Vous aviez dit par le passé que vous n’étiez candidat à rien sauf si le peuple sénégalais vous investit. Estimez-vous que l’Afp seulement est représentative du peuple sénégalais ?
Ce samedi 08 octobre 2011, Moustapha Niasse, investi candidat de l’Alliance des forces de progrès (Afp) à la candidature de l’unité et du rassemblement de Bennoo Siggil Senegaal, a une posture de futur Président du Sénégal. Vêtu d’un grand boubou blanc avec des parements dorés, le secrétaire général de l’Afp est entouré de son staff dans son bureau sobrement décoré au siège de son parti sis à Sacré-Cœur (Dakar), l’ancien Premier ministre s’est entretenu longuement avec L’Observateur sur les questions de l’heure : sa candidature, sa retraite politique programmée, ses relations avec Ousmane Tanor Dieng qui était jusque-là considéré comme son ennemi juré et avec qui il compose aujourd’hui à Bennoo... Un Niasse très bon client.
Monsieur Niasse, vous avez été investi candidat à la candidature de Bennoo Siggil Senegaal par les militants de l’Alliance des forces de progrès (Afp). Une investiture que vous dites accepter sans réserve. Pourquoi, sans réserve ?
C’est parce que je fais confiance à l’Afp. Cela fait 6 mois et 180 jours que les structures de base du parti ont commencé de se réunir jusqu’à jeudi dernier (06 octobre 2011, date du Bureau politique extraordinaire pour son investiture, Ndlr). Ensemble, les 14 coordinations régionales et les 45 délégations départementales, s’associant aux femmes, aux jeunes, aux cadres et au 3e âge du parti, se sont réunis pour dire : «Nous présentons la candidature de Moustapha Niasse, notre secrétaire général, à la candidature de l’unité et du rassemblement de Bennoo Siggil Senegaal.» C’est la raison pour laquelle, après toutes les questions qui m’ont été posées depuis quatre, cinq mois, pour demander si je serai candidat à la Présidentielle du 26 février 2012, j’ai toujours répondu : «Je ne suis pas candidat pour le moment, mais je suis disponible et le jour où je serai sollicité, je donnerai une réponse.» Donc, ce jeudi-là était la dernière phase. Et, quand j’ai dit sans réserve, c’est-à-dire que je ne peux pas avoir de réserve vis-à- vis de l’Afp que je dirige et qui m’a renouvelé sa confiance le 26 mars 2011 à l’occasion du 2e congrès ordinaire du parti. Donc, le sans réserve-là, c’est vis-à-vis du parti, des militants et des Sénégalais. Je suis prêt à accepter tous les sacrifices parce que je ne peux pas donner une acceptation conditionnée.
Vous aviez dit par le passé que vous n’étiez candidat à rien sauf si le peuple sénégalais vous investit. Estimez-vous que l’Afp seulement est représentative du peuple sénégalais ?
Ce n’est pas seulement les militants de l’Afp qui m’ont investi. A l’occasion des réunions qui se sont tenues dans les 14 régions et dans les 45 départements du Sénégal y compris les communes rurales et urbaines, le peuple s’est associé à ces mouvements de l’Afp. C’est la raison pour laquelle je ne veux pas confondre un parti avec le peuple, mais j’ai le droit de considérer que les formations politiques sont l’émanation du peuple à côté de la société civile, des mouvements associatifs et de toutes les couches de la population. En fait, c’est le peuple qui a parlé et le peuple peut avoir des idées, des projets et des ambitions qu’il traduit et exprime à travers le suffrage. Maintenant, nous attendons le suffrage. Je ne voulais pas me réveiller un jour pour dire que je suis candidat, ignorant le parti auquel j’appartiens, ignorant la coalition (Bennoo) à laquelle appartient notre parti, ignorant les Sénégalais. Il n’y a pas que les membres de l’Afp qui ont voulu m’investir. J’ai reçu des chefs religieux, des associations de la société civile, des leaders de la société civile, des membres éminents du M23. Donc, j’ai répondu à tout cet appel qui a été traduit par la résolution du Bureau politique de l’Afp à laquelle réunion ont pris part toutes les régions et tous les départements du pays.
Vous êtes candidat à la candidature de Bennoo Siggil Senegaal. Et si parmalheur vous n’êtes pas choisi comme le candidat de l’unité et du rassemblement, allez-vous vous présenter sous la bannière de l’Afp ?
