Avant-première du documentaire de Reporters sans frontières : Le combat des radios communautaires en zone rouge
Le bureau de Reporters sans frontières (RSF) à Dakar a organisé, le jeudi 11 septembre, la projection en avant-première du film documentaire « Radio communautaire du Sahel : les dernières résistances de l’information », au cinéma Pathé de Dakar, dans le cadre de sa campagne Sahel. Une production de 27 minutes mettant en lumière les radios communautaires.
À travers ce film poignant, RSF rend hommage à des journalistes qui, dans les régions les plus instables du Sahel, continuent de porter la voix de leurs communautés, malgré les risques extrêmes auxquels ils sont confrontés.
Le documentaire suit le quotidien de trois journalistes du Burkina Faso, du Niger et du Mali, des pays profondément marqués par la violence des groupes armés, les attaques terroristes et l’effondrement de l’espace civique.
Dans ces zones, être journaliste est devenu un acte de bravoure. Chaque année, des journalistes sont menacés, kidnappés ou tués pour avoir simplement exercé leur métier.
Pourtant, ces journalistes refusent de se taire.
Ousmane Abdoulaye Touré, directeur de la radio Naata à Gao (Mali), Fati Amadou Ali, directrice de la radio La Voix de la Tapoa à Say (Niger), Adama Sougouri, directeur de la radio La Voix du Paysan à Ouahigouya (Burkina Faso) se sont rendus à Dakar pour partager leur expérience du métier qu’ils exercent dans l’une des zones les plus dangereuses du monde : le Sahel.
« Nos communautés ont soif de paix, même si la situation semble évoluer, mais il en reste gros », a souligné Ousmane Touré.
À l’issue de la projection, les trois journalistes étaient présents pour dialoguer avec le public dakarois. L’échange a mis en lumière les défis auxquels ils sont confrontés chaque jour, mais surtout la détermination qui les anime à travers des projets qu’ils souhaitent valoriser dans leurs régions.
« La radio, c’est l’espoir de nos peuples, les groupes armés ont réduit en cendres les chaines de télé, mais la radio communautaire diffuse l’information », ajoute Fati du Niger. « En tant que femme, il y a des endroits dont je n’ai pas droit d’accès, mais j’y vais à la quête de l’information », a-t-elle poursuivi.
Ces moments d’échanges ont permis de rappeler que derrière une information diffusée, il y a des risques réels, mais aussi une conviction profonde que l’information est un droit vital, surtout en temps de crise.
Avec ce documentaire, Reporters sans frontières cherche à alerter l’opinion publique sur la détérioration rapide de la liberté de la presse dans la région sahélienne. Mais aussi à soutenir ces journalistes de l’ombre, qui exercent dans des conditions précaires, sans protection, mais avec un sens du devoir intact.
« Nous avons lancé une campagne pour sauver le journalisme et le droit à l’information en Afrique subsaharienne. Depuis 2022, des formations supplémentaires des journalistes du Sahel liées au fact–checking les accompagnent pour que le Sahel ne devienne pas un trou noir à l’information », a rappelé le directeur du bureau Reporter sans frontières à Dakar, Sabibou Marong.
Commentaires (1)
Ce n'est que de la propagande anti AES !!!
Comprenez que nous ne retournerons jamais dans votre colonisation !!! Donc pas la peine de vous fatiguer avec votre propagande...
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