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RUSSIE : SATAN-2, TORPILLES POSÉIDON, TSAR BOMBA... VOICI LE TERRIBLE ARSENAL NUCLÉAIRE DONT DISPOSE MOSCOU

Auteur: cnews

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RUSSIE : SATAN-2, TORPILLES POSÉIDON, TSAR BOMBA... VOICI LE TERRIBLE ARSENAL NUCLÉAIRE DONT DISPOSE MOSCOU

La Russie est la première puissance nucléaire du monde, avec un total de 4.380 ogives détenues, selon Statista. Une force de frappe qu'elle doit autant à son passé qu'à sa stratégie militaire actuelle.

L'une des raisons pour laquelle Moscou est inattaquable réside dans la force nucléaire que dégage la Russie. Bombe la plus puissante du monde, nouveaux IRBM, nombre de têtes nucléaires record, voici l'ensemble de l'arsenal atomique du pays et pourquoi il est si difficile à quantifier.

Le nombre de têtes nucléaires dont bénéficie la Russie a toujours été sujet aux débats dans la sphère militaire. Ce chiffre, estimé à 4.380, contre 3.708 aux Etats-Unis (en 2024), est en effet particulièrement contesté. Frédéric Mauro, avocat au barreau de Bruxelles et spécialiste des questions de défense européenne, précise pour CNEWS : «La question du nombre de têtes nucléaires fait partie de ce que l’on appelle "le brouillard de la guerre". Généralement, quand on est sûr de soi, on affiche les ogives que l’on possède. Par exemple, en France, on sait que l'on a un total de 280 ogives».

Statistique: Nombre de têtes nucléaires dans le monde de 1945 à 2024, par pays | Statista

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DES ARMES SYMBOLES D'«UNE SOIF DE REVANCHE HISTORIQUE»

Mais le cas russe est plus délicat, comme explique l'expert : «On parle de stocks tellement colossaux, avec ces milliers d'ogives annoncées, que cela représente plusieurs difficultés. Déjà il faut gérer et entretenir ces ogives, qui vieillissent inéluctablement. Il faut en vérifier l'efficacité, le bon fonctionnement, sortir les têtes dont les autorités nucléaires ne sont plus certains qu’elles explosent à 100%. C’est tout de même un travail impressionnant qui est d’autant plus important que le stock est grand. La Russie possède-t-elle vraiment toutes ces ogives nucléaires, comme on peut le lire ? Bien malin qui peut le dire. Je ne suis pas certain qu’eux-même le sachent exactement».

Quel que soit le nombre exact d'ogives au sein des stocks russes, l'importance de celles-ci dans la politique de Vladimir Poutine semble prépondérante aux yeux des spécialistes. Pour Frédéric Mauro, la volonté de se doter d'une telle force de frappe dénote d'une «quête de puissance et de reconnaissance». Pour lui, «les dirigeants russes et en particulier Vladimir Poutine, qui est au pouvoir depuis 25 ans, sont animés par une soif de revanche historique».

L'analyste précise par exemple que la célèbre phrase de Barack Obama, en 2014, qui qualifiait la Russie de simple «puissance régionale» n'a pas été oubliée, de l'autre côté de l'Oural. «Cette revanche n’a pas été prise dans le domaine économique, dans lequel la Russie reste une puissance moyenne. Son PIB reste inférieur à celui de l’Italie, par exemple. Ce n’est pas non plus un pays qui a réalisé des prouesses technologiques à la hauteur de la Silicon Valley. Elle prend donc cette revanche sur le plan militaire. Sa quête de reconnaissance internationale passe par une volonté d’être considérée d’égal à égal avec les Etats-Unis».

«LA RUSSIE ENVISAGE RÉELLEMENT L’UTILISATION D’ARMES ATOMIQUES TACTIQUES»

Interrogé par CNEWS, Jean-Marc Vigilant, pilote militaire et général français, souligne qu'il existe une autre explication à la compilation de ces armes lourdes en Russie. «Plus que l'Histoire de la Russie, la doctrine russe encore appliquée actuellement par Vladimir Poutine explique l'importance d'avoir de telles ressources à disposition. Ce qui fait que les Russes ont beaucoup plus de têtes que nous, c’est aussi que leur doctrine est différente de la nôtre». En effet, le général français explique que «contrairement à nous, ils envisagent réellement l’utilisation d’armes atomiques tactiques».