Non ! Et c’est catégorique. Bennoo aura fini de choisir un Sénégalais ou une Sénégalaise comme moi-même, peut-être plus déterminé que moi à participer à la renaissance du Sénégal. Ça ne sera pas un malheur, ça sera un bonheur. Cela veut dire que quiconque que Bennoo choisira parmi les quarante leaders de ses composantes, que cela soit moi ou un autre, pour moi ce sera égal. Parce que, ça sera un pas qu’on aura franchi pour aller vers la victoire. Et, je ne me présenterai pas contre ce candidat-là. Si demain Bennoo choisit qui que ce soit, si ce n’est pas moi, je me rangerai derrière ce candidat-là. Ensemble, nous ferons la campagne pour gagner. Je veux être clair, notez cela : Il n’y a pas possibilité de candidature de Moustapha Niasse face à un candidat choisi par Bennoo. Parce que le candidat qui sera choisi par Bennoo, si ce n’est moi, sera mon candidat. Parce que je suis dans Bennoo, mon parti aussi.
Vous n’êtes pas échaudé par l’expérience que vous avez vécue en 2000. Vous avez porté un candidat au Palais et on a vu ce qui s’est passé ensuite…
Vous savez, dans cette interview, autant que je le pourrais, j’éviterais de parler de celui-là (Me Abdoulaye Wade, Ndlr). Mais, je vais vous dire ceci : tout le monde n’est pas comme lui (Wade). Et, ce serait dangereux pour les Sénégalais de considérer que le prototype du Sénégalais, c’est celui-là auquel vous faites allusion. Ce serait la catastrophe et ce serait le séisme final. Ce serait cataclysmique pour le Sénégal, qui tomberait dans l’abîme, si tous les Sénégalais doivent être mesurés à l’aune et aux mesures de celui-là. Je pense qu’il n’y aura plus jamais à la tête de ce pays quelqu’un comme lui. Donc, si demain, on choisit un candidat, que ce soit Moustapha Niasse ou un autre, ce candidat-là, si on gagne, n’agira pas comme celui-là auquel vous faites allusion. Ce n’est plus possible.
Nous avons l’impression de réécouter un disque rayé parce qu’en 2000, vous vendiez le candidat Abdoulaye Wade comme le meilleur choix que les Sénégalais pouvaient faire face à Abdou Diouf. Est-ce que vous ne risquez pas encore de pousser les Sénégalais vers un mauvais choix en 2012 ?
Vous savez, dans cette interview, autant que je le pourrais, j’éviterais de parler de celui-là (MeAbdoulaye Wade, Ndlr). Mais, je vais vous dire ceci : tout le monde n’est pas comme lui (Wade).Et, ce serait dangereux pour les Sénégalais de considérer que le prototype du Sénégalais, c’estcelui-là auquel vous faites allusion. Ce serait la catastrophe et ce serait le séisme final. Ce seraitcataclysmique pour le Sénégal, qui tomberait dans l’abîme, si tous les Sénégalais doivent êtremesurés à l’aune et aux mesures de celui-là. Je pense qu’il n’y aura plus jamais à la tête de cepays quelqu’un comme lui. Donc, si demain, on choisit un candidat, que ce soit MoustaphaNiasse ou un autre, ce candidat-là, si on gagne, n’agira pas comme celui-là auquel vous faitesallusion. Ce n’est plus possible.Nous avons l’impression de réécouter un disque rayé parce qu’en 2000, vous vendiez lecandidat Abdoulaye Wade comme le meilleur choix que les Sénégalais pouvaient faire faceà Abdou Diouf. Est-ce que vous ne risquez pas encore de pousser les Sénégalais vers unmauvais choix en 2012 ?Je vais vous ramener à l’histoire brièvement. Pendant trois semaines en l’an 2000 jusqu’au jourdu premier tour de l’élection le 27 février, une campagne électorale a été menée par descandidats dont Abdoulaye Wade, Abdou Diouf, moi-même etc. Pendant cette période-là, vouspouvez vous souvenir que je ne pouvais pas présenter un adversaire, dans les mêmesconditions, comme meilleur candidat. Donc, jusqu’au 27 février quand il a eu le 1er tour, je nepouvais pas dire ce que vous pensez que j’ai dit. Je ne pouvais pas faire campagne pour moi-même et faire campagne pour un autre. Donc, jusqu’au 27 février de 20 heures à 22 heures, jene pouvais pas parler de Wade. Pendant la période qui nous a séparés au 2ème tour,Abdoulaye Wade a déclaré que j’allais être son Premier ministre sans me consulter. Et, je suisresté 9 jours sans répondre. J’ai d’ailleurs pris l’avion et je suis allé à Paris. Donc, pendant cesneuf jours-là aussi, je ne pouvais pas parler de Wade puisque je n’étais pas