Amadou Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale et actuel maire de Saint-Louis, a été placé sous mandat de dépôt le 26 mai 2025 par la commission d’instruction de la Haute Cour de Justice. Poursuivi pour une présumée surfacturation de riz de 2,749 milliards de FCFA dans la gestion des fonds Covid-19, il passera sa première nuit à la prison de Rebeuss.
Lors de l’audience au Palais de Justice Lat Dior, le pool d’avocats de Mansour Faye, composé de Mes El Hadji Moustapha Diouf, Oumar Youm, Ousmane Thiam, Amadou Sall, Antoine Mbengue, Ramatoulaye Ba et Aboubakry Deh, a tenté d’éviter l’incarcération. Trois arguments ont été avancés, tous rejetés par le président de la commission.
Premièrement, la défense a soulevé une exception d’inconstitutionnalité, estimant que la loi sur la Haute Cour de Justice viole la Constitution et les traités internationaux sur le droit de la défense. Ils ont également demandé un sursis en attendant la décision du Conseil constitutionnel sur un recours déposé, mais le juge a écarté cette requête.
Deuxièmement, les avocats ont présenté une contestation sérieuse dans une requête de 15 pages, arguant que Mansour Faye n’était ni ordonnateur de crédit ni responsable de l’octroi des marchés. Selon eux, les appels d’offres et les contrats liant l’État aux fournisseurs exonèrent leur client de toute responsabilité dans la surfacturation.
Enfin, la défense a proposé un cautionnement en nature, refusé par le juge, qui n’a pas accepté cette alternative.
Inculpé pour association de malfaiteurs, concussion, corruption, prise illégale d’intérêt, faux et usage de faux, détournement de deniers publics, escroquerie, blanchiment de capitaux et complicité, Mansour Faye a été conduit sous escorte de gendarmes et d’agents pénitentiaires à la prison de Rebeuss.
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