Il y a deux (2) jours, votre site d'informations, dans le cadre de ses grands dossiers, s'interrogeait sur ces contrats léonins signés gracieusement en faveur de compagnies étrangères dans des conditions, naturellement, qui laissent à désirer, pour dire le moins. Que cachent donc ces contrats léonins qui accordent gracieusement de gros marchés à des multinationales, au mépris et au grand dam du privé national ? Telle est la question centrale que soulève ledit dossier. Aujourd'hui, à notre grande surprise et à celle d'une bonne partie de la presse, mais à la bonne heure, le sieur Jacques Habib Sy, le champion de la transparence sous l'ancien régime (il dirigeait Transparency International / Dakar du temps d'Abdoulaye Wade), nous donne un début de réponse à cette question capitale parce qu'en gageant les maigres ressources dont dispose notre Sénégal. En effet, lors de la réunion entre la Délégation générale à la Francophonie, dirigée par le même J. Habib Sy par la grâce du président de la République, Macky Sall, et les patrons de presse, le Monsieur Transparence s'est laissé aller à des révélations qui ne nous laissent pas indifférents et qui en disent long sur la gestion des affaires publiques, telle que nous le soupçonnions quelque peu en se livrant à une petite enquête sur ces fameux contrats. Interrogé sur la raison qui a poussé les autorités de la Francophonie à octroyer le marché de la communication du sommet de la Francophonie, prévu en décembre 2014 à Dakar, au Franco-marocain Richard Attias, sans appels d'offres, M. Sy a dit tout de go : " c'est le président qui a donné le marché. Si vous en avez l'occasion, posez la question au Président ! " (voir Enquête du jour). Ce qui ne dédouane guère le Délégué général à la Francophonie, qui a tout de même signé ledit marché, mais informe sur l'implication de la première personnalité de la République dans l'octroi de ce marché juteux. Tancé par son adjoint, un homme de main ou de paille du président de la République (dont on vous fera grâce des amalgames entre la République et l'Alliance pour la République, le parti présidentiel), qui lui reprochait de fuir ses responsabilités en se défaussant sur le chef de l'Etat, M. Sy s'est fait plus précis. " C'est le président de la République qui nous a chargés de signer avec Attias " (voir Libération du jour), a lancé Jacques Habib Sy, visiblement à l'étroit dans ses petits souliers... Non sans déclarer que les chiffres avancés dans la presse (sept milliards pour certains) pour ce marché accordé à Attias (le mari de Cécilia Sarkozy, qui avait aussi en charge la communication de l'inoubliable sommet de l'Organisation de la Conférence islamique et dans lequel il a été épinglé par les corps de contrôle de l'Etat), sont fantaisistes... Sans