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COP30 : "L’Afrique ne viendra pas quémander, mais réclamer justice", Dr Oulie Keita (Greenpeace Afrique)

Auteur: Khady Ndoye

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COP30 : "L’Afrique ne viendra pas quémander, mais réclamer justice", Dr Oulie Keita (Greenpeace Afrique)

À l’approche de la COP30 prévue à Belém, au Brésil, la Directrice Exécutive de Greenpeace Afrique, Dr Oulie Keita, appelle les dirigeants africains à s’engager avec fermeté pour la justice climatique. Dans un message fort, elle rappelle que le continent, pourtant l’un des moins responsables des émissions mondiales, subit de plein fouet les effets du dérèglement climatique. L’Afrique, affirme-t-elle, ne demande pas la charité : elle exige l’équité. Seneweb vous livre l’intégralité du message de Dr Oulie Keita, Directrice Exécutive de Greenpeace Afrique.

"Des gardiens des forêts du Bassin du Congo aux jeunes innovateurs du solaire, le continent apporte des solutions concrètes pour affronter la crise climatique. Son message est clair: la justice climatique n'est pas une faveur, c'est une responsabilité partagée.

Bassin du Congo, la forêt qui respire pour le monde

Au cœur de la République démocratique du Congo, à Lokolama, la terre respire. Sous les arbres, s'étend l'une des plus vastes tourbières de la planète un réservoir de carbone qui stabilise le climat depuis des millénaires.

Si ces forêts tombent, c'est l'équilibre mondial qui bascule. Et pourtant, celles et ceux qui les protègent peinent encore à faire reconnaître leurs droits fonciers.

Ce contraste symbolise une injustice plus large: l'Afrique, qui abrite l'un des poumons verts de la planète, subit de plein fouet un dérèglement qu'elle n'a pas causé.

À la COP30, elle arrive avec ses expériences, ses initiatives et une exigence: passer des promesses à l'action.

La justice, pas la charité

Du Kenya à la Come de l'Afrique, les inondations et les sécheresses successives frappent des populations déjà vulnérables. Ces voix, souvent réduites au silence, rappellent que l'heure n'est plus à la compassion mais à l'équité.

Limiter le réchauffement à 1,5 °C suppose de protéger les forêts et de soutenir celles et ceux qui les défendent. Le Bassin du Congo, deuxième forêt tropicale du monde, n'est pas un puits de carbone à marchander, mais un écosystème vivant menacé par la déforestation et l'exploitation industrielle.

Des communautés du Cameroun à la RDC tracent la voie: cartographie participative, aires communautaires, actions en justice. Leur message aux bailleurs est limpide: financez-nous directement, et nous protégerons ce qui fait vivre la planète.

Une transition énergétique juste, ou pas de transition du tout

Nous ne devons pas répéter les erreurs du passé. L'Afrique concentre 60% du potentiel solaire mondial, mais ne reçoit que 12% des financements climatiques, dont la plupart sous forme de prêts.

Comment parler de transition juste quand la dette continue d'asphyxier nos économies ?

L'Afrique n'attend pas de sauveur. Du Sénégal au Kenya, les projets de mix énergétique, d'énergie solaire et d'innovation communautaire prouvent qu'un futur propre est déjà à portée de main si la finance mondiale choisit enfin de servir les peuples plutôt que les pollueurs.

L'Afrique dit stop aux projets fossiles incompatibles avec l'objectif de 1,5 °C, aux fausses solutions et aux promesses creuses.

Belém, le tournant décisif

Cette COP30, organisée au Brésil, est annoncée comme la "COP des forêts". Mais pour être à la hauteur de cette ambition, elle doit honorer toutes les forêts tropicales: l'Amazonie, le Bassin du Congo et la Nouvelle-Guinée.

L'humanité devra choisir: préserver ces écosystèmes comme boucliers ou les sacrifier au profit du court terme.

Les négociateurs africains devront parler d'une seule voix autour des priorités du continent: un accès direct aux financements, la protection des forêts et des peuples autochtones, et une transition énergétique juste et durable.

Ce n'est pas une question de posture, mais de survie collective.

L'Afrique, actrice du futur

L'Afrique n'est pas un problème à résoudre. Elle est une source de solutions, un continent d'action, d'ingéniosité et de résilience.

À Belém, il ne s'agit pas seulement de défendre ses intérêts, mais de rappeler au monde une vérité simple: la justice climatique ne se mendie pas. Elle se construit.

Aux dirigeant(es) maintenant de se montrer à la hauteur.

Parce qu'au fond, la justice climatique n'est ni charité ni générosité: c'est la condition même de notre avenir commun".

Auteur: Khady Ndoye
Publié le: Mercredi 05 Novembre 2025

Commentaires (3)

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    Talk il y a 16 heures

    on ne fait que parler en Afrique, on ne bosse pas... le respect de l'afrique ne viendra que de ce que nous produisons (produits manufacturés) et non de nos ressources naturelles que nous ne sommes meme pas capables d'exploiter à plus forte raison les transformer. Africans wake up...

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    Anonyme il y a 16 heures

    Ce qu'elle développe et réclame est justifié Bravo pour cette belle et profonde analyse d'une situation réelle et concrète

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    Md il y a 15 heures

    Guirassy est un voleur de projets. Il na aucune inventivité. il vous reçoit ensuite il vole votre projet et le presente au grand public pour revenir vous dire quil ne l'avais pas lu. Sonko et diomay vous êtes prévenus, Guirassy est un fourbe avec son air de conciliateur.

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