À Thiès, le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique rurale et de la Sécurité alimentaire, Farba Senghor, a procédé à la signature des conventions de financement et à la remise du matériel agricole aux producteurs ciblés par le projet Initiative régionale environnement mondial et lutte contre la désertification en Afrique sahélienne.

La cérémonie présidée par M. Senghor a enregistré la présence des autorités administratives, locales et celles des Ong et Associations bénéficiaires. Tout cela, sous les yeux des partenaires du Sénégal et du secrétaire exécutif du Comité Inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel, Musa Benga, qui travaillent dans ce domaine. Une étape importante dans cette croisade car, depuis des décennies, d’énormes efforts ont été consentis par la communauté internationale au profit des États touchés par la désertification qui reste encore, malgré tout, un fléau dans le Sahel.

C’est pourquoi le Comité permanent Inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel a lancé l’Initiative régionale environnement mondial et Lutte contre la désertification en Afrique sahélienne et entend changer de fusil d’épaule. Aujourd’hui, il a en charge de financer des micro-projets de lutte contre la désertification, conçus et exécutés par la société civile sahélienne.

Renforcement des capacité des conseillers ruraux

Au Sénégal, un projet de restauration des terres, de reboisement et de renforcement des capacités des conseillers ruraux et des populations rurales est mis en œuvre à Thiès à travers l’Ong Green Sénégal pour un montant de 17.700.000 francs. Trois autres viennent d’être approuvés pour un montant cumulé de 126.326.167 francs pour Mboro-Lompoul, Sagatta Djoloff et Diouloulou. En outre, des houes sine, des houes occidentales, des semoirs… ont été remis aux organisations de base.

Une manière de magnifier le rôle prépondérant des Ong et Associations dans ce processus puisque les populations à la base sont à l’avant-garde de ce combat qui est de longue haleine. Alors, elles constituent la cible principale sur laquelle on s’appuie pour pouvoir atteindre les objectifs, lutter contre la désertification en intégrant celle contre l’insécurité alimentaire par la régénération des sols et l’accroissement des sources de revenus pour les populations rurales. Et assurer ainsi la pérennisation ou la capitalisation des acquis.

Dans son adresse, le ministre a dit toute sa reconnaissance à l’endroit de la France qui finance ce projet sous-régional et remercié le Cils. Il a, en outre, rappelé la vision du chef de l’État dans le domaine de la lutte contre la désertification à travers la muraille verte, un couloir de 5 km de large qui doit s’étendre de Dakar à Djibouti. Parallèlement, la construction des bassins de rétention et de lacs artificiels, lancée par le gouvernement du Sénégal, fait aussi partie de cette lutte contre la pauvreté. Car ces points d’eau vont fouetter la production agricole, faciliter l’élevage et favoriser la pisciculture. Trois activités du secteur primaire qui participent au rééquilibrage de la nature. Tout ceci pour démontrer que « la lutte contre la désertification est multiforme et complexe, ce qui nécessite l’engagement et la participation de tous, gouvernement, Ong, partenaires, associations et populations bénéficiaires », confie Farba Senghor.

Au nom de ses pairs, Woré Gana Seck, directrice de l’Ong Green Sénégal qui a accueilli la cérémonie, a remercié les partenaires pour leur appui et la pertinence de leur approche. Car, « en régénérant le capital semencier, les sols dégradés et en donnant du matériel agricole aux paysans et paysannes, vous contribuez au retour et à la fixation de la force de travail au village », note-t-elle. Ce qui constitue un pas décisif vers le développement économique et social de nos pays.