THIES - «Cinquante ans d’indépendance pour notre pays, et nous voilà encore au stade de végétation économique et d’errements démocratiques. Certes, notre pays, par la grâce de Dieu, et par l'effort de nos élites, aussi bien religieuses que politiques, s'est épargné l'expérience douloureuse des coups d’État et des guerres civiles, mais force est de constater que le bilan est loin d’être satisfaisant». Le constat est de Moustapha Mbacké Gaïndé Fatma, Secrétaire général de la Nouvelle alternative pour la solidarité, le rassemblement et l'unité (Nasru), qui a choisi Thiès, ville chargée d’histoire sur les plans politique, syndical et religieux, pour déclarer, solennellement au peuple sénégalais dans ses différentes sensibilités, sa volonté de briguer en 2012 le suffrage des Sénégalais. Pour le marabout politicien, «après quarante ans de règne des socialistes, le régime issu de l’alternance de 2000 est aujourd’hui comptable de la situation présente». «À l'instar de beaucoup de pays africains, le Sénégal est submergé de difficultés : un pays en crise, une démocratie bloquée, un dysfonctionnement de nos institutions, un tripatouillage répétitif de la Constitution, une crise endémique dans le sud du Sénégal qui perdure, une situation alimentaire loin d'être sécurisée, un taux de chômage élevé, une population jeune qui brave l’atlantique pour atteindre un eldorado utopique, un pouvoir d’achat trop faible». S'y ajoutent «un très faible taux de croissance économique, des pénuries de gaz, une flambée des denrées de premières nécessités, une diaspora complètement oubliée en dépit de ses talents, de sa main-d’œuvre de qualité et de la manne financière qu’elle rapatrie au Sénégal, et qui, en réalité, représente presque les deux tiers du budget national, des coupures d'électricité intempestives qui aboutissent à des désastres». En s'engageant dans l’arène politique, ledit parti, qui veut peser de toutes ses forces dans les destinées du pays, compte lutter pour «l’avènement d’une société plus juste, plus solidaire, plus digne, plus respectueuse de nos valeurs culturelles et religieuses». Ainsi son leader fait-il le serment d'axer ses efforts sur un certain nombre de secteurs. Comme «la mise en place de nouvelles stratégies dans la diversification des cultures, la modernisation de l'agriculture, de l’élevage et de la pêche, pour atteindre, non seulement une autosuffisance alimentaire, mais aussi une compétitivité internationale. L'indépendance énergétique dans le moyen terme, la création de richesses et leur juste répartition de façon équilibrée, une véritable promotion de nos langues nationales comme instrument d’éducation de formation de valorisation de nos cultures et de cohésion nationale dans la diversité sociale et culturelle». Sans oublier «l’enseignement de notre véritable histoire débarrassée des corsets de la falsification, un enseignement de qualité et une formation dans tous les ordres d’enseignement, la défense de notre environnent et de nos écosystèmes, une coopération régionale et internationale dans la dignité, la justice et l’égalité».
Tidiane CAMARA (Correspondant)
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