là. Ensuite, pendantle 2ème tour, j’ai accompagné Abdoulaye Wade, mais jamais vous ne m’avez vu à la télévisionutiliser les tranches horaires qui étaient destinées à Wade. Il y avait que lui et Diouf quipouvaient parler d’eux-mêmes et de leur candidature. Donc, cela m’élimine parmi ceux quiauraient pu dire que Wade était le meilleur candidat que l’on pourrait espérer. Par contre,j’avais dit le 23 août 1999, six mois avant les élections quand un de vos confrères m’ademandé : «Si à l’issue du 1er tour, vous n’étiez pas deuxième, pour qui voteriez-vous ?» Maréponse a été : «Si je ne suis pas deuxième au 1er tour, je voterai pour le candidat del’opposition qui fera face à Abdou Diouf.» Dans l’absolu, ce candidat pouvait être n’importe qui.Cette réponse est dans la presse. C’est pour simplement vous dire que je n’ai pas eu le tempsde faire la propagande pour Wade. Nous étions des partenaires, Wade et moi. C’est important.Nous avons signé, lui et moi, dans mon salon entre les deux tours, à la demande du Fal (Frontpour l’Alternance), un document qui nous engageait tous à respecter le programme du Fal et àgouverner ensemble. Ce document, que nous avons signé ensemble dans mon salon à Fannrésidence (Dakar), a été contresigné en qualité de témoin par Abdoulaye Bathily (Ld) et IdrissaSeck pour Abdoulaye Wade, et par Madieyna Diouf et Madior Diouf pour moi. Ce documentexiste. Donc, nous étions des partenaires. Je n’ai jamais fait la propagande d’un homme. Moi, jepense aux idées, aux principes, aux idéaux et aux priorités nationales. C’est important. Je n’aijamais dit qu’Abdoulaye Wade était un traître. Parce que je n’aurais pas été son Premierministre, si je l’avais pensé. Notre compagnonnage a duré onze mois et nous nous sommesséparés. Maintenant, tous ceux qui ont soutenu Abdoulaye Wade à l’occasion du Fal avant le1er tour et avant le 2ème tour, combien il y en a-t-il aujourd’hui à ses côtés et qui travaillenttoujours avec lui ? Est-ce que toutes ces personnes peuvent s’être trompées toutes ensembleet que lui seul ait raison ? Donc, il faut chercher les motivations, les fondements, lesjustifications de toutes ces séries de séparation du côté de Wade. Nous n’avons pas trahi le Fal,ni son programme, ni son idéal, c’est lui qui l’a trahi. Et, c’est pour cela que nous nous sommesséparés de lui.
Quelles sont aujourd’hui les chances d’un candidat de l’Afp à la candidature de l’unité et du rassemblement de Bennoo devant celui du Ps, un parti plus représentatif, selon les résultats de la Présidentielle de 2007 ?
Je ne vais pas polémiquer avec le Ps sur une question de représentativité. En 2007, tout lemonde sait qu’il y avait un second tour que Wade n’a pas voulu qu’il ait lieu. Il y avait un second tour, je vous dis.
Ah bon ! Comment ça ?
Je ne vais pas aller dans les détails. Je vous dis seulement.Si, nous avons besoin de détails. Il faut édifier l’opinion sur ce que vous avancez…(Il coupe) Excusez-moi, excusez-moi (il insiste). Il y avait nécessairement un second tour. Cela fait cinq ans et ce n’est pas la peine de gloser sur cela.
Mais, vous parlez pour l’histoire…
Ce n’est pas la première fois que je le dis. Je veux faire un raisonnement, laissez-moi allerjusqu’au bout de mon raisonnement. Il y avait un second tour dont Wade n’a pas voulu. C’est la raison pour laquelle, le Ps, l’Afp, la Ld, le Pit et le Msu, tous ces partis ont dit : «Nous refusons cette élection parce qu’elle a été faussée à cause de la fraude et nous refusons les résultats.» C’est pour cela que nous avons créé Bennoo Siggil Senegaal. Ça, c’est des faits réels. Nous nous sommes réunis tous ensemble et nous avons dit que nous contestons ces résultats-là parce qu’il y a eu magouille. Il y a eu fraude. C’est pour cela que nous avons créé Bennoo, nous avons refusé d’aller aux élections législatives. Donc, on ne peut pas se fonder sur des résultats de 2007 que nous avons tous ensemble mis de côté volontairement pour classer des partis. Je n’entre pas dans cette polémique-là, je fais de la raison discursive puis que nous avons créé Bennoo. Parce que nous contestions tous ensemble, sans exception ces résultats-là. L’Afp ne peut pas se fonder sur ces résultats que nous avions contestés.
