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L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d'État

Auteur: france 24

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L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d'État

L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro a été condamné jeudi à 27 ans et trois mois de prison pour tentative de coup d'État, lors d'un procès historique devant la Cour suprême. La peine a été décidée après qu'il a été déclaré coupable d'avoir conspiré pour assurer son "maintien autoritaire au pouvoir" en 2022.

À l'instar du procès, le verdict est historique : l'ex-président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro a été condamné, jeudi 11 septembre, à 27 ans et trois mois de prison à l'issue de son procès pour tentative de coup d'État, pour avoir voulu empêcher le retour au pouvoir du président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Par quatre voix contre une, la Cour suprême a déclaré coupable l'ex-président brésilien (2019-2022), 70 ans, le condamnant à 27 ans et trois mois de prison.

Il a été reconnu chef d'une "organisation criminelle" ayant conspiré pour assurer son "maintien autoritaire au pouvoir" après sa défaite face au président de gauche actuel, Luiz Inacio Lula da Silva, lors de l'élection de 2022.

"Ils appellent cela un procès alors que tout le monde connaissait le résultat avant même que cela commence", a réagi sur le réseau social X Flavio Bolsonaro. Le fils aîné de l'ex-président a fustigé une "suprême persécution", à un peu plus d'un an de la présidentielle de 2026.

Inéligible jusqu'en 2030 et assigné à résidence à Brasilia depuis début août pour des soupçons d'entrave à son procès, Jair Bolsonaro n'est pas présent aux audiences, pour motif de santé selon sa défense.

Promesse de représailles américaines

Donald Trump a qualifié de "très surprenante" la condamnation de Jair Bolsonaro. "Ça ressemble vraiment à ce qu'ils ont essayé de faire avec moi", a accusé le président américain lors d'un échange avec la presse, en référence à ses propres déboires judiciaires passés. "Je l'ai connu comme président du Brésil. C'était un homme bien", a ajouté Donald Trump.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a assuré que les États-Unis allaient "répondre en conséquence" à cette condamnation, dénonçant une "chasse aux sorcières". "Les persécutions politiques menées par (le juge) Alexandre de Moraes, sanctionné (aux États-Unis) pour ses violations des droits humains, se poursuivent, lui et d'autres membres de la Cour suprême du Brésil ayant injustement décidé d'emprisonner l'ancien président Jair Bolsonaro", a dit le secrétaire d'État américain sur X.

Le Brésil ne se laissera pas "intimider" par les "menaces" des États-Unis, a répondu la diplomatie brésilienne sur X, promettant que les autorités défendraient "la souveraineté du pays face aux agressions et tentatives d'ingérence".

L'affaire Bolsonaro est aussi à l'origine d'une crise sans précédent entre la première puissance d'Amérique latine et les États-Unis. Dénonçant une "chasse aux sorcières" contre son allié d'extrême droite, le président américain Donald Trump a imposé une surtaxe punitive de 50 % sur une part importante des exportations brésiliennes.

Washington a également annulé les visas de plusieurs juges de la Cour suprême brésilienne et infligé des sanctions financières à l'un d'entre eux, Alexandre de Moraes, rapporteur du procès Bolsonaro.

Démonstration de plus de 11 heures de Luiz Fux

Le juge Moraes a été le premier à voter mardi pour la condamnation de l'ex-président, affirmant que le Brésil avait "failli redevenir une dictature" lors du supposé putsch manqué.

Jair Bolsonaro est jugé avec sept anciens proches collaborateurs, dont plusieurs ex-ministres et généraux. C'est la première fois qu'un ancien chef de l'État doit répondre de telles accusations, dans un pays encore hanté par le souvenir de la dictature militaire (1964-1985).

Ex-ministre de la Justice de Lula, Flavio Dino a lui aussi voté pour une condamnation, estimant que les infractions jugées "ne sont pas susceptibles d'amnistie".

Le courant conservateur tente actuellement de faire approuver au Parlement une loi d'amnistie au bénéfice de son leader.

Avec déjà en tête de possibles recours contre une condamnation, le camp de l'ancien chef de l'État avait célébré mercredi le vote du troisième magistrat, Luiz Fux. Développant une démonstration de plus de 11 heures, ce dernier a jusque-là été le seul à voter pour la relaxe de Jair Bolsonaro.

La présidence de Jair Bolsonaro a été marquée par un intense scepticisme à l'égard de la pandémie de COVID-19 et des vaccins, ainsi que par son soutien à l'exploitation minière informelle et au défrichage des terres pour le pâturage du bétail, ce qui a poussé les taux de déforestation dans la forêt amazonienne à des niveaux record.

Alors qu'il était confronté à une campagne serrée contre Lula lors de l'élection de 2022 – que ce dernier a remportée – les commentaires de Jair Bolsonaro ont pris une tournure de plus en plus messianique, suscitant des inquiétudes quant à sa volonté d'accepter les résultats.

"J'ai trois possibilités pour mon avenir : être arrêté, tué ou vaincre", a-t-il déclaré lors d'une réunion de dirigeants évangéliques en 2021. "Aucun homme sur terre ne me menacera."

Auteur: france 24
Publié le: Vendredi 12 Septembre 2025

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