Le tribunal de grande instance de Mbour a rendu son verdict dans une affaire rocambolesque où se mêlent coups, blessures et destructions de biens sur un chantier à Nguerigne. Les faits remontent au 29 mai 2025, sur fond de tensions entre deux ingénieurs et un groupe d’agents immobiliers.

À l’origine du conflit, un projet de construction de quatre villas de haut standing confié à l’ingénieur P. D. Thiam par l’agent immobilier V. Merianna. Ce dernier affirme avoir investi près de 200 millions F CFA sans voir d’avancées notables sur les travaux. Pour vérifier l’état du chantier, il mandate la société Veritas, mais M. Thiam aurait refusé à ses agents l’accès au site. S’estimant lésé, M. Merianna décide de rompre le contrat.

La situation dégénère le 29 mai, lorsque Merianna revient sur le chantier accompagné de plusieurs individus, parmi lesquels H. Boutaleb et C. Sané. Selon l’ingénieur Thiam, ils auraient saccagé les installations, détruit du matériel estimé à plus de 12 millions F CFA et caillassé sa voiture. Il dit avoir été sauvagement agressé et avoir échappé de peu à la mort.

Sa collègue, A. S. Diallo, témoigne avoir trouvé Merianna en train de détruire la construction. Une violente altercation s’en est suivie. Elle admet avoir mordu l’un des protagonistes, H. Boutaleb, expliquant avoir agi par légitime défense, après avoir été étranglée.

De leur côté, les prévenus contestent ces accusations et soutiennent que M. Thiam aurait provoqué la bagarre, bloquant depuis avril l’accès au chantier, malgré la rupture de leur collaboration.

Le tribunal a relaxé le nommé Y. Samb, poursuivi pour trouble à l’ordre public et port d’arme, mais qui n’a pas comparu. En revanche, V. Merianna, H. Boutaleb et C. Sané ont été déclarés coupables de coups et blessures volontaires et condamnés à trois mois de prison avec sursis. Ils devront verser 2 500 000 F CFA de dommages et intérêts à P. D. Thiam et 300 000 F CFA à A. S. Diallo, avec exécution provisoire.

Quant à P. D. Thiam et A. S. Diallo, ils ont également été reconnus coupables et condamnés à un mois de prison avec sursis, assorti du paiement de 800 000 F CFA de dommages et intérêts, également avec exécution provisoire.