C’est une logique qui vous arrange….
(Il coupe) La logique obéit à des faits. Des élections ont eu lieu au sortir desquelles des résultatsont été proclamés. Et, tous les partis de l’opposition, y compris le Ps et l’Afp, ont dit qu’ils ne lesacceptent pas. Donc, je ne peux pas, aujourd’hui, retourner à ces résultats pour me qualifier.Vous comprendriez la logique, si vous étiez à ma place. Si un des partis était sorti du systèmepour dire qu’il accepte les résultats, ce parti-là aurait pu évoquer ces résultats pour se qualifier. C’est cela le problème de fond. Pouvons-nous avoir refusé cela et créer une coalition pour faire face à Wade, avoir dit que nous ne reconnaissons pas la légitimité de Wade comme président de la république et nous référer à ces résultats. Jusqu’aujourd’hui, nous tous contestons la légitimité juridique de Wade comme président de la République. La référence collective, c’est 2009 (élections locales). Elle ne peut pas être 2007. Logique pour logique. Donc, je ne peux pas raisonner sur 2007 puis que la raison d’être de Bennoo, c’est qu’on conteste 2007. C’est pour cela et c’est sur cette base que Bennoo va désigner un candidat de l’unité et du rassemblement. Sinon, si on remet en cause cela, il n’y a pas lieu d’aller désigner un candidat.
Revenons à l’autre partie de la question. Quelles sont vos chances face à un candidat du Ps à la candidature de l’unité et du rassemblement de Bennoo ?
Je vous assure que je n’entrerai pas dans ce débat-là. Parce que ça serait irresponsable de ma part (il se répète).
Pourquoi ?
J’ai fait 45 ans de vie au Ps avant de le quitter. J’ai adhéré au Ps quand j’avais 17 ans, j’étais en classe de seconde au Lycée Faidherbe (Saint-louis) en 1955. Ce n’était même pas le Ps ni l’Ups, c’était le bloc populaire sénégalais (Bps). J’y ai adhéré le 5 mai 1955 et j’y suis resté jusqu’au 16 juin 1999. Ce parti est aussi mon parti. Pendant 45 ans, j’ai participé à sa construction, à sa consolidation, à son fonctionnement, à sa vie. J’étais secrétaire politique du Ps. A 26 ans, j’étais commissaire politique de Dakar. J’ai connu Senghor quand j’avais 16 ans et demi. Donc, je ne peux pas parler en mal du Ps, parce que c’est mon parti, c’est ma famille. Je ne peux pas quitter la maison pour retourner la brûler. J’ai contribué à la construction du Ps. En revanche, il y a eu des divergences idéologiques en 1999 sur la manière de diriger le pays. J’ai eu le courage d’aller voir Abdou Diouf pour lui dire : «Ce n’est pas bon.» Et j’ai été son ministre jusqu’en 1998, quand je lui disais que ça ne marchera pas. J’ai dit à Diouf : «Si vous ne faites pas attention, vous allez perdre le pouvoir». Il le reconnaît maintenant.
Que faisait-il à l’époque ?
Non. Je ne veux pas revenir sur ça parce que, c’est le passé. J’ai une logique dans ma démarche. Je ne veux pas réveiller des foyers de tension qui sont éteints. Et, j’aurai tort d’y revenir. Encore une fois, je vous dis : le Ps est un parti auquel j’ai beaucoup contribué à la construction. Et, je ne le regrette pas. C’est pour cela que je respecte le concept du Ps. C’est la raison pour laquelle, je ne veux pas parler de chances. Ce qui va se passer, Dieu seul le sait. Je ne suis pasun calculateur de chances. Je m’engage dans une opération patriotique pour contribuer àl’émergence d’un autre Sénégal. Je suis loin de la psychologie de celui qui se frappe la poitrine comme King-Kong (héros de film d’actions, Ndlr) pour dire : «Je vais faire ceci, je vais faire cela». Je ne peux rien faire tout seul. Ce sont des équipes qui vont reprendre ce pays-là en main. J’espère pouvoir, avec ceux qui croient au même idéal que moi, être membre de cette équipe et pouvoir contribuer à l’émergence de ce pays, pour un Sénégal nouveau. Donc, je ne raisonne pas sur une question de chance.
Vous disiez tantôt que le Ps est votre famille. Il y a un membre de cette famille, Ousmane Tanor Dieng en l’occurrence, qu’on a toujours présenté comme un de vos adversaires. Quelles sont vos relations présentement ?
