Pendant trois jours, du 22 au 24 septembre 2025, Dakar a accueilli l’Assemblée générale du mouvement international Tournons La Page (TLP). Des acteurs de la société civile venus d’Afrique et d’Europe s’y sont retrouvés pour débattre des défis de la démocratie, dénoncer les dérives autoritaires et définir de nouvelles orientations pour une gouvernance inclusive et respectueuse des droits humains. 

Selon Eliass Beanzin, président de TLP, cette rencontre marque un tournant : « Cette assemblée générale a permis d’élire un nouveau conseil d’administration et de mettre en place un bureau de sept membres. Ils auront la responsabilité de porter la voix du mouvement, de défendre ses valeurs et d’assurer la mise en œuvre des orientations collectivement définies. » 

Face à la multiplication des régimes autoritaires et aux arrestations arbitraires qui fragilisent l’espace civique, Beanzin insiste sur la nécessité d’une vigilance citoyenne permanente : « Notre avenir ne peut être confisqué par des régimes autoritaires ou des constitutions taillées sur mesure. La démocratie ne se négocie pas, elle se défend, se protège et se vit au quotidien.»

Le mouvement a profité de l’occasion pour exprimer sa solidarité indéfectible avec ses membres injustement détenus, notamment Prince Fadel et Affectio au Togo ainsi qu'Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah en Guinée. « Leur engagement courageux en faveur de la liberté, de la justice et de l’alternance politique reste une source d’inspiration pour l’ensemble du mouvement », rappelle le président de TLP.

Au terme des travaux, les membres de TLP ont adopté un plan d’action 2026–2028 articulé autour de trois priorités. Il allie une mobilisation citoyenne qui va amplifier les initiatives de terrain, renforcer l’organisation et la capacité d’action des citoyens, et lutter contre la confiscation du pouvoir. Mais aussi, une école de la démocratie qui compte créer un espace de formation et de transmission pour les militants, organisations et mouvements sociaux afin de consolider les capacités des sociétés civiles. Et, enfin, une protection et gouvernance pour défendre l’espace civique menacé, protéger celles et ceux qui s’engagent pour la démocratie, et promouvoir une gouvernance inclusive, transparente et respectueuse des droits humains. 

En réaffirmant son engagement, Tournons La Page entend poursuivre la lutte pour une Afrique où la démocratie s’enracine et se protège au quotidien, malgré les menaces et les reculs constatés dans plusieurs pays du continent.