Réforme du secteur de la microfinance : Avancées et enjeux pour le Sénégal
Dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme du secteur de la microfinance, une session de formation pour le renforcement de capacités destiné aux formateurs se tient à Saly. La rencontre initiée par le ministère de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, vise à permettre aux participants de mieux s’approprier la loi portant réglementation des institutions de microfinance et de pouvoir ensuite la vulgariser auprès des acteurs de terrain.
La formation met l’accent sur la compréhension du cadre juridique, les procédures d’agrément, les obligations des institutions de microfinance, la gouvernance interne, la protection des usagers ainsi que les sanctions prévues en cas de manquement.
Le directeur de cabinet du ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, Mamadou Ndiaye, a présenté les grandes lignes de la réforme en cours dans le secteur de la microfinance. Portée par une nouvelle loi communautaire de l’OHADA, cette réforme vient remplacer le dispositif en vigueur depuis 2008 et vise à assainir et renforcer le rôle de la microfinance dans l’inclusion économique et sociale.
Selon M. Ndiaye, l’une des innovations majeures est la rationalisation des statuts juridiques des institutions, désormais limitées à deux : société coopérative ou société anonyme. La réforme prévoit également un dispositif de supervision allégé et mieux adapté aux capacités des structures de microfinance. Autre changement important, l’appellation « institutions de microfinance » remplace celle de « systèmes financiers décentralisés (SFD) », jugée peu lisible pour les populations.
Malgré un contexte économique difficile, le secteur se porte bien et constitue même un moyen de résilience et de stabilisation sociale.
"Actuellement, près de 4,5 millions de Sénégalais, soit 20 % de la population, accèdent aux services financiers grâce à la microfinance. Sans ce secteur, la situation serait beaucoup plus critique », a insisté Mamadou Ndiaye, rappelant que le président de la République considère la microfinance comme le meilleur levier pour lutter contre la pauvreté.
Autre orientation majeure : l’État ne distribuera plus directement de crédits, mais passera par les banques et institutions de microfinance pour canaliser les fonds. Ce mécanisme devrait permettre de préserver au moins 80 % des ressources engagées, contre seulement 30 % dans l’ancien système.
Enfin, M. Ndiaye voit dans le développement du mobile money et de la digitalisation une opportunité pour renforcer la confiance, améliorer la transparence et favoriser une inclusion financière encore plus large des populations.
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