À la veille du Brevet de Fin d’Études Moyennes (BFEM), les collèges de la commune de Ndiaganiao, dans le département de Mbour, sont en proie à des conditions alarmantes, dénoncent les associations de parents d’élèves (APE). Une tournée de terrain menée par Mbaye Diouf Ndengler et ses camarades révèle un tableau sombre de l’enseignement secondaire : manque d’infrastructures, absence d’électricité, pénurie d’équipements pédagogiques et conditions d’enseignement précaires. Malgré ces défis, les APE appellent à des correctifs pour l’année prochaine, tandis que les élèves font preuve d’une résilience remarquable, affichant des taux de réussite au BFEM compris entre 75 % et 85 %.

La commune de Ndiaganiao souffre d’un sous-équipement criant. Certains collèges, comme le CEM de Titine 2, ne disposent que de deux salles de classe, sans électricité ni abris dans la cour. Une collecte de fonds organisée par l’APE a permis de réunir 300 000 F CFA, un montant insuffisant pour construire une salle des professeurs. À Koulouk, le CEM manque également de salles, d’un mur de clôture décent et d’équipements scientifiques. Aliou Sow, principal du CEM de Ndiaganiao, lance un appel urgent pour doter son établissement du matériel nécessaire aux cours scientifiques.

Le lycée mixte de Ndiaraw, centre d’examen pour quinze villages, illustre ces difficultés. « Nos enfants ne peuvent étudier que le jour, faute d’électricité pour réviser la nuit », déplore Abdou Ba, secrétaire général de l’APE. L’absence de laboratoire équipé compromet la promotion des filières scientifiques prônée par le gouvernement. La proviseure, Mme Henriette Ndiaye, souligne l’instabilité des enseignants, venant de localités voisines comme Ndiaganiao, Sandiara ou Mbour, et appelle à la construction de logements, même payants. Malgré ces obstacles, le lycée a obtenu un taux de réussite de 75 % l’an dernier et vise 85 % cette année.

En soutien aux candidats du BFEM, les jeunes de Sandock, menés par Mbaye Diouf Ndengler, conseiller technique à l’ONAS, ont distribué des vivres dans les centres d’examen de Sandock, Ndiaganiao Centre et Koulouk. « Cela ne résout pas tout, mais permet aux candidats, dont certains parcourent des kilomètres, de se nourrir correctement pendant les examens », explique-t-il. Mbaye Diouf s’engage à transmettre ces doléances aux autorités, rappelant que « le président, fils du terroir, est aujourd’hui celui de tous les Sénégalais ».