C’est connu. La communication est devenue un enjeu stratégique de pouvoir. Elle fait, cependant, l’objet de traitement qui se situe souvent aux antipodes des règles qui gouvernent cette science. Les états-majors politiques utilisent ce moyen à des fins politiciennes. «Faut-il, de nos jours, repenser la communication dans l’espace politico-médiatique ? La réponse est certainement affirmative, eu égard aux excès et dérapages notés çà et là. Il urge, dès lors, de trouver un palliatif nécessaire à ce dérèglement qui risque, si l'on n'y prend pas garde, de jeter le discrédit sur nos institutions et nos hommes politiques», prévient un diplomate sénégalais sous le couvert de l’anonymat.
Notre interlocuteur a pris l’exemple le plus récent pour illustrer cet état de fait. Celui "lié à cette sortie malheureuse de Birame Soulèye Diop, invitant les membres de Benno Bokk Yaakaar à cultiver la distance avec le président Macky Sall, sous peine d’être empoisonnés. Il y a là un parallélisme avec le cas Ouattara qui avait débouché sur des disparitions mystérieuses de dauphins. Une situation que le président Ouattara avait mise à contribution pour se dédire enfin".
"Au-delà du cynisme qui caractérise ces propos, il y a là un esprit malveillant consistant à vouloir vaille que vaille vicier l’atmosphère du camp d’en face. A travers cet exemple, transparaît toute une volonté de jeter l’anathème sur son vis-à-vis, sans le moindre respect des règles élémentaires de décence", regrette-t-il.
Aujourd'hui, propose le diplomate, le défi majeur qui se dresse sur la voie de nos formations politiques reste, sans conteste, la gestion de la communication. «Il faudrait que, de plus en plus, qu’elles ou les cadres dans lesquels elles se retrouvent selon certaines circonstances, prennent à bras le corps cette question vitale pour faire progresser notre démocratie ou notre État de droit. Il s’avère de plus en plus nécessaire que ces états-majors s’attachent les services de cabinets de communication dans l’optique d’un meilleur calibrage de l’information», dit-il.
Ce faisant, ils se donneront assurément, selon lui, les moyens d’amenuiser substantiellement les risques de tensions qui peuvent déboucher parfois sur des procès ou des mésaventures incompréhensibles. «La communication étant une donnée consubstantielle au marketing politique, il faudrait également se perspectiver dans cette direction pour donner à l’offre politique un caractère plus digeste. La faillite de la communication gangrène de plus en plus notre société politique. Elle a un effet d'entraînement tragique et dramatique sur le destin de nos populations», souligne-t-il.
Avant de poursuivre : «Toutes choses qui commandent une réflexion soutenue orientée vers la prise en compte de la nécessité de repenser cette forme de discours. Les chapelles politiques ne peuvent et doivent plus faire l’économie de cette formation des acteurs pour une amélioration de l’offre politique et je le pense sérieusement pour nos jeunes politiques.»
Auteur: Awa FAYE
Publié le: Jeudi 06 Juillet 2023
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