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Gestion du scandale de la drogue dans la police : L'Etat Crack sous la Pression - Des mesures conservatoires tombent aujourd’hui

Auteur: Le Quotidien

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En attendant les éventuelles décisions prévues ce weekend, l’Etat reconnaît chaque jour sa part de responsabilité dans la gestion du scandale de la drogue dans la Police. Informé à temps, il avait les cartes en main pour éviter ce dénouement tragique.

A quel jeu joue l’Etat ? Entre cafouillage et laxisme, la crédibilité du gouvernement s’étiole chaque jour depuis l’éclatement du scandale de la drogue dans la Police. A cause d’une mauvaise gestion du dossier. Au plus haut sommet de l’Etat, les pressions  étrangères se multiplient pour éviter un traitement biaisé de ce scandale. Trois représentations diplomatiques les plus influentes ont saisi le président de la République pour exprimer leurs vives préoccupations après le Département d’Etat. Dans sa communication, l’Etat voulait gérer cette affaire dans la «plus grande sérénité» pour éviter le syndrome Bissau guinéen. Les autorités ont voulu sauvegarder l’image et la stabilité du pays. Ce qui a provoqué cette gestion «calamiteuse» du dossier.  Avec le recul, elles admettent le «laxisme dans la gestion» du dossier par le ministre de l’Intérieur qui n’a pas «su prendre les décisions idoines à temps». Depuis jeudi, l’Etat multiplie les mea-culpa. Hier, le ministre de la Bonne gouvernance et Porte-parole du gouvernement a renforcé la thèse des défenseurs de l’affaissement de l’autorité au plus haut sommet de l’Etat. Il a indiqué que le gouvernement était au courant de l’affaire avant que Le Quotidien n’ébruite le scandale sur la place publique. A en croire Abdou Latif Coulibaly, l’Etat n’avait pas l’intention de l’étouffer, sachant qu’elle «allait de toute façon éclabousser la République». Clairement, Latif Coulibaly a pris le contre-pied de Pathé Seck éclaboussé par ses louvoiements. Louvoiements fatalsIl rappelle les vérités que le ministre de l’Intérieur a tenté d’étouffer. Jusqu’ici, les informations corroborent un fait : L’Etat était au courant des soupçons de trafic de drogue qui pèsent sur le Commissaire Abdoulaye Niang, Directeur général de la Police nationale. A-t-il manqué de lucidité ? A-t-il manqué d’objectivité ? Aujourd’hui, l’Etat a été rattrapé par un scandale qui aurait dû être tranché depuis plusieurs mois. Dans son premier rapport daté de février 2013,  Cheikh Keïta, ex-patron de l’Ocrtis, avait attiré l’attention du ministre de l’Intérieur sur l’implication présumée de Abdoulaye Niang dans un trafic international de drogue. A l’époque, M. Niang était «juste» le directeur général adjoint de Codé Mbengue, Dgpn. Après ces graves révélations du patron de l’Ocrtis,  le ministre de l’Intérieur met Cheikh Keïta  en rapport avec son conseiller, le Colonel Diouf. Lors de leur rencontre, Cheikh Keïta explique dans son deuxième rapport (voir ailleurs) qu’il a trouvé le rapport entre les mains du conseiller du général Seck. Là aussi, Pathé Seck a voulu dégonfler l’affaire en estimant qu’il n’a pas été saisi.   Dés la nomination du Commissaire Niang à la tête de la Dgpn, un second rapport (juin 2013) plus détaillé et avec des preuves des allégations de Cheikh Keïta lui est parvenu. Là aussi, motus et bouche cousue. En mondovision, il a préféré nié l’existence de ces rapports en assimilant cette affaire en un «duel fratricide» entre policiers. Et il n’interviendra pas. Ses aveux en Conseil des ministres ont davantage affaibli son autorité oscillant entre louvoiements et parti pris manifeste envers le Dgpn. Car, le patron de l’Ocrtis a été sacrifié sous l’autel de ce «duel fratricide» la semaine dernière. Le Dgpn reste toujours en poste en ayant toujours le contrôle du commandement de la Police. Enquête de rattrapageEn voulant noyer l’affaire dans la poudre, Pathé Seck a invoqué une procédure judiciaire pour évoquer la situation. Celle-ci concerne Austin, narcotrafiquant nigérian arrêté récemment. Il s’agit d’une affaire normale pendante à la justice qui ne concerne point les allégations formulées par Keïta. Dans ce dossier, les faits sont cruellement constants : le ministre de l’Intérieur était bien informé des soupçons qui pèsent sur le Dgpn avant sa nomination. Pourtant, la succession de Codé Mbengue a été tumultueuse. De façon inédite, le poste de Dgpn est resté vacant pendant 48 h. L’autorité était à la recherche de profils exemplaires : Denrée rare dans la hiérarchie policière. Ibrahima Diallo est recalé à cause d’un dossier sur les passeports numérisés. D’autres sont éclaboussés dans d’autres affaires. Dont Abdoulaye Niang. Malgré tous les soupçons qui établissent cette implication présumée dans le trafic de drogue, le ministre de l’Intérieur a maintenu la proposition de sa nomination à la tête de la Dgpn.  Le Conseil des ministres valide l’affaire sans réserves. Et en prenant le risque d’exposer l’Etat si l’affaire éclate. Chose faite. Laxisme ? Désagrégation de l’autorité suprême ? Autant de facteurs qui ont précipité à l’éclatement du scandale. Aujourd’hui, l’Etat se retrouve au cœur d’une affaire dont il aurait pu se passer.  L’enquête ouverte  par la Direction de l’inspection des services de sécurité (Dis) est juste une séance de rattrapage. Par ailleurs, il aurait été plus judicieux de prendre un corps étranger pour élucider cette affaire. Pour éviter un rapport biaisé. Dans une démocratie majeure, Pathé Seck et Abdoulaye Niang auraient déjà quitté leur poste. L’un n’est pas à la hauteur de sa fonction, l’autre doit défendre son honneur.  Finalement, l’Etat crack sous la pression. 

Auteur: Le Quotidien
Publié le: Samedi 20 Juillet 2013

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