Quand je suis sorti de l’Ecole nationale d’administration (Ena) au mois de juin 1967, Ousmane Tanor Dieng n’y était pas encore. Quand j’ai commencé à être élève fonctionnaire au début de 1966 à l’Ecole nationale d’administration où je suis sorti Major de ma promotion (André Peytavin), je ne connaissais pas encore Ousmane Tanor Dieng. Quand j’ai été nommé le 4 mars 1970 Directeur de cabinet du Président Senghor, je ne connaissais pas Ousmane Tanor Dieng. Je ne sais pas où il était. Je ne sais pas s’il était au Lycée, à l’université ou ailleurs. Pendant dix ans, j’ai conduit le cabinet de Senghor. Pendant onze ans, j’ai conduit le ministère des Affaires étrangères alors qu’Ousmane Tanor Dieng a été jeune fonctionnaire, jeune diplomate. Donc, je considère que c’est un Sénégalais qui appartient à une génération qui n’est pas la mienne et que rien ne doit nous opposer quand nous nous mettons au service de notre pays. Maintenant, les 13 millions de Sénégalais ne peuvent pas se trouver dans le même créneau de pensée et d’action. Dans le même sillage, chacun apporte sa part de patriotisme. Avec Ousmane Tanor Dieng, jusqu’en 1999, nous étions dans le même parti. J’ai pris une autre voie, il est resté au Ps. C’est tout à fait normal. Si ceci n’était pas possible, il n’y aurait pas de démocratie nulle part au monde. Il a choisi de rester au Ps, j’ai choisi de tenter une autre expérience avec l’Afp.
Vous avez pris la décision de sortir du Ps parce que justement Abdou Diouf avait promu Ousmane Tanor Dieng ?
C’est une grave erreur (il se répète). Je ne suis pas sorti du Ps, j’ai été exclu. Il y a unedifférence. Je ne peux pas sortir si on m’a exclu. Est-ce qu’on m’a exclu parce que je n’étais passur la même voie qu’Ousmane Tanor Dieng ? C’est la question que vous devez poser et je nepourrais pas répondre à cette question-là. C’est à ceux qui m’ont exclu qu’il faut poser laquestion. Mais je vais vous dire ceci : le 24 mars 1996 à 16 heures, c’était un jeudi, j’étaisministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères de Diouf. Je venais, dans l’ordre hiérarchique,directement après Habib Thiam Premier ministre d’alors. J’ai demandé à Diouf une audienceparce qu’il m’avait envoyé la veille Monsieur Médoune Fall, ministre de la Défense, qui étaitmon ami, pour me demander de lui confirmer que je serai au congrès du 26 mars. C’était lecongrès sans débat. J’ai dit à Médoune Fall : «Est-ce que vous pouvez m’accompagner chez lePrésident, je vais lui donner la réponse en votre présence ?» Médoune, qui était mon ami, asouri et m’a dit : «Vous y allez tout seul, je sais ce que vous allez lui dire.» J’ai appelérespectueusement le Président qui m’a reçu à 16 heures. Je lui ai dit : « Monsieur le Présidentje suis venu vous dire ceci : je n’irai pas à ce congrès sans débat, avec tout le respect que jevous dois. Je suis votre ministre, si cela doit provoquer mon départ du gouvernement, libérez-moi aujourd’hui.» Abdou Diouf s’est levé et m’a pris dans ses bras. Il m’a dit : «Non, vous ne quitterez pas. Je respecte votre décision.» Je ne suis pas allé au congrès sans débat. Avoir un poste gouvernemental, être le numéro 2 du gouvernement, être ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères et aller dire à son Président : «Monsieur, je suis désolé mais ce que vous dites-là je ne le ferai pas», il faut croire en Dieu pour le faire. Ce que je dis-là est vérifiable. C’était le jeudi 24 mars et le samedi 26 mars à 8 h 30 du matin, Joseph Mathiam a débarqué chez moi pour me dire : «Je viens de chez le Président Diouf, il m’a appelé à 7 heures, il demande à ce que vous veniez au Palais pour aller avec la délégation qui doit se rendre au congrès.» Je lui ai dit : «Joseph, je suis désolé, mais j’ai dit à Diouf que je n’y vais pas.» Joseph Mathiam est encore vivant, vous pouvez aller vérifier. Dans la vie, il faut savoir prendre des décisions et les assumer. Je pensais que le Président Diouf n’avait pas raison, d’autres pensaient qu’il avait raison. Mais, j’ai fait ça. Je n’ai pas d’animosité vis-à-vis d’Ousmane Tanor Dieng. Nos voies ont divergé à un moment donné, mais ces voies se sont retrouvées dans Bennoo.