Les armes tactiques s'opposent à celles dites stratégiques. Si ces dernières peuvent atteindre des cibles bien plus lointaines et sont «bien plus massives et en capacité de faire beaucoup plus de dégâts», les armes tactiques «portent à des centaines de kilomètres et ont des puissances plus faibles». Selon Jean-Marc Vigilant, après «avoir fait usage d’obus classiques», la doctrine russe envisage d’utiliser ces armes de destruction massive. «C'est une différence majeure avec la doctrine occidentale et par exemple française, qui considère que l’utilisation de l’arme atomique quelle que soit sa taille change la nature de la guerre. Nous, les Français, n’envisageons pas un telle utilisation. Ce sont deux postures totalement différentes», résume-t-il.

Cette idée russe a notamment germé dans les années 2010, où le pays s'est engagé dans une guerre concrète dans l'est de l'Europe. Un conflit qui démontre que malgré toutes les ressources russes, Moscou n'est pas intouchable militairement. «Le nombre de têtes spectaculaires affiché par la Russie n’a pas vraiment d’intérêt. Il faut avoir à l’esprit qu’avoir autant de têtes n’est pas utile : au bout d’une explosion atomique ou deux, le jeu s’arrête. Une approche quantitative n’a pas vraiment de logique. On est dans la communication stratégique, pour instaurer la peur», analyse Jean-Marc Vigilant.

Ce n'est pas parce qu'on a beaucoup d'armes qu'on est le plus fort
 

Il reprend, en prenant pour exemple la guerre menée par Vladimir Poutine en Ukraine, depuis plus de 11 ans : «Cela ne fait pas de sens : ce n’est pas parce qu’on a beaucoup d’armes ou de munitions qu’on est le plus fort. On l’a bien vu d’ailleurs, la Russie s’est engagée avec ses milliers de chars, d’avions, de soldats et de bombes nucléaires en Ukraine, où elle devait réaliser une guerre de trois jours et au bout de trois ans et demi, ils n’ont pas beaucoup avancé».

Mais pour tenter d'arriver à ses fins, la nation eurasiatique s'est lancée dans une vaste opération de modernisation de son armement atomique. Frédéric Mauro raconte : «Il y a eu une farouche volonté russe de moderniser son arsenal nucléaire, non pas sur les têtes qui sont toujours les mêmes depuis l’URSS mais il y a eu une percée spectaculaire de la performance des vecteurs, comme le "Satan" ou "Orechnik"». Ces armes innovantes et leur utilisation ont également poussé le pays à se désolidariser de certains traités internationaux.

En faisant partie d'accords START de réduction des armes nucléaires de portée intermédiaire, la Russie a longtemps accepté de ne pas disposer d'IRBM. Des armes qui «ne servaient plus à rien car entre 1990 et 2010, ils n’envisageaient plus de bataille en Europe, au contraire de la dissuasion militaire qui a toujours fait sens», explique Jean-Marc Vigilant.

Mais le 2 août 2019, la Russie a été accusée par les Etats-Unis d'avoir violé ce traité pendant de nombreuses années, qui a donc décidé d'en sortir, mettant fin à «un outil précieux contre la guerre nucléaire», comme l'a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Une décision qui allait, selon lui, «renforcer, et non affaiblir, la menace posée par les missiles balistiques».

ORECHNIK, UN MISSILE NUCLÉAIRE QUE «PERSONNE NE PEUT ARRÊTER»

Sur le front ukrainien, cette menace s'est en effet matérialisée en 2024, lorsque l'IRBM appelé 9M729-Orechnik a été utilisé sur la ville de Dnipro. «Ce noisetier est doté d'une portée intermédiaire, entre 500 et 5.000 km», décrit Frédéric Mauro. Il reprend : «La Russie, avec ces missiles, pourrait atteindre les pays d’Europe continentale comme la France. Cet IRBM pourrait emporter jusqu’à 10 têtes. Il a été tiré avec des têtes inertes pour faire un test. On dit qu’il est hypersonique. Ce n’est en réalité pas un vrai hypersonique, car il ne peut pas atteindre une vitesse de Mach-6, dans l’atmosphère, mais il l'est, comme toute les têtes qui rentrent dans l’atmosphère depuis l’espace. A ma connaissance, une fois que ce missile entre dans l’atmosphère, personne ne peut l’arrêter».

