Selon le Wall Street Journal, l’administration Trump a cherché à persuader les présidents du Liberia, du Sénégal, de Mauritanie, de Guinée-Bissau et du Gabon, réunis mercredi à la Maison Blanche, d’accueillir des personnes expulsées des États-Unis mais refusées par leur pays d’origine. Cette proposition s’inscrit dans le cadre d’un mini-sommet axé officiellement sur le commerce, l’investissement et la sécurité, mais où les minerais africains ont occupé une place centrale, dans une volonté de contrer l’influence croissante de la Chine et de la Russie sur le continent.
Lors de ce déjeuner de travail, Donald Trump a donné le ton en qualifiant les cinq pays d’« endroits dynamiques avec des terres de très grande valeur, de super minerais, des grandes réserves de pétrole, et des gens merveilleux ». « Il y a un grand potentiel économique en Afrique, comme peu d’autres endroits », a-t-il ajouté, plaidant pour une implication accrue des États-Unis.
Les cinq pays invités sont riches en ressources stratégiques, notamment l’or, les terres rares, le manganèse, l’uranium ou le lithium, essentiels pour l’économie mondiale, en particulier pour les appareils électroniques et les véhicules électriques. Le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a vanté les ressources de son pays : « Nous avons des minerais, des terres rares, du manganèse, de l’uranium, et probablement du lithium. » Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a rassuré les investisseurs américains sur la « stabilité politique » et l’« environnement réglementaire favorable » de son pays, tout en soulignant ses réserves de pétrole et de gaz. Il a même proposé à Trump d’investir dans un club de golf au Sénégal. De son côté, le président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, a mis en avant les richesses de son pays, deuxième producteur mondial de manganèse en 2023 selon l’USGS, ainsi que ses réserves de pétrole et de gaz.
Cette rencontre intervient dans un contexte où les États-Unis réduisent leur aide internationale, avec le récent démantèlement de l’USAID. Fin juin, des entreprises américaines ont annoncé des investissements dans des projets d’infrastructures en Afrique lors d’un sommet en Angola, privilégiant les partenariats privés. La porte-parole du président libérien, Kula Fofana, a indiqué que Joseph Boakai souhaitait que son pays ne soit plus seulement un « récipiendaire » d’aide, mais un partenaire économique.
Le Soudan du Sud, absent de ce sommet, a déjà accepté une demande similaire des États-Unis en accueillant début juillet huit migrants irréguliers expulsés par Washington.
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