Le Sénégal est devenu éligible, depuis 2002, à l’African Growth and Opportunity Act (Agoa), qui autorise l'entrée en franchise de douane aux Etats-Unis de 6 400 produits divers, notamment des textiles, en provenance des pays africains qui ont entrepris des réformes axées sur l'économie de marché.

Jusque-là, notre pays n'a pas encore profité des opportunités que lui offre cet instrument. Le ministre du Commerce, Mamadou Diop Decroix, qui a fait la révélation hier, au cours d'un déjeuner, impute ces ‘contre-performances à plusieurs facteurs’. A ses yeux, les principales raisons de cet ‘échec’ sont à chercher dans la faiblesse de la production des marchés africains de façon générale. Ce qui contraste avec les exigences du marché américain. A cela Diop Decroix ajoute la non maîtrise, par les Africains en général, des règles du marché yankee. Toutes choses qui ont drastiquement réduit, entre 2003 et 2005, les exportations africaines en direction du marché américain. A l'en croire, ces dernières ont chuté respectivement de 4,5 à 3,6 millions de dollars. Parallèlement, les importations en provenance des Usa ont augmenté de 37 millions de dollars durant cette période. Le ministre du Commerce a aussi fustigé la faiblesse de la participation du secteur privé national à l'Agoa.

Face à toutes ces imperfections, le ministre a ébauché quelques pistes de solution. Pour inverser la tendance dans les trois prochaines années, il s'est engagé à mettre sur place un comité national de suivi de l'Agoa. Mamadou Diop Decroix compte aussi initier une large campagne de sensibilisation pour déceler d'autres niches d'exportation en direction du sélectif marché américain. A ce propos, il a estimé que le centre de compétitivité de l'Usaid de Dakar pourrait jouer un important rôle dans le cadre de la promotion des exportations sénégalaises.

Au niveau sous-régional, le ministre suggère la mutualisation des moyens humains, financiers et logistiques. Ce qui permettra aux Africains d'être compétitifs face aux autres producteurs.