Membre du Groupe de la Banque mondiale, la Société financière internationale (SFI) travaille, elle, sur la promotion, l’appui et le développement du secteur privé. Au Sénégal, elle finance et accompagne les entreprises dans les domaines aussi variés que les infrastructures, l'énergie, le transport, le digital, la Santé, l’industrie etc. Et au cours des cinq dernières années, elle a appuyé plusieurs sociétés privées locales.

«Au cours des cinq dernières années, nous avons investi plus de 2 milliards de dollars ici au Sénégal. Nous sommes en train de monter en puissance. Nous avons aujourd'hui des projets en cours d'étude qui se chiffrent à plus d'un milliard 1,5 milliard de dollars», a indiqué Olivier Buyoya, Directeur régional de la SFI pour l’Afrique de l’ouest.

Ce lundi, dans leur nouveau siège de Dakar, devenu leur hub régional, lui et ses collaborateurs ont échangé avec la presse pour faire le point sur leurs interventions et donner un aperçu sur les perspectives. Selon Nouma Dionne, représentante de la SFI pour le Sénégal, leur ambition est de relever le volume de leurs engagements et contribuer aussi dans la mise en œuvre du référentiel national.

«Nous voulons augmenter notre volume d'engagement et nous aimerions doubler, en tout cas, nos volumes. Je pense que le plus important, c'est surtout la diversification de nos engagements. Derrière cette diversification, on veut s'aligner avec la vision 2050 du gouvernement, c'est-à-dire les secteurs stratégiques de l'énergie, de l'eau, mais aussi les PME», dit-elle.

Ainsi, l’objectif de l’institution, c’est aussi de faire de leurs investissements, des moyens catalytiques pour appuyer et booster le secteur privé local, notamment les PME. Mais surtout, d’aider à la transformation des leaders nationaux en champions régionaux. C’est pourquoi elle compte apporter sa contribution à l’initiative «Sunu Champions» du Gouvernement.

Déjà, la SFI a accompagné plusieurs entreprises qui ont actuellement le vent en poupe, comme Carrefour Médical dans le domaine de la production de médicaments, Kera Health, ou encore Couvoir Amar dans le secteur de l’agriculture.

La diversification des financements étant primordial pour créer un environnement propice à l’avènement de ces champions nationaux, la SFI «fait de l’approfondissement des marchés de capitaux régionaux une priorité stratégique», en soutenant la gouvernance financière et en promouvant les instruments innovants comme les obligations vertes. Elle soutient aussi les banques, institutions de microfinance et les fintechs afin d’élargir l’accès au crédit pour l’écosystème entrepreneurial.

L’institution veut aussi diversifier les sources de financement, notamment en mobilisant des investisseurs des pays du Golfe sur des projets structurants sénégalais, dans les infrastructures portuaires, hydrauliques etc. «Des échanges sont également en cours pour accompagner le développement de la filière des phosphates, en appui aux priorités nationales», indiquent les responsables de la SFI.

Côté énergie, son initiative M300, dont l’ambition est de permettre à 300 millions d'africains d’accéder à une électricité abordable, devrait bénéficier à 3 millions de sénégalais. «Ce qui veut dire pour nous, qu’il va falloir augmenter nos investissements dans la production de l'énergie et de manière diversifiée, pas seulement dans un type d'énergie, mais aussi dans le type renouvelable», indique Mme Dionne. Pour l’agriculture, son initiative AgriConnect vise à renforcer la productivité des producteurs et les aider à mieux intégrer les chaînes de valeur agricoles.

La société financière internationale n’oublie pas un aspect primordial pour nos pays : la création d’emploi. «Dans les pays de la région, nous intervenons aussi comme au Sénégal avec comme objectif la création d'emplois. Et partant de là, nous essayons de voir quels sont les fondamentaux qu'il faudrait mettre en place», indique M. Buyoya.