Deux styles différents, un avis unanime : Ce sont des légendes de la musique. Angélique Kidjo et Youssou Ndour sont des artistes qui ont bercé, et continuent de le faire, plusieurs générations de mélomanes. Leur capacité à traverser les époques et à rester toujours au sommet, peut nous emmener à nous poser la question de savoir « qui est le plus haut ? ».

Youssou Ndour

Dans l’univers musical africain, rares sont les artistes dont la trajectoire a traversé autant de générations. Youssou Ndour, enfant de la Médina, fait partie de ces exceptions. Sa voix, si singulière, s’élève pour la première fois sur la scène sénégalaise au début des années 1970. Très vite, le public découvre un timbre unique, capable d’épouser les mélodies traditionnelles du et de flirter avec les sonorités modernes telles que le jazz, la pop ou encore le reggae.

En 1994, la réalisation qui va le propulser au-delà des frontières du continent, c’est son album « The Lion ». L’un de ses titres phares, « 7 Seconds », fruit d’une collaboration avec Neneh Cherry, devient un tube planétaire. Le morceau s’installe au sommet des classements européens et devient l’une des chansons africaines les plus écoutées de l’histoire. Ce titre a grandement contribué à l’ascension internationale de Youssou NDour. Pendant plusieurs semaines, « 7 Seconds » est sur le podium de tous les hits parade si bien qu’il récolte 7 disques d’or en Europe. L’œuvre est aussi sacrée meilleure chanson de l’année au MTV Awards à Berlin.

La consécration internationale se confirme en 2005 lorsque l’artiste sénégalais décroche le Grammy Award du « Meilleur album de world music contemporaine » pour « Egypt ». Dans cet album, il célèbre l’islam soufi et rend hommage aux chefs religieux sénégalais.

Au fil des décennies, Youssou Ndour s’impose comme un ambassadeur incontesté de la culture africaine. Il multiplie les collaborations prestigieuses avec des artistes tels que Peter Gabriel, Paul Simon, Bruce Springsteen ou encore Manu Dibango.

En janvier 2023, le magazine américain Rolling Stone inscrit son nom dans la liste des « 200 plus grands chanteurs de tous les temps ». Il est, d’ailleurs, le seul artiste africain francophone à y figurer. Véritable amoureux de la scène, Youssou Ndour se produit régulièrement. A l’image de son « Grand Bal » qu’il organise à chaque début d’année.

Angélique Kidjo

Née à Ouidah, au Bénin, Angélique Kidjo représente depuis ses débuts l’audace artistique et la liberté créative. Dès son plus jeune âge, elle s’imprègne des rythmes traditionnels yoruba et des harmonies du jazz et du funk. Dans les années 1980, elle s’installe à Paris. Le début d’une ascension fulgurante.

En 1991, son album « Logozo » la propulse sur la scène internationale. Produit par Joe Galdo, cet opus se caractérise par sa richesse sonore qui mêle percussions africaines, jazz et influences caribéennes.

Tout au long de sa carrière, Angélique Kidjo démontre une capacité rare à réinventer la musique africaine. En 2008, elle rend hommage à la diva sud-africaine Miriam Makeba à travers l’album Spirit Rising. Une démarche qui s’inscrit dans une volonté de transmission et de valorisation du patrimoine africain. Sa discographie se révèle prolifique. En 2018, elle revisite « Remain In Light » du groupe Talking Heads et insuffle une énergie nouvelle à ce classique du rock.

En 2022, elle décroche son cinquième Grammy Award, cette fois pour l’album Mother Nature, une récompense qui la consacre dans la catégorie « Best Global Music Album ». Elle devient ainsi l’une des artistes africaines les plus primées de l’histoire. Ce disque réunit des collaborations avec Burna Boy, Mr Eazi ou encore Yemi Alade.

En 2025, la béninoise a reçu une autre bonne nouvelle. Elle fait partie des 35 personnalités qui seront intronisées au Walk of Fame en 2026. Angelique Kidjo deviendra la quatrième figure africaine à avoir cet honneur au pays de l’oncle Sam par ailleurs, elle sera surtout la première artiste africaine à être gravé sur le célèbre trottoir de Los Angeles.