Cette image satellite montre les conséquences d'un décollage raté du RS-28 Sarmat à Plesetsk (Russie) © Handout / Maxar Technologies / AFP

L'ingénierie russe a également mis sur pied le RS-28 Sarmat, lui aussi au centre de nombreuses discussions. Surnommé Satan-2, ce missile balistique intercontinental «pourrait faire le tour de la Terre grâce à sa propulsion nucléaire». Pour le spécialiste de la défense européenne, le programme Poseidon, également désigné par le nom de code Status‑6, reste néanmoins la plus impressionnante prouesse militaire russe : «Pour cette fameuse torpille, on parle, en source ouverte, d’une arme de 25 mètres de long, qui pourrait atteindre 200 nœuds, grâce à la super gravitation. Elle pourrait aussi se rendre à des profondeurs de 1.000 mètres, ce qui la rendrait totalement indétectable».

«Elle fonctionnerait grâce à des recharges thermonucléaires, ce qui en ferait une arme absolument terrible. D’autant plus que toute la défense anti-missile balistique américaine a été orientée sur des missiles balistiques, dont la trajectoire est prévisible. Il existe deux types de missiles qui échappent à cette défense. Ce sont les missiles de croisière, hypersoniques, qui ne suivent pas des trajectoires prédictibles. Les torpilles sous-marines ne sont pas non plus prédictibles, même si les Américains y travaillent activement. Mais une défense, constituée d’une torpille qui intercepterait une autre torpille allant à 200 nœuds, parait encore lointaine», conclut-il.

LA TSAR BOMBA : SYMBOLE DE LA PUISSANCE NUCLÉAIRE RUSSE

Plus que ses armes tactiques, la Russie a également montré toute sa force en matière de bombes stratégiques. En plus d'avoir le plus grand nombre de têtes nucléaires au monde, Moscou dispose effectivement de la plus dévastatrice d'entre elles. Testée en 1961, la Tsar Bomba représente 3.800 fois la puissance de celle larguée à Hiroshima, en 1945. Les images capturées depuis le bombardier russe montrent un champignon qui a culminé jusqu'à 65 kilomètres d'altitude. Son diamètre était de 90 kilomètres.

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La Tsar Bomba a été larguée en 1961 © Capture écran YouTube - Росатом

«Tsar Bomba est effectivement la bombe la plus puissante du monde. Elle faisait 57 méga tonnes, soit des milliers de fois Hiroshima ou Nagasaki, qui se comptent en kilo tonnes. La boule de feu d’Hiroshima représentait une centaine de mètres, là on parle de centaines de kilomètres», ajoute Frédéric Mauro, au sujet de cette bombe de tous les records.

Autour de la zone de largage, qui a eu lieu en Arctique, un périmètre comparable à celui de l'Île de France est totalement détruit. Le flash lumineux causé par la bombe a quant à lui été vu à plus de 1.000 kilomètres. Enfin, le choc a été ressenti sur les sismographes du monde entier.

Auteur: cnews
Publié le: Dimanche 05 Octobre 2025

Commentaires (2)

  • image
    Ok il y a 7 heures

    Ok. Et pendant ce temps ils n'arrivent toujours pas à conquérir l'Ukraine au bout de presque 4 ans. Seuls les résultats comptent.
    On ne sait même pas que elle proportion des ces armes nucléaires est opérationnelle.

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    Effectivement il y a 7 heures

    quand nous voyons ce qui est sur le papier et l'absence de réussite sur le terrain ça sonne faux

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    Boy Pikine il y a 7 heures

    l'ukraine est trop puissante alors pour arriver a résister à ça. pourquoi la russie echoue a en faire la conquête ?

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