L’inflation en mode sprint, les salaires en mode sieste
L’oignon, l’huile, le sucre, le pain, le riz… ces noms résonnent aujourd’hui comme des héros déchus de notre cuisine. L’oignon a doublé, l’huile a triplé, et le sucre, lui, joue à cache-cache dans les étals, rare et précieux comme un trésor bien gardé. Pendant ce temps, les salaires, eux, restent figés, immobiles, comme si le temps s’était arrêté dans l’attente d’un miracle… ou d’un prochain recensement.
On dirait que l’inflation a son propre calendrier, un calendrier clandestin qui file à toute vitesse, loin devant celui du gouvernement, qui lui, semble encore marquer le pas. Abruptement, les prix grimpent, les factures s’allongent, et le panier du Sénégalais moyen rétrécit, mais les revenus, eux, sont restés prisonniers d’une époque révolue.
Répercussions ? On devient experts en économies… de nourriture, mais jamais d’argent. Il faut réduire le riz, choisir entre l’huile et le pain, reporter l’achat du savon, ou simplement compter sur la générosité du voisin. Ce n’est pas un choix, c’est une survie, une gymnastique quotidienne pour tenir bon face à cette course folle.
L’inflation, c’est ce voleur invisible qui s’invite à chaque repas, qui fait plier les familles sous le poids des prix, tandis que les salaires, eux, restent figés comme des statues, immuables et impuissants. Pendant que l’on cherche comment nourrir la maison, la vraie question est : combien de temps ce déséquilibre pourra-t-il durer ?
Commentaires (5)
A Dakar pour vivre correctement il faut gagner au moins 600 mil cfa surtout si on est pas proprietaire et aussi si sa femme ne travaille pas
le loyer la facture d electricité et d eau voire les frais de scolarité des 3 enfants prennent presque tout le salaire.
Dés fois je me dis comment font les gens pour joindre les 2 bouts ; heureusement que la diaspora aide énormément leur famille restée au pays.
600 mil, tu vas juste vivre le strict minimum. Si tu as des enfants et des parents qui comptent sur toi, c'est juste impossible
Avec "des parents qui comptent sur toi", 6 millions ne suffiraient pas non plus. Autant essayer de remplir un seau percé.
Le maître mot est résilience.
Les Sénégalais veulent un niveau de vie puis un salaire qui s'adapte à leur besoins.
Ce n'est pas comme cela la vie.
Les gens ont des revenus différents et doivent avoir une vie qui correspond à ces revenus.
Dans tous les pays, on s'adapte et le Sénégalais ( en général ) ne veut pas le faire.
Même les Sénégalais de la Diaspora adaptent leur vie pour satisfaire des demandes de plus en plus folles.
Effective mental moi Je Gagne 1 millions 3 milles
Je vie en Europe
Ma petite famille au senegal
Mes frais d ICI plus le senegal
Je peux rester 3 mois sans economiser 500 f a la banque meme pas 1 euro
‘’…Les prix grimpent…Les factures s’allongent…Le panier du Sénégalais moyen rétrécit…économies… de nourriture, mais jamais d’argent. Il faut réduire le riz, choisir entre l’huile et le pain, reporter l’achat du savon, ou simplement compter sur la générosité du voisin. Ce n’est pas un choix, c’est une survie, une gymnastique quotidienne pour tenir bon face à cette course folle’’.
C’est bien la preuve que le franc n’est pas plus stable que toutes les autres monnaies, ne fait pas plus de miracles que les autres monnaies et ne nous protège pas contre la flambée des prix alors même que la parité reste fixe avec l’euro. Je le répète : le fait d’avoir un taux d’inflation plus ou moins élevé ou de façon générale, une situation où la valeur de la monnaie d’un pays est volatile, imprévisible ou mal contrôlée, c’est-à-dire l’instabilité monétaire, ne tient pas au fait d’avoir ou non le franc CFA comme monnaie. Le franc CFA n’est pas plus stable que toutes les autres monnaies du monde. Comme toutes les autres monnaies, le franc CFA fluctue. Il monte ou descend en fonction des performances de l’Euro auquel il est arrimé et cela, chacun d’entre nous peut le constater en allant simplement sur un convertisseur de monnaie en ligne. Le franc CFA n’a aucune stabilité particulière et ne garantit pas contre l’inflation. Il est en effet plus ‘’stable’’ que certaines monnaies, mais aussi souvent beaucoup moins ‘’stable’’ que beaucoup d’autres monnaies. L’appartenance à la zone CFA ne garantit pas contre l’instabilité monétaire (dont la fluctuation excessive des prix est l’une des manifestations). Prenez par exemple le cas des loyers dans les grandes villes africaines, qui montent, qui montent, qui montent jusqu’àààààààà…comme disent les Ivoiriens. Est-ce que nous ne voyons pas les prix des loyers, les prix de l’essence, les tarifs du coiffeur et même le prix des beignets augmenter chaque jour alors même que nous avons le franc CFA pour monnaie ? Avez-vous la moindre idée de la valeur démentielle des prix des loyers et de l’immobilier en général à Abidjan ou à Dakar et qui pourtant continue de monter, de monter, sans qu’on ne voie jamais où cela va s’arrêter… ? Est-ce que chacun d’entre nous ici au Sénégal, ou au Burkina, au Niger, au Togo, etc., ne voit pas les prix des produits monter chaque jour comme le décrit si bien l’article de cette journaliste de Seneweb qui touche du doigt les vrais problèmes auxquels nous sommes confrontés au lieu de rapporter les petites rumeurs politiques quotidiennes ?
Excellemment bien écrit. Enfin une lumière chez les journalistes. Bravo et bonne continuation Mme Aicha Fall.
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