Dr Seydou Bocoum : « Le Sénégal reste prisonnier d’un modèle néolibéral dépassé »
Invité du Jury du Dimanche, le Dr Seydou Bocoum, vice-président et directeur scientifique au Laboratoire de recherche économique et monétaire (LREM), a livré une analyse critique de l’économie sénégalaise. Pour ce chercheur formé aux États-Unis, le pays est enfermé dans un modèle économique hérité du « consensus de Washington » et peine à trouver sa propre voie de développement. « Depuis la chute du mur de Berlin, nous vivons sous le même modèle néolibéral, dicté par la Banque mondiale et le FMI. Aucun régime ne l’a véritablement changé », explique Dr Bocoum.
Selon lui, cette dépendance maintient le Sénégal dans un statu quo qui empêche toute rupture réelle : « Tant qu’on se limite à vivre des taxes, l’État ne pourra jamais se développer. Aucun pays ne s’est développé uniquement avec des impôts. »
L’économiste plaide pour un rôle plus actif de l’État dans l’économie, via la création monétaire, mais aussi par l’exploitation et la redistribution des dividendes issus des secteurs stratégiques comme le pétrole et le gaz. Il estime que le Sénégal doit inventer son propre modèle, fondé sur ses réalités et ses ressources : « Tant que nous suivrons aveuglément un système néolibéral imposé, nous resterons dépendants. La vraie rupture doit venir d’un modèle endogène, qui valorise notre agriculture, nos matières premières, notre capital humain et nos innovations. »
Les limites du cadre de l’UEMOA
Un autre frein, selon Dr Bocoum, réside dans les critères de convergence de l’UEMOA, jugés « purement politiques » et inadaptés aux réalités africaines. Il propose de s’inspirer du Ghana, qui a adossé sa politique monétaire à ses réserves d’or. « Avec les centaines de tonnes d’or produites chaque année par le Mali, le Burkina, la Côte d’Ivoire ou le Sénégal, la BCEAO pourrait devenir une des banques les plus puissantes du continent. Mais aujourd’hui, elle reste complémentaire à la Banque de France, donc limitée », mentionne-t-il. Interpellé sur la dynamique ivoirienne, il note que la différence tient à trois facteurs : une balance commerciale excédentaire, une agriculture tournée vers l’autosuffisance, et un accès plus facile au crédit. « En Côte d’Ivoire, ce qu’ils mangent, ils le produisent. Au Sénégal, nous restons déficitaires », souligne-t-il.
Banques, crédit et Mobile Money
L’expert dénonce une bancarisation trop faible. Sur neuf millions d’actifs, seuls 500 000 Sénégalais ont accès au crédit bancaire, car ils disposent de garanties. « Le vendeur de Colobane ne peut pas obtenir de prêt. Il a fallu le Mobile Money pour faire passer le taux de bancarisation de 23 % à 60 % », rappelle-t-il. Il propose une solution : titriser les actifs locaux (terres, bétail, maisons) pour les rendre éligibles comme garanties bancaires. Sur le nouveau code des investissements, il salue « une très bonne initiative », mais pose une condition : améliorer en priorité les infrastructures et le capital humain. « Les investisseurs étrangers regardent deux choses : les routes, l’énergie, les services, et les compétences disponibles. Si ces bases ne sont pas solides, aucun texte ne suffira à attirer durablement les capitaux », prévient-il.
Il insiste sur la nécessité d’un État social fort, proposant d’élargir massivement les bourses familiales, de renforcer la santé et de réformer l’éducation. « Le rôle de l’État est de soutenir le maillon le plus faible de la chaîne. Un Français sur trois, un Américain sur trois, un Chinois sur trois bénéficie d’un soutien de son gouvernement. Pourquoi pas le Sénégalais ? », interroge-t-il.
Concernant l’agriculture, il appelle à sortir du modèle arachidier pour viser l’autosuffisance alimentaire : « Le Mali produit 5 millions de tonnes de riz et n’importe plus. Nous devons faire pareil. » Il plaide également pour une décentralisation des politiques sectorielles, en donnant aux communes la responsabilité de définir leurs priorités en matière d’agriculture, d’éducation, de santé ou d’infrastructures.
Commentaires (10)
Heureusement que Le PM Sonko l'a compris et travaille en ce sens. Je me demande si certains soit disant intello sont des sénégalais, africains. Ils misent tous sur la France et le FMI Banc Mondiale . leurs intérêts sont en jeux !!!! dommage pour l'Afrique étant libérée demande aux toubabs où se trouve le chemin du développement.
