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Le pape François effectue une sortie matinale pour prier Marie

Auteur: Reuters

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Le cardinal argentin Jorge Bergoglio est sorti du Vatican jeudi en tant que nouveau pape de l'Eglise catholique pour aller prier dans une basilique de Rome à peine 12 heures après son élection, qui a pour la première fois porté sur le trône de saint Pierre un prélat originaire d'Amérique latine.Réputé pour son humilité et son mode de vie ascétique, le pape François s'est rendu dans la basilique de Sainte-Marie-Majeure, la plus ancienne église du monde dédiée à Marie. Il a prié devant une icône de la Vierge baptisée la Salus Populi Romani (La Protectrice du peuple romain)."Il nous a parlé cordialement comme un père", a déclaré un prêtre ayant prié à ses côtés, le père Ludovico Melo. "On nous a prévenus 10 minutes avant que le pape arrivait."Premier pape non-Européen depuis 1.300 ans, François est aussi devenu évêque de Rome en succédant à Benoît XVI, auquel il doit rendre visite dans le courant de la journée dans sa retraite pontificale de Castel Gandolfo, près de Rome.Benoît XVI, désormais pape émérite, a renoncé à son ministère le 28 février en se jugeant trop faible, à 85 ans, pour répondre aux défis auxquels est confrontée l'Eglise catholique.Au-delà de sa nationalité, l'élection du cardinal Jorge Bergoglio au deuxième jour seulement du conclave a surpris en raison de son âge, 76 ans.Lors de son apparition au balcon de la place Saint-Pierre mercredi soir, ce jésuite a paru aussi étonné que la foule rassemblée sous ses yeux."Je voudrais d'abord vous demander une faveur. Avant que l'évêque ne bénisse le peuple, je vous demande de prier le Seigneur pour qu'il me bénisse", a-t-il lancé.PREMIER FRANÇOISLe 266e souverain pontife de l'Eglise catholique est aussi le premier à avoir choisi de s'appeler François, en référence à saint François d'Assise, fondateur au XIIIe siècle de l'ordre des franciscains qui fit voeu de pauvreté."Bonne nuit et reposez-vous bien", a-t-il ensuite déclaré avant de se retirer dans les appartements pontificaux, dont le faste contraste avec la simplicité de son logement à Buenos Aires."Hier, il a transmis tant d'humilité, d'amour et de fraternité", s'est réjouie jeudi matin une fidèle sur la place Saint-Pierre.Dans son Argentine natale, les catholiques ont afflué dans les églises pour communier dans la joie."J'espère qu'il va mettre fin au luxe qui règne au Vatican, qu'il va conduire l'Eglise vers plus d'humilité, quelque chose de plus proche de l'Evangile", a déclaré Jorge Andres Lobato, un ancien procureur de 73 ans.Le pape François prend la tête de l'Eglise catholique au moment où cette institution de 1,2 milliard de croyants à travers le monde est fragilisée par les scandales, notamment de pédophilie, et par des luttes internes au sein de la Curie, l'administration vaticane.L'élection de ce prélat conservateur répond déjà en soi à des questions essentielles sur la direction que souhaite prendre l'Eglise catholique dans les années à venir.Après 13 siècles de domination européenne, le collège cardinalice s'est tourné vers l'Amérique latine, où vivent 42% des catholiques. Les croyants de ce continent sont davantage préoccupés par la pauvreté et le développement des églises évangéliques protestantes que par les scandales qui agitent les Eglises d'Amérique du Nord et d'Europe.EXPÉRIENCE PASTORALELes cardinaux électeurs ont aussi privilégié un homme avec une grande expérience pastorale auprès des fidèles argentins plutôt qu'un théologien bien implanté au Vatican comme l'était Benoît XVI au moment de son élection en 2005."Il semble que ce pape sera bien plus conscient de la réalité de la vie", a commenté le théologien italien Massimo Faggioli, interrogé par Reuters.Jorge Bergoglio est né dans une famille de sept enfants, d'un père cheminot immigré italien et d'une mère au foyer. Il est entré dans les ordres assez tardivement, à 32 ans, près de 10 ans après avoir perdu un poumon en raison d'une maladie respiratoire et avoir arrêté ses études de chimie.Il est réputé pour défendre avec fermeté ses convictions, quitte à se heurter avec la présidente argentine Cristina Fernandez ou à son défunt mari et prédécesseur Nestor Kirchner.Manifestant son conservatisme en matière de moeurs, il s'est ainsi vigoureusement élevé contre le mariage homosexuel, le qualifiant de "tentative de destruction de l'oeuvre de Dieu". Sur ce plan, il devrait s'inscrire dans la lignée de Benoît XVI et de Jean Paul II."Que Dieu vous pardonne", a-t-il déclaré aux cardinaux rassemblés pour un dîner après son élection, déclenchant les rires de l'assistance, selon le récit du cardinal américain Timothy Dolan.

 
Bertrand Boucey pour le service français
Auteur: Reuters
Publié le: Jeudi 14 Mars 2013

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