La Cour d’assises de Ziguinchor (Sud) a condamné mardi l’accusée Diénabou Sylla à 5 ans de travaux forcés pour le délit d’infanticide, a constaté l’APS.

Les faits pour lesquels Dieynabou Sylla remontent au 23 novembre 2011. Les gendarmes de Kolda ont reçu une information selon laquelle Diénabou Sylla aurait fait disparaitre son nouveau-né, après accouchement.

Les enquêteurs ont pu découvrir que le bébé de sexe féminin, bien portant à la naissance, a été jeté vivant dans la fosse septique par sa mère.

La mise en cause a contesté les faits qui lui sont reprochés, en relevant que l’enfant était mort-né. Elle a aussi maintenu ses dénégations devant le juge d’instruction.

A la barre de la Cour d’assises, Diénabou Sylla, divorcée et mère de 10 enfants, a reconnu avoir accouché d'un bébé de sexe féminin dans la concession de son père.

L’accusée a cependant déclaré que le nouveau-né n’avait pas bougé et crié à sa naissance, soulignant qu’elle a commis son acte sous l’emprise de Satan.

Elle a indiqué avoir creusé et enterré son bébé de sexe féminin dans les toilettes, en faisant savoir à la Cour que c’est la première fois qu’elle mettait au monde un enfant mort-né.

Le représentant du ministère public a requis 10 ans de travaux à l’encontre de Diénabou Sylla, estimant que ''les faits sont d’une particulière gravité''.

Pape Ismaïla Diallo a soutenu que le crime d’infanticide est établi. Le magistrat a affirmé que la mise en cause n’a pas fourni de preuves selon lesquelles le bébé n’était pas vivant à la naissance.

‘’Diénabou Sylla a accouché de façon clandestine et ne s’est jamais présentée à une structure de santé pour suivre des visites prénatales’’, a encore chargé le parquet.

La défense a demandé à la Cour d’acquitter purement et simplement sa cliente du délit d’infanticide et de retenir contre elle le non-respect des règles d’inhumation des cadavres.

Me Aboubacry Barro a déclaré que sa cliente a certes varié dans ses déclarations, mais elle n’a jamais dit qu’elle a occasionné la mort de son nouveau-né, pour montrer ainsi que le délit d’infanticide n’est pas établi.

La cour a finalement déclaré Diénabou Sylla coupable du délit d’infanticide en la condamnant à 5 ans de travaux forcés.