La controverse durait depuis des années. Un véritable combat juridique opposant l'industrie du X à Internet. Et ce sont les sites pornographiques qui ont remporté la bataille. En effet, les adresses Internet se terminant part .xxx au lieu des traditionnels .com ou .net sont désormais disponibles à la vente depuis ce mardi. Au plus grand bonheur des sites « cochons » qui attendaient cette terminaison depuis plusieurs années. « Nous avons mis beaucoup d'argent, de sang, de larmes et de sueur dans ce projet depuis dix ans », a déclaré Stuart Lawley, le directeur de la société ICM Registry propriétaire du .xxx.

« Cela a été une longue lutte mais (...) nous avons emprunté la bonne route », a-t-il ajouté, fier de voir enfin le nom de domaine du milieu du X commercialisé. Celui-ci, qui a été approuvé au début de cette année par l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), l'organisme basé en Californie chargé de la réglementation des noms de domaine dans le monde entier, figurera désormais sur la toile aux côtés des plus célèbres .com, .gov, .edu et .net.

Jusqu'à 500.000 inscriptions en 2011

ICM Registry a indiqué que la société de sécurité informatique McAfee serait chargée de la surveillance quotidienne du domaine, ce qui rendra ces sites plus sûrs pour les utilisateurs. L'organe de réglementation estime aussi que cette concentration des sites pornographiques en un seul lieu permettra de mieux les identifier, entre autres pour pouvoir les éviter le cas échéant. Une vraie délivrance pour les pornographes car selon les estimations environ 500.000 sites pourraient s'inscrire en 2011.

Et même si dans la réalité, la procédure permet à chacun d’acquérir une URL se terminant en .xxx, dans les faits il en est autrement. Mais comme toujours, pour éviter le ramdam, les réservations ont été ouvertes plus tôt au profit des marques déposées et des sociétés. Ainsi l’industrie pornographique a bénéficié d’un créneau préférentiel entre le 8 et le 25 novembre 2011. Autant dire qu’à la date d’aujourd’hui, il risque d'être difficile pour un particulier d'obtenir un nom de domaine en .xxx. Selon des chiffres de l'ONG Internet Engagement social et Responsable (ICSR), la pornographie sur Internet génère 3.000 dollars (2.266 euros) de revenus par seconde dans le monde, et le terme « sexe » représente un quart des recherches les plus fréquentes sur la toile.