L’Agropole Sud, un grand hub d’incubation et de création d’emplois pour les jeunes et femmes. C’est le plus grand projet du Programme National de Développement des Agropoles (PNDAS) du Sénégal. L’Agropole Sud a pour vocation de créer 50. 000 emplois, dont 15. 000 directs. La présentation a été faite par la Coordonnatrice nationale du (PNDAS) du Sénégal, Aïssatou Ndiaye.

 L’infrastructure installée à Baghagha, dans la commune d’Adéane, a été visitée par le Chef de l’État Bassirou Diomaye Diakhar Faye, ce 23 décembre 2025. C’était à l’occasion de sa tournée économique dans la région Sud du Pays. Une occasion de constater l’avancée des travaux et de lancer la phase 2 qui consiste à une extension de l’Agropole Sud.

Il va s’agrandir de 45 voire 50 hectares supplémentaires pour redynamiser et ou stimuler l’économie de la région naturelle de Casamance, et au-delà aller vers la souveraineté alimentaire.

L'Agropole intervient sur plusieurs axes pour développer l'agro-industrie au Sénégal, a expliqué Aïssatou Ndiaye.

Il s’agit de la mise en place et de l’extension des parcs agro-industriels, une extension des superficies des parcs 50 hectares minimum au profit de la transformation sur place en plus du stockage et de l’intégration de toutes les filières à potentiel de transformation, au-delà des filières prioritaires initiales.

        300 millions pour soutenir les PME

Dans le cadre de l’accompagnement des PME, des conventions de partenariats ont été mises à profit. C’est ainsi que des conventions ont été signées avec le Bureau de Mise à Niveau, l'Institut de Technologie Alimentaire, l'Association Sénégalaise de Normalisation et l'Association Sénégalaise pour les Exportations.

" Ces conventions d’un montant global de 300 millions de FCFA aideront les PME à respecter les normes, contrôler la qualité, bénéficier d'un accompagnement technique, d'incubation, de formation et d'appui-conseil.", a-t-elle expliqué.

S’agissant de la production, de la commercialisation et la transformation, des collaborations sont en cours avec le Ministère de l’Agriculture.

          De nouvelles orientations de la tutelle, un taux de transformation de 60% entrevu

Le renforcement du budget, l’extension du périmètre ont favorisé de nouvelles instructions et orientations du ministère de la l’Industrie et du Commerce, selon la coordonnatrice nationale du Programme National de Développement des Agropoles.

" Les nouvelles orientations que nous avons reçues de notre ministre de tutelle, c'est d'étendre les superficies des parcs agroalimentaires, au minimum de 50 hectares, mais également d'inclure tout ce qui est volet de transformation. Parce qu'à l'origine, il y avait des parcs au niveau des départements qui ne considéraient que le volet stockage. Mais on veut transformer sur place, donc créer des emplois sur place. Le financement de l'agropole sud à hauteur de 57 milliards par l'État du Sénégal, par les banques de développement, appuyées par la BAD et la BID, Banque africaine de développement et Banque islamique de développement justifie cette nouvelle orientation", a expliqué Aïssatou Ndiaye.

" Nous avons récemment le budget additionnel dans la LFI 2026 de 41 milliards pour l'agropole sud, mais nous avons aussi 50 milliards pour l'agropole centre. Ce budget additionnel va nous permettre non seulement d'accélérer la mise en œuvre de ces neuf parcs, mais également de prendre en compte les nouvelles orientations, à savoir avoir plus de fonciers, inclure le volet transformation, mais surtout aussi des filières, parce qu'à l'origine, on était juste concentré sur les filières prioritaires. Maintenant, toute filière à potentiel de transformation, surtout de production, mais de transformation, peut être intégrée dans les agropoles.", a informé Mme Ndiaye.

Pour le ministre de l’Industrie et du Commerce, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre dans le cadre de ce projet à grande envergure.

" La première chose qu'il faut savoir, c'est le plus grand de tous. Ce sont 85 à 100 hectares qui permettront d'installer 50 à 100 usines. Le coût de cette agropole, c'est 57 milliards auxquels nous allons encore acheter 43 milliards de francs Cfa pour l'extension. Donc ça sera à peu près une bonne centaine de milliards. Ce qui est très important également, c'est le rôle de l'agropole. Vous voyez que c'est conçu comme pas seulement une zone industrielle, mais une zone de vie.", a déclaré le ministre Serigne Guèye Diop.

Il ajoute que l'innovation réelle, c'est le centre d'incubateur. " Aujourd'hui, beaucoup de jeunes, beaucoup de femmes ont des idées, mais ils n'arrivent pas à construire leur propre usine. Alors là, vous allez voir, on va leur permettre de construire des usines. Ils seront là pendant deux ou trois ans pour faire cette période d'incubation, ils vont passer de 100 kilos à l'heure à 1000 kilos à l'heure pour permettre effectivement d'être industrialisé. Et puis le dernier élément qui me paraît important, c'est le centre de consommation.", a indiqué le ministre de l’Industrie et du Commerce.

        9 autres agropoles

Le ministre annonce la création d’autres agropoles sur l’étendue du pôle Sud. Au-delà de cette extension au niveau des départements, l’exploitation d’autres produits va se faire. 

" Après cette agropole maintenant, il faut savoir qu'il y en a neuf autres, rien que pour la région de Casamance. Il y en aura à Oussouye, dans chaque département, il y aura une plateforme industrielle qui lui permettra de se développer. [..]La transformation des produits industriels est essentielle dans un pays. Un pays ne peut pas exporter l'anacarde, comme vous savez ici, il n'y avait que l'anacarde, le maïs et autres. Aujourd'hui, on a décidé d'étendre l'activité de l'agropole à toutes les matières premières, c'est-à-dire aux produits forestiers, le mad, le dithar, pour les boissons. On a décidé de l'élargir aussi aux produits halieutiques, les crevettes, le poisson, ainsi de suite, aux emballages ", explique le ministre de l’Industrie et du Commerce.

L’idée est que tous ceux qui ont le potentiel et la possibilité de faire leur travail dans ce pôle agricole et industriel parviennent à le faire, surtout avec l’extension même du site d’Adéane.

Serigne Guèye Diop avance un taux d’exécution de plus de 90%, des travaux au niveau de ce site avant cette phase d’extension.

" On est pratiquement à 95%. En réalité, l'agropole, ce que vous voyez, c'est juste les panneaux solaires, comme vous le voyez là. Les meubles sont déjà achetés, les labos sont déjà équipés.", a-t-il déclaré.Les premières entreprises prendront leur quartier dans l’agropole sud entre janvier et février 2026.