien, l’ouverture d’une ligne maritime directe Alger-Dakar, l’octroi de bourses d’études aux étudiants sénégalais et les forages de puits d’eau potable et coopération accrue entre les croissants rouges des deux pays.

L’ambassadeur a réaffirmé l’engagement de l’Algérie à accompagner le Sénégal dans ses efforts de développement. Ceci, tout en saluant la stabilité et la vitalité du Sénégal sur la scène continentale.