Un Italien de 57 ans originaire de Lombardie est accusé de fraude aux prestations sociales et de dissimulation de cadavre après avoir caché le corps de sa mère pendant trois ans pour percevoir sa retraite, allant jusqu’à se travestir.

Un tailleur jupe, du rouge à lèvres, du vernis sur les ongles, des cheveux au carré. A première vue, c’est bien une vieille femme de 85 ans qui entre dans la mairie de Borgo Virgilio, une commune italienne située en Lombardie, pour refaire sa carte d’identité. Mais l’employée municipale qui la reçoit est perplexe : la dame est grossièrement maquillée, sous le fond de teint émergent des touffes de barbe et sa voix féminine prenait parfois des intonations plus graves.

Une enquête est ouverte et, en une semaine, la police locale découvre que la vieille femme est en réalité morte depuis 2022, que son fils a dissimulé le corps et est allé jusqu’à prendre son apparence afin de continuer à percevoir la pension de retraite de sa mère. L’homme de 57 ans, qui aurait touché

indûment des milliers d’euros, est désormais accusé de fraude aux prestations sociales et de dissimulation de cadavre.

«Corps momifié»

«Tout est parti de l’intuition de cette employée du bureau d’état-civil», rapporte le maire de la ville, Francesco Aporti, dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della sera. «Toutes ces bizarreries, je ne les aurais probablement pas remarquées sans elle», reconnaît-il. Après vérification dans leurs bases de données début novembre et grâce à des témoignages, les autorités comprennent qu’il n’y a plus aucune trace de Graziella Dall’Oglio, la vieille dame, depuis plusieurs années.

Elles tendent alors un piège à l’imposteur, en affirmant que sa demande de carte d’identité n’a pas abouti, et qu’il faut se rendre au commissariat pour la finaliser. «Lors de l’interrogatoire, raconte le maire, il a avoué être le fils. Les policiers lui ont alors demandé d’inspecter le domicile de sa mère, ce qu’il a accepté. Ils ont perquisitionné la maison et y ont découvert un corps momifié.» Sa dépouille a été transportée à la morgue afin d’être examinée. Selon les premières informations du Corriere, la vieille dame est morte de causes naturelles.

Le plus étonnant étant que le fils «n’avait pas de problèmes financiers», souligne Francesco Aporti. Le quinquagénaire est un ancien infirmier qui touche le chômage et possède trois propriétés, ainsi qu’un terrain. Avec la pension de retraite de sa mère, l’homme disposait d’un revenu annuel de 53 000 euros. Son père, ancien médecin, est mort depuis longtemps, et on ne lui connaissait aucun autre proche, d’autant plus qu’il était fils unique. «Ils semblaient coupés du monde, pointe le maire. C’est vraiment très triste. C’est assurément une histoire de grande solitude.»