Donc, vous vous êtes rabibochés….
C’est des gens qui se sont querellés qui se rabibochent. Nous nous sommes retrouvés. Les 13 millions de sénégalais ne peuvent pas entretenir des rapports personnels, bilatéraux. Toutdépend des environnements, des circonstances. Tout dépend d’un certain nombre de facteurs. Je suis beaucoup plus âgé qu’Ousmane Tanor Dieng. Nous n’avons pas de problèmes et les gens doivent cesser de vouloir chercher un problème entre Ousmane Tanor Dieng et moi. Nous n’avons jamais rivalisé auprès d’une jeune fille. Jamais, compte tenu de la différence d’âge. Il est diplomate et moi, je suis administrateur civil bien que j’ai fait une carrière diplomatique parce que Senghor m’avait formé pour ça. Nous n’avons jamais été candidats à une même fonction, à un même poste puisque j’étais dans les hiérarchies supérieures de l’administration publique sénégalaise quand lui commençait. Donc, on ne pouvait pas avoir de rivalité de carrière. Maintenant, il a pu y avoir des différences d’approche politique. Ce qui fait la force d’un parti politique. Ce n’est pas des différences d’hostilité ou de position, c’est des choix différents. Comprenez bien cela. Je refuse qu’il ait un problème entre Ousmane Tanor Dieng et moi qui soit de nature personnelle ou qui soit lié à des problèmes de carrière. Sinon, je n’aurai pas pu aller lui rendre visite chez lui. J’ai appelé Ousmane et je lui ai dit : je viens chez to i.
C'etait quand ?
Il y a trois à quatre mois. Nous sommes voisins (à Fann Résidence). Nous sommes à 600 m, l’unde l’autre. Je suis allé et il m’a attendu avec son caftan blanc au portail de sa maison. Nous sommes restés une heure et demie. Nous n’avons pas fait de deal, nous n’avons pas parlé de candidature, nous n’avons pas parlé de carrière politique. Nous avons parlé du pays, de la Casamance pendant une heure et demie, quatre vingt dix minutes. Quinze jours après, le vendredi qui a suivi, il est venu chez moi et nous avons continué le débat. Qui nous a obligés à nous voir ? Qui a obligé Tanor ou moi à aller voir l’autre ? C’est l’intérêt du Sénégal.
Il n’y a pas eu de médiateur….
Jamais. Il n’y en a jamais eu et vous pouvez l’interroger. Personne n’a été médiateur entre luiet moi. C’est moi l’aîné qui ait décidé d’aller voir le jeune frère et de parler avec lui du Sénégal et il a été d’une ouverture extraordinaire.
C’était quoi le déclic ? Qu’est ce qui vous a poussé à agir de la sorte
C’est une logique spirituelle, politique, philosophique et religieuse. Puisque tout le monde tientà créer une antinomie entre lui et moi, laquelle relève de la fiction et de l’illusion, c’est moi quidevais prendre l’initiative de relever le défi et d’aller le voir. A mon âge, qu’est-ce que je peuxdemander à quelqu’un ? Tanor est mon témoin, nous n’avons pas fait de deal. Nous n’avonspas parlé de candidature. Non. Nous avons parlé de la situation catastrophique du Sénégal, del’enlisement du dossier Casamance. Nous avons parlé de l’arriération économique de notrepays. Nous avons parlé de la raréfaction des ressources et les rares ressources existantesqui sont gaspillées. Nous étions en parallèle au bout d’une heure et demie et quinze joursaprès, nous avons fait la même chose pour parler cette fois-ci de la jeunesse et de l’emploi, durôle de la femme et de l’alphabétisation des jeunes filles. Nous étions loin des problèmes depolitique politicienne. Parler de la nécessité de lutter contre la corruption avec pour objectif debouter dehors ce régime-là. Voilà ce que nous nous sommes dit. C’est sur cette base que noustravaillons jusqu’à maintenant. Mais, puisque la démocratie sénégalaise induit que la coalitionBennoo Siggil Senegaal ouvre la voie à des candidatures qu’elle va examiner pour voir quoidécider, il est juste que Tanor et son parti présentent sa candidature parce qu’il est capable de diriger ce pays. Il en a les qualités, il en a la formation, il en a l’expérience. Je crois pouvoir dire la même chose modestement de moi-même. Et, nous ne sommes pas les seuls. Il y a plusieurs candidats à Bennoo. Il n’y a pas que le Ps et l’Afp. Il y en a plusieurs qui ont déjà déposé.
Comme qui par exemple ?
