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[MEDIA’TEK] Marième Birame Ba: Immersion dans la vie d’une femme de terrain

Auteur: Arame NDIAYE

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 Son nom est intimement lié aux grands reportages, enquêtes et immersions. Marieme Birame Ba alias MBB n’a peur de rien lorsqu’il s’agit d’aller au fond des choses. Avec une dégaine de guerrière, cette femme de terrain donne tout par amour de la profession.
L’élément d’une quinzaine de minutes a fait le tour de la toile. La journaliste d’investigation prend par la main de l’internaute et lui fait découvrir Fambine, une des 19 îles du Delta du Saloum. C’est une plongée dans l’univers des élèves du village qui doivent se jeter à l’eau pour rallier Djirnda qui est le village le plus proche. L’avenir de ce village tient à un seul ponton. Il est le seul moyen pour  accéder à Djirnda. C’est toute une odyssée pour rejoindre l’école. Au fil de la traversée, le ponton défectueux se découvre et laisse apparaître au loin des élèves qui tentent tant bien que mal de rallier leur école. Les habits trempés, les insulaires de ce village de Fatick parcourent une distance de 1km 500.Un calvaire qu’a tenu à montrer la journaliste de Seneweb.
 
C’est une consœur qui va mettre Marieme Birame Ba sur la piste de Fambine avec des photos à l’appui. La réaction de la journaliste est immédiate. Celle-ci en parle à son redchef et prépare son voyage à Fambine. «Je ne pouvais attendre face à la détresse de ces élèves », avoue-t-elle. Après  Fatick, Foundiougne et une traversée d’une heure en  pirogue, Fambine se dessine. L’image est insoutenable pour la journaliste d’investigation. «J’avais mal au cœur mais je devais faire mon travail. Nous avons fait l’élément et leur cri de cœur a été entendu par les autorités», se réjouit-elle. En effet, une pirogue en verre a été offerte par le chef de l’Etat. Une  source de satisfaction pour MBB. «J’étais très satisfaite. Depuis cet élément, les insulaires me considèrent comme une des leurs», avoue-t-elle. Une reconnaissance qui n’a pas de prix pour cette amoureuse du terrain.
Journaliste tout terrain
Fambine n’est pas le premier reportage dans lequel Marième Birame Ba s’est jetée à l’eau pour sa réalisation. Le terrain, elle le connaît sur le bout des doigts. «Ma passion est le terrain. J’oublie tout et je me donne à fond à chaque fois», dit-elle sans ciller. La trentenaire se décrit d’ailleurs comme une femme battante, rigoureuse, très déterminée et très engagée. «Quand je me fixe des objectifs, je dois les atteindre à tout prix», révèle-t-elle. Des qualités que confirment ses proches. Son père Birame Ba abonde dans ce sens. «C’est une citoyenne qui dans le cadre de ses activités professionnelles ne ménage aucun effort pour des lendemains meilleurs de la nation Sénégalaise et des populations», témoigne-t-il. Ce dernier affirme également que sa fille est très rigoureuse. Une rigueur que confirme sa collègue Absa Hane qui voit en MBB un mentor. «Marieme est très rigoureuse, très vigilante et très attachée au professionnalisme», confie la journaliste à Seneweb.
C’est donc avec ces qualités en bandoulière que Marieme Birame Ba affronte le terrain. Journaliste à Seneweb depuis 2019, elle a initié les reportages, enquêtes et immersions. Des genres que MBB ne voit pas souvent sur les chaînes de télévision. Dès son arrivée dans ce site d’informations, elle insuffle ce souffle neuf avec la volonté d’aller au fond des choses. «J’ai vu qu’il y avait un vide. Certes on faisait de petits reportages. Mais les immersions étaient une première», se souvient-elle. Des immersions qui vont faire mouche auprès des  internautes qui en redemandent. Au fil des années, Marieme Birame Ba se plonge complètement dans ce terrain. Une aubaine pour cette journaliste TV qui préfère cela aux plateaux télé. «Cela me passionnait d’être sur le terrain à 2h, 4h du matin pour dénicher les infos », dit-elle guillerette. La femme au teint clair ne suit pas n’importe quelle piste d’informations lorsqu’il s’agit de définir les sujets. Tout est mûrement réfléchi. 
« Quand je vois qu’un sujet est déjà traité, je ne touche pas. Je veux que le sujet soit inédit, original avec un angle d’attaque bien défini», confie la journaliste. Après cela, Marieme Birame Ba passe aux repérages. Cette dernière est connue pour s’aventurer dans des univers insolites en compagnie des forces de défense et de sécurité. «J’affronte mes peurs et montre que nous ne devons pas nous fixer de limites dans le cadre professionnel », plaide MBB.
La jeune femme a du cran à revendre et n’hésite pas à lever le voile sur les réalités du pays. « Il m’arrive de recevoir des menaces de mort après un reportage, des gens m’appellent pour m’intimider mais cela me réconforte et je montre carrément que je n’ai pas peur», révèle-t-elle. Cependant cela est loin de déranger la journaliste d’investigation qui confie ne faire que suivre sa passion peu importe les embûches. 
Une passion née au berceau
Chaque histoire commence quelque part et celle de Marième Birame Ba avec la télévision est née à la maternité. «À sa naissance, la RTS effectuait un reportage à la maternité et elle était à la une », se souvient Birame Ba. Un signe que la petite Marième va vite interpréter en se lançant très tôt dans sa nouvelle profession. A l’âge de 7 ans, la jouvencelle se  met devant la télévision, munie d’un bloc-notes et d’un stylo, elle s’amuse à noter tout ce qui est programmé sur la chaîne nationale durant toute la journée. «J’adorais être devant la télévision. J’aimais imiter les présentatrices comme Minielle Barro et autres», se remémore-t-elle avec un sourire en coin. 
La Saint-Louisienne suit naturellement une formation en audiovisuel juste après l’obtention de son baccalauréat en 2009. Dans la ville tricentenaire, en partenariat avec la mairie, Marième Birame Ba assure la couverture de certains évènements en tant que présentatrice. Elle finit par suivre les conseils de ses amis qui lui suggèrent de passer le concours du Centre d’études des sciences et techniques de l’information. Celle qu’on surnomme ‘la fille de la télé’ sort de cette prestigieuse école en 2013 avec la télé comme spécialisation. La diplômée de la 41e promotion du Cesti réalise ainsi un destin écrit dès sa naissance. 
Professionnelle multitâche 
Marieme Birame Ba ne va pas tout de suite atterrir à la télévision. Elle commence  avec l’Agence de presse sénégalaise (APS) en tant que stagiaire en première année en 2011. En deuxième année, MBB rejoint la TFM jusqu’à sa troisième année. C’est par la suite qu’elle pose ses valises à African Télévision News (Ouest Tv). « C’était vraiment riche en expériences. C’était vraiment du pur journalisme», avoue-t-elle. La journaliste passe tour à tour du  portail web de la RTS à DTV. C’est en 2019 qu’elle se pose à Seneweb. «J’ai d’abord commencé avec des textes et par la suite les vidéos. C’était un plaisir car c’était ma spécialisation », dit-elle.
La femme de 33 ans a su imposer au fil du temps une ligne bien définie. La journaliste d’investigation  n’hésite pas à mener l’enquête et à être au plus près des populations. «Les journalistes doivent plus se tourner vers les sujets d’intérêt général. Nous devons faire du journalisme utile et à fort impact», estime-t-elle. Un sacerdoce pour cette amoureuse des immersions. 
Auteur: Arame NDIAYE
Publié le: Dimanche 02 Avril 2023

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