Confrontés à des défis en matière de gouvernance foncière, la Colombie, la Sierra Leone et le Sénégal ont ressenti la nécessité de mutualiser leurs expériences. Réunis à Saly, les trois pays participent à un atelier interrégional, organisé avec l’appui de la FAO, pour échanger leurs pratiques, renforcer le dialogue multi-acteurs et consolider leurs plateformes nationales de gouvernance foncière.

Cet atelier de trois jours axé autour du thème "Terrain d’entente-Partage d’expériences de collaboration en matière de gouvernance foncière" est organisée avec l’appui de la FAO. Il vise à renforcer le dialogue multi-acteurs et à consolider les plateformes nationales de gouvernance foncière.

Dans un contexte marqué par la pression croissante sur les ressources naturelles, le changement climatique, l’urbanisation et la croissance démographique, la gouvernance foncière demeure un défi majeur pour de nombreux pays.

Selon le docteur Makhfousse Sarr, assistant du représentant de la FAO au Sénégal et chargé de programme, les plateformes multipartites constituent aujourd’hui "des mécanismes essentiels pour favoriser le dialogue, la transparence et la participation inclusive". Elles facilitent aussi la mise en œuvre des directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers, adoptées en 2012.

L’atelier permettra aux délégations de partager les résultats obtenus, d’analyser les facteurs de réussite, de renforcer leurs compétences en concertation et d’élaborer des recommandations destinées à nourrir le futur guide mondial de la FAO sur les plateformes multi-acteurs.

"Cet atelier interrégional est le fruit d’un travail structurant mené dans le cadre du projet “Promouvoir des plateformes multipartites à l’appui de l’adoption des produits politiques du CSA”, et nous nous réjouissons de réunir ici trois expériences riches : la Colombie, avec sa forte tradition de participation communautaire et ses innovations dans les mécanismes de dialogue ; la Sierra Leone, engagée dans des réformes foncières profondes et exemplaires au plan africain ; le Sénégal, où les plateformes locales et nationales jouent un rôle de plus en plus central dans les dynamiques de gouvernance foncière et de sécurisation des droits", explique M. Sarr.

Ainsi, pour Francesca Romano, experte de la FAO basée au siège de Rome, le choix des trois pays n’est pas fortuit. "Ce sont ceux où les plateformes multi-acteurs ont connu les avancées les plus significatives après plus de quinze ans d’accompagnement", indique-t-elle.

Malgré des contextes différents, plusieurs défis restent communs : la faible connaissance des lois foncières, l’accès limité des femmes et des jeunes à la terre, et les difficultés de mise en œuvre des politiques.

Représentant le ministre de l’Agriculture, Tanor Meissa Dieng, également président de la Plateforme nationale de gouvernance foncière, s’est félicité de la tenue de cet atelier au Sénégal.

Il a rappelé le rôle clé joué par la plateforme nationale pour favoriser un dialogue permanent entre les différents acteurs du foncier.

Selon lui, la gouvernance foncière au Sénégal "se porte bien", grâce à un cadre juridique solide et à la multiplication des plateformes régionales et départementales. Il souligne toutefois la nécessité de continuer à améliorer l’accès des groupes vulnérables, notamment les femmes, les jeunes et les personnes handicapées, et de renforcer les outils modernes de gestion tels que les plans d’occupation et d’affectation des sols (POAS).

L’atelier interrégional marque une étape majeure pour renforcer la coopération entre les trois pays et consolider les acquis en matière de gouvernance foncière. Pour la FAO, cette rencontre contribuera directement à la production d’outils globaux et au partage de bonnes pratiques qui bénéficieront à l’ensemble des États membres.