Je ne vais pas vous le dire parce que, c’est l’affaire du comité de facilitation. Il y a plusieurscandidatures qui ont été déjà déposées et le moment venu, quand la commission aura fait sasélection, il en restera une, deux ou trois. Je ne sais pas. Mais, les candidatures de Bennoo ne se limitent pas au Ps et à l’Afp. Je vous le dis de la manière la plus claire parce que c’est ouvert. S’il y a juste deux qui sont plus proéminents que les autres à cause des partis. Le Ps est né en 1948. Il a 53 ans d’existence. L’Afp en a 12. Quand vous allez comparer une jeune fille de 12 ans avec sa tante de 53 ans, c’est qu’il y a problème (il se répète). C’est cela que nous refusons à l’Afp. Nous refusons de nous livrer à un exercice comparatif. Nous continuons notre cheminement intellectuel, politique, philosophique dans le temps et dans l’espace, sans ignorer les autres partis que nous respectons, y compris le Ps. Nous refusons qu’on nous compare au Ps.
Etes-vous prêt à vous mettre derrière Tanor Dieng si au terme du processus de désignation Bennoo le choisit comme son candidat de l’unité et du rassemblement ?
Je vous dis tout de suite, oui sans hésiter. Parce que, c’est l’engagement que notre parti et moi avons pris. Je l’ai dit depuis 2007 à la télé Canal info News. Logique pour logique, si Bennoo déclenche un processus logique qui doit permettre de rassembler les conditions de consensus et de concertation préalable pour qu’un des leaders de Bennoo, homme ou femme, soit choisi comme candidat, j’ai dit si ce n’est pas moi, je suis derrière ce candidat. L’Afp ne présentera jamais un candidat contre le candidat de Bennoo, si ce n’est pas son secrétaire général. Cela ne souffre pas de difficultés. On le fera.
Nous avons noté, chez vous, une nouvelle approche communicationnelle. Nous avons l’impression que Moustapha Niass est devenu un homme beaucoup plus consensuel dans son discours…
Je vous dis tout de suite, oui sans hésiter. Parce que, c’est l’engagement que notre parti et moiavons pris. Je l’ai dit depuis 2007 à la télé Canal info News. Logique pour logique, si Bennoodéclenche un processus logique qui doit permettre de rassembler les conditions de consensuset de concertation préalable pour qu’un des leaders de Bennoo, homme ou femme, soit choisicomme candidat, j’ai dit si ce n’est pas moi, je suis derrière ce candidat. L’Afp ne présenterajamais un candidat contre le candidat de Bennoo, si ce n’est pas son secrétaire général. Cela nesouffre pas de difficultés. On le fera.Nous avons noté, chez vous, une nouvelle approche communicationnelle. Nous avonsl’impression que Moustapha Niass est devenu un homme beaucoup plus consensuel dans sondiscours…(Il coupe) L’être humain évolue dans le temps et dans l’espace et dans des conditions quidéterminent la logique cérébrale. Dans le fait aussi de tenir compte des conditions del’environnement, pour épouser une attitude et un comportement. C’est quand il y a eucoalition (Bennoo) que le concept de consensus revient en surface. Mais, quand les partis sontséparés les uns et les autres, chacun doit cultiver la force et la représentativité de son partidans les masses sénégalaises pour épouser les aspirations du peuple. En ce moment-là, on nepeut pas dans le cadre d’un parti tenir un discours consensuel, puisqu’on agit dans un sillagequi répond à une logique. Cette logique repose sur un programme et le programme sur deschoix idéologiques. On ne peut pas brasser de l’air sortant du canal dans lequel on est inscrit.Mais, dès lors les convergences sont convoquées et que le rassemblement fait l’objet d’appels répétés, les plus logiques parmi les leaders deviennent consensuels. On ne peut pas ne pas être consensuel si on est dans une coalition. Quand on est dans une coalition, on est consensuel. C’est le prolongement de l’un de l’autre. Je n’ai pas changé de discours. J’épouse les formes de la géographie politique dans l’espace dans lequel nous évoluons tous ensemble. Je ne peux pas être dans une coalition et donner des coups à gauche et à droite sinon, je sors de la coalition. Alors, je tiens le discours solitaire planté au milieu du désert qui parle aux étoiles.
