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Êtes-vous prêt à abandonner toute votre vie privée pour pouvoir voyager aux Etats-Unis ?

Auteur: 20Minutes

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Êtes-vous prêt à abandonner toute votre vie privée pour pouvoir voyager aux Etats-Unis ?

Réseaux sociaux et numéros de téléphone privé et pro sur 5 ans, mails sur 10 ans, famille… Le service des douanes américaines entend muscler le questionnaire à remplir pour obtenir le précieux ESTA permettant de venir faire du tourisme aux USA

Mercredi, le service des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis (CBP), a publié un document listant les mises à jour qu’il préconise en termes de collecte de données pour la délivrance des autorisations de voyage électroniques (ESTA). Sous couvert de protéger le pays « contre les terroristes étrangers et autres menaces à la sécurité nationale », les touristes devront bientôt livrer à l’administration Trump des informations personnelles que même leur propre gouvernement ne possède pas.

Les ressortissants de certains pays, dont la France, n’ont pas besoin d’un visa pour se rendre aux Etats-Unis s’ils comptent y faire du tourisme pendant moins de 90 jours et qu’ils possèdent un passeport biométrique. Il suffit de remplir une demande d’ESTA en ligne en répondant à quelques questions normales, du genre adresse, téléphone, contact en cas d’urgence, voire nom et adresse de l’employeur. Une question a été ajoutée en 2016, demandant des « renseignements associés à votre présence en ligne » tels que les « identifiants aux médias sociaux ». La question est « marquée comme optionnelle », et l’absence de réponse n’empêche pas la prise en compte de la demande d’ESTA.

Les Etats-Unis en quête de touristes bienveillants

Ça et plein d’autres choses vont changer début 2026. Le CBP a ainsi pondu un projet élargissant les données collectées pour obtenir un ESTA ou un visa, expliquant que l’idée est de se « conformer au décret présidentiel 14161 de janvier 2025 ». Le décret censé « protéger les États-Unis contre les terroristes étrangers et autres menaces à la sécurité nationale et à la sécurité publique », a des visées plus larges et permet bien des libertés à l’administration Trump. En gros, outre vérifier que vous n’êtes pas un terroriste, les Etats-Unis vont s’assurer que vous n’avez « pas d’attitude hostile envers leurs citoyens, leur culture, leur gouvernement, leurs institutions ou leurs principes fondateurs ».

Pour cela, le CBP va se montrer beaucoup plus intrusif qu’il ne l’est déjà, en commençant par abandonner le site web servant à déposer les demandes d’ESTA au profit d’une application mobile. La raison ? Elle « offre des méthodes de vérification d’identité avancées, notamment la détection de présence, la reconnaissance faciale et la vérification de la puce électronique du passeport par la technologie NFC ».

Ensuite, les demandeurs d’ESTA devront désormais obligatoirement « fournir leurs profils sur les réseaux sociaux des cinq dernières années ». Par « profils », le CBP entend « identifiants » et non pas un historique détaillé de tout ce qui a été publié. Mais cela implique de livrer une liste exhaustive des comptes sur 5 ans, qu’ils soient actif ou non. En revanche, l’administration américaine n’a pas encore précisé ce qu’elle entend par « médias sociaux ».

Des données sur les cinq à dix dernières années

Mais il y a encore pire en termes de données privées. Aux données « de base » collectées, le CBP souhaite ajouter ce qu’il appelle des « champs de données à forte valeur ajoutée ». Il y en a onze en tout, et les défenseurs du RGPD vont y laisser leurs derniers cheveux en voyant cela. Entre autres, il y a les numéros de téléphone utilisés au cours des cinq dernières années, mails utilisés au cours des dix dernières années, noms des membres de la famille et leurs numéros de téléphone sur les cinq dernières années, dates, lieux de naissance et adresses des membres de la famille, biométrie complète, empreintes digitales, ADN, numéros de téléphone professionnels sur les cinq dernières années et adresses mail professionnelles sur les dix dernières années.

Démocratie oblige, le CBP doit soumettre tout ça « au Bureau de la gestion et du budget pour examen et approbation ». Le public et les « autres agences fédérales » sont aussi invités à donner leur avis sur ces nouvelles mesures, « au plus tard le 9 février 2026 ». On ignore toutefois si ces avis auront vocation à modifier le contenu du texte ou s’ils sont purement consultatifs.

Auteur: 20Minutes
Publié le: Vendredi 12 Décembre 2025

Commentaires (1)

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    Noirmusulman il y a 11 minutes

    Il faut une reciprocité ciblée et faire de même pour les citoyens americains uniquement. C’est simple comme bonjour.

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