Norvège : affamé et déshydraté, un randonneur américain boit son urine pour survivre après une chute
Lors d'une interview accordée à CNN, un randonneur américain a relaté son expérience de survie dans un parc norvégien, où il a été contraint de boire sa propre urine pour rester en vie.
Une décision difficile qui lui a sauvé la vie. Alec Luhn, un journaliste américain spécialiste du climat, a été contraint de boire sa propre urine après s'être blessé dans le parc national de Folgefonna, en Norvège, après être resté bloqué à cause d'une chute.
Cette aventure invraisemblable a débuté fin juillet, lorsque ce randonneur expérimenté, qui avait déjà effectué plusieurs voyages en solitaire dans des conditions difficiles, s'était lancé dans une excursion de quatre jours dans un parc national norvégien. Conscient de l’irrégularité du réseau mobile, il avait prévenu son épouse, Veronika Silchenko, que la communication serait difficile à maintenir.
«C'est le début d'un film catastrophe»
Ce sportif de 38 ans est parvenu au glacier de Buarbreen, l'un des bras de celui de Folgefonna, lors du premier jour de son périple. Il a ensuite poursuivi sa marche jusqu'à une crête menant à une vallée voisine. Toutefois, l'excursion s'est transformée en véritable cauchemar lorsqu'il a chuté en bas de la montagne à cause d'un faux pas.
«Je me souviens juste avoir dévalé la montagne au début, puis avoir tournoyé, roulé et rebondi tout en descendant», a-t-il confié lors d'une interview donnée au journaliste Anderson Cooper de CNN.
Lorsque sa chute s'est finalement arrêtée, il s'est rendu compte que son fémur gauche s'était cassé. «Mon pied gauche s'agitait sans but. J'étais presque immobilisé», a-t-il relaté, précisant que son sac à dos s'était déchiré et plusieurs de ses effets personnels, dont son téléphone portable et sa gourde, avaient disparu.
Selon lui, les premiers jours se sont révélés être «une épreuve de sécheresse», sous un soleil torride, alors même qu'il n'avait que très peu de protection contre la chaleur. Il a tenté de s'alimenter avec des cacahuètes et des barres de céréales, mais peinait à avaler sans eau. «Ma bouche était si sèche que la nourriture se transformait en béton à l'intérieur», a-t-il expliqué.
Une mobilisation rapide des secours
Terriblement affamé et déshydraté, l'explorateur s'est finalement résolu à boire sa propre urine pour survivre. «La fois suivante où j'ai eu envie d'uriner, j'ai uriné dans ma poche à eau. J’ai bu mon urine, essentiellement pour m'hydrater un peu et aussi pour avaler un peu de nourriture», a-t-il raconté.
Lorsque sa femme, de retour à Londres, a découvert qu'il avait manqué l'embarquement sur son vol de retour vers le Royaume-Uni, elle a immédiatement alerté les forces de l'ordre norvégiennes, a-t-elle expliqué à nos confrères américains.
Malgré la météo défavorable dans le parc et les fortes pluies qui ont entravé les premières recherches, la Croix-Rouge norvégienne a réussi à déployer une grande équipe de volontaires, comprenant des spécialistes en escalade et des drones, dès que les conditions météorologiques se sont améliorées.
«Je me suis réveillé et il faisait très froid et très humide. Il y a eu une légère éclaircie, j'ai aperçu un peu de soleil percer toute la vallée et l'hélicoptère est arrivé», a-t-il raconté.
Un nouveau souffle
Même s'il doutait de la réalité en raison d'hallucinations dues aux six jours difficiles dans la nature, il fit néanmoins signe de la main et cria pour attirer l'attention de l'équipage, mais l'avion a poursuivi sa route sans le repérer.
Déterminé à ne pas manquer une seconde chance, il a alors sorti son piquet de tente et l'a attaché à un bandana pour signaler sa présence. Environ 45 minutes plus tard, l'hélicoptère est revenu vers lui.
«Je faisais signe de la main et je criais de toutes mes forces. Et finalement, la porte latérale de l'hélicoptère s'est ouverte et quelqu'un m'a fait signe en retour. C'est là que j'ai su que c'était fini. Tout allait enfin prendre fin», a affirmé le jeune homme originaire du Wisconsin.
Alec Luhn a été pris en charge dans un hôpital, où il a retrouvé sa femme. «Je lui ai dit : "Je t'aime". Et elle m'a répondu : "Je vais te mettre une raclée, mais pour l'instant, je t'aime"», a-t-il confié avec humour.
Et cette expérience l'a profondément marqué. «Je me sentais très seul là-haut dans la montagne. Je ne voyais personne d'autre à des kilomètres à la ronde. Pendant tout ce temps là-haut, je ne pensais qu'à la façon dont je pourrais mourir durant cette randonnée que j'essayais de faire, et que je ne reverrais plus jamais ma femme, mes parents ou mes frères et sœurs. C’était la chose la plus douloureuse à laquelle je pouvais penser», a-t-il conclu.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion