Les questions énergétiques ont suscité des échanges lors des travaux des commissaires parlementaires pendant l’examen du budget du Ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines. Des hydrocarbures à l’électricité, en passant par la Société Africaine de Raffinage (SAR), la Senelec et l’électrification rurale, plusieurs préoccupations majeures ont été soulevées, révélant les inquiétudes persistantes autour de la souveraineté énergétique, de la transparence et du pouvoir d’achat des ménages.

La SAR au cœur du débat

Le rôle et l’avenir de la Société Africaine de Raffinage (SAR) occupent une place centrale dans les discussions. Les députés ont formulé plusieurs exigences claires, notamment, la levée de la suspension de la marge de soutien accordée à la SAR, le règlement des dettes de l’État envers la société, une plus grande implication de la SAR dans l’importation des hydrocarbures, des éclaircissements sur le projet “SAR 2.0”, présenté comme un levier de modernisation et d’extension des capacités.

 Au-delà de ces demandes immédiates, une question a été posée : le Sénégal a-t-il la capacité de raffiner l’intégralité de sa production pétrolière à l’échelle nationale ? Certains parlementaires ont également évoqué la possibilité de créer une société nationale dédiée à l’exploration et à l’exploitation, afin de renforcer la souveraineté du pays dans le secteur des hydrocarbures.

Contenu local, environnement et transition

 énergétique. Les débats ont également porté sur la gestion des grands projets pétroliers et gaziers, notamment GTA et Sangomar. Les élus ont réclamé plus de transparence concernant, la part effective du contenu local dans ces projets, le niveau d’implication réelle des entreprises sénégalaises, l’accompagnement des PME et PMI vers les filières d’énergies renouvelables, la formation des jeunes aux métiers du pétrole, du gaz et du solaire. Les parlementaires ont insisté sur le respect strict des normes environnementales, en particulier pour les activités offshores, tout en mettant en garde contre le risque bien connu de la “malédiction du pétrole”. Ils ont plaidé pour une gestion rigoureuse, transparente et durable des ressources naturelles du pays.

Senelec et Woyofal sous le feu des critiques

Du côté de l’électricité, la Senelec n’a pas été épargnée. Les députés ont dénoncé, l’ampleur de la fraude électrique, le faible impact réel des mesures d’économie sur les factures, les nombreuses plaintes liées au système Woyofal, jugé trop coûteux pour les ménages. Ils ont demandé que les consommateurs puissent choisir librement leur mode de paiement (prépayé ou postpayé), ainsi que la mise en place d’un guichet unique pour faciliter et accélérer les procédures d’abonnement. Enfin, la situation des zones rurales, notamment dans le département de Bakel, a été décrite comme urgente. Les élus ont exigé la mise en service rapide de la ligne haute tension, afin de répondre aux besoins pressants des populations en matière d’accès à l’électricité, un facteur déterminant pour le développement économique et social.