tres intersssant le pachyderme de ndouloumaadji nous avait promis l'autosuffisance en riz pour 2017, ila echouer la ou le mali qui etait sous embargo a reussi
Yow doul tu cherche à plaire
Le Dr Seydou Bocoum se présente comme un économiste lucide, mais ses interventions relèvent plus de la mise en scène que de la rigueur. Ses analyses regorgent d’erreurs factuelles, de comparaisons trompeuses et d’exagérations grossières. Il prétend dénoncer un modèle néolibéral figé depuis trente ans, mais ignore volontairement les politiques endogènes mises en place. Il cite le Ghana en exemple alors que ce pays vit une crise monétaire aiguë ; il parle d’autosuffisance ivoirienne quand la Côte d’Ivoire importe toujours son riz ; il idéalise le Mali alors qu’il reste dépendant des importations. À cela s’ajoutent ses chiffres invérifiables sur les aides sociales et sa confusion entre bancarisation et inclusion financière. Tout cela montre qu’il ne cherche pas la vérité économique, mais à se faire remarquer. Ses textes et sorties médiatiques ne visent qu’un objectif : attirer l’œil du pouvoir pour être appelé comme ministre-conseiller. En réalité, Bocoum n’est pas un analyste indépendant, mais un opportuniste en quête de fauteuil.
Vous avez raison. J' ai fait la même remarque. Je pense que pour éduquer c et genre de personnes le pouvoir actuel ne doit travailler qu avec les sénégalais qui l' avait soutenu et non ces gens qui étaient proches du maky et qui combattaient sonko
Petit conseil pour ceux qui galèrent à gérer leurs stocks : j’ai trouvé www.sameyclients.com, un outil en ligne gratuit/abordable pour suivre ventes, clients et factures. Franchement ça simplifie la vie!
Chers amis je vais la formation des cadres du PASTEF y compris le président de la république Bassirou Diomaye Faye le 08 et 09 Mai 2021 j ai participé à l elaboration du programme du candidat I Ousmane Sonko lors des élections locales de janvier 2022 BUROK ,J ai cotisé et participé intellectuellement sur le projet depuis 2017 c est nous qui avons élu Ousmane Sonko en 2017 député mes amis j etais le secrétaire général intérimaire du MRDS notre parti le premier allié du Pastef alors wassalam
En mai 2021, j’ai eu l’opportunité d’animer une formation destinée aux cadres du PASTEF, parmi lesquels figurait l’actuel président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Par la suite, j’ai participé à l’élaboration du programme BUROK, conçu dans la perspective des élections locales de janvier 2022, pour accompagner la candidature d’Ousmane Sonko.
Depuis 2017, ma contribution au projet politique du PASTEF s’est manifestée à travers un engagement intellectuel et financier constant. J’ai également pris part aux dynamiques ayant permis l’élection d’Ousmane Sonko à l’Assemblée nationale la même année.
En 2022, j’occupais la fonction de secrétaire général intérimaire du MRDS, parti qui constitua le premier allié politique du PASTEF.
Bocoum n’a plus d’arguments, alors il sert des recettes de cuisine : « omelette sur le plat », « mayonnaise »…
Ce ne sont pas des analyses économiques, juste des slogans pour se faire remarquer.
Il ne nourrit pas le débat, il cuisine son ambition personnelle.
Un opportuniste qui rêve plus d’un fauteuil que d’un vrai modèle de développement.
Looooooooooool je commence a comprendre pourquoi ce gouvernement peine a definir une strategie au niveau de la politique economique. Ce texte est truffe de contradictions et pire ce monsieur ne donne aucune donnee economique pour au minimum valider ses theses. Mon premier argument pour contredire le titre de ce texte concerne les subventaions de l'Etat du Senegal. Ces subventions s'elevent a plus de cfa 1175 milliards pour cet exercice fiscal 2025. Quelle est la position du FMI concernant ces subventions de l'Etat? Dans quel modele neo liberal les subventions de l'Etat atteignent plus de 25% de vos recettes budgetaire? Dans quel model d'economie neo liberal vous avez un secteur para publique qui contrubue autant a la hausse du deficit budgetaire au Senegal? C'est tout le contraire avec les economies dominantes dans le monde ou les entreprises du privee constituent une forme de locomotive du developpement. Ici aux USA la majorite de la richesses des menages americains derivent de la prouesse des compagnies comme Google, Apple, Nvidia, Oracle, Tesla...etc. Il faut quand meme arreter le delire. Mieux vous proposez de titriser les actifs des eleveurs, paysans, marchands locaux...etc sur quel modele vous vous inspirez pour cette idee de capitalisation? Vous vous faites le chantre du model que que vous etes entrain de denoncer. J'avoue que j'ai du mal a suivre vos contradictions. vous proposez une planche a billet et en meme temps vous vousvoulez indexer la creation monetaire a la production d'or des pays de sous region. Bref si je fais un effort pour vous suivre. Vous voulez une retour sur un systeme monetaire africain avec comme etalon l'or. Est-ceque vous avez une idee des besoins de financement de l'Afrique si on se base sur la dynamique demographique de notre continent. Peut etre qu'un specialiste de l'economie miniere pourrait vous aider dans quete d'un modele pour justifier une telle these (systeme monetaire africain avec comme etalon l'or). En sus, l'Afrique n'a meme pas les moyens technologique et financier d'extraire cet or de son sous sol.
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