Même dans votre façon de donner des coups au «champion» en face, Me Wade pour ne pas le nommer, on dirait qu’il y a une différence dans la manière, dans la méthode…
C’est parce qu’aujourd’hui, le Sénégal a touché le fond et que les Sénégalais souffrent dansleur chair et dans leur esprit, dans leur cœur et dans leur estomac. Les Sénégalais n’ont plusde vision. Donc, cet homme-là dont vous parlez ne compte plus pour moi. La priorité, c’estcomment faire pour que les Sénégalais retrouvent leur droit, l’équilibre, les raisons qui lespermettent de vivre comme les hommes intelligents qu’ils sont pour créer des œuvres et faireavancer le pays. Dans ça, il (Wade) n’y a plus sa place, alors je l’oublie. Et, maintenant on me reproche de l’oublier. Ma priorité, c’est le peuple sénégalais, lui (Wade) ne compte plus pour moi. Je vous assure qu’il ne compte plus pour moi.
On agit de plus en plus l’idée d’un ticket Niass-Tanor pour porter la candidature de Bennoo à la présidentielle de 2012. Est-ce qu’il y a un processus qui est enclenché dans ce sens ?
Je n’ai participé à aucun débat, à aucune réunion, à aucun échange où on parle de ticketTanor-Niass. Donc, si je vous dis c’est vrai ou faux, je raconte des histoires. Il ya des naturalités physiques, géographiques, psychologiques qui circulent dans les cerveaux des Sénégalais qui font des montages avec un certain niveau de logique qui répond à l’inévitabilité de la logique humaine. Alors, comment voulez-vous que j’analyse cela ? Ce sont des logiques humaines, les êtres humains réfléchissent, ils ont plusieurs formules. Peut être, ce ticket est parmi celles auxquelles ils pensent. Mais, je n’ai participé à aucun contact où on m’a parlé de ticket. Je sais seulement que Bennoo doit désigner UN candidat de l’unité et du rassemblement.
Vous avez dit tantôt que l’Afp a 12 ans. Vous avez beaucoup plus d’expérience que l’Afp. Est- ce que, c’est votre dernier acte de candidature à une Présidentielle ?
Je peux vous dire oui. Je peux franchement vous dire oui (il se répète). Vous savez pourquoi ?Parce que d’abord, je crois en Dieu. J’ai fait 55 ans de vie politique. Ça suffit. Quand je dis çasuffit, c’est-à-dire aller prétendre à des responsabilités et autres. La ligne de vie se traduit parles séquences du destin. Nul ne peut modifier son destin. Je suis engagé au service du peuple etde l’intérêt du pays. J’étais l’un des plus grands grévistes quand j’étais au Lycée Faidherbe deSaint Louis. Mon seul guide, c’était Amath Dansokho (Pit), plus âgé que moi, qui était monguide en matière de grève. Il n’y avait qu’Amath qui était plus grand gréviste que moi. Et, c’estcela qui m’a amené au service du public, au service de l’intérêt général. Je défendais lesinternes et les externes du Lycée et j’avais seize ans et j’étais en classe troisième. C’est cela quim’a amené à la vie publique, c’est-à-dire m’intéresser à ce qui est de l’intérêt général. Vous medemandez si c’est mon dernier acte de candidature à une présidentielle ? En réalité, je ne vaispas à la compétition, on m’a demandé d’être candidat et je l’ai accepté. Personnellement, sij’étais tout seul, j’aurais continué à travailler au sein de Bennoo, peut -être même sansprésenter ma candidature. Je remercie le parti d’avoir pris l’initiative de me demander d’êtrecandidat et de le justifier. Je suis reconnaissant vis-à-vis de l’Afp. Cela fait 12 ans que noustravaillons. Dans ce parti, il y a beaucoup de jeunes. L’Afp est dirigé par des jeunes. Des gens comme Madieyna Diouf et moi, nous sommes une dizaine mais nous nous sommesmarginalisés. C’est pour cela après la réunion du Bureau politique, je suis parti en laissantMalick Gackou avec la presse. J’aurai pu présider cette conférence de presse comme candidat qui vient d’être investi, mais j’ai dit non, c’est aux jeunes d’expliquer leur choix au peuple. C’est pour cela que si je ne me présente pas à la prochaine présidentielle, ça sera très logique qu’il ne soit plus question que je me présente à une élection présidentielle après 2012. Je prends ma retraite, mais je ne prendrai pas ma retraite en tant qu’homme politique. Je cesserai toute activité de direction d’un parti, ils le savent, que je sois élu ou pas. Le 26 mars 2011, au congrès, j’ai dit : voilà mon poste, je souhaite qu’il ait des jeunes qui viennent pour le prendre. J’étais sincère. Si, on m’avait écouté, je ne serais plus Secrétaire général de l’Afp. J’aurais simplement continué à aider le parti.
Si vous n’êtes pas élu président de la République, est-ce qu’il ne manquerait pas une case dans votre destin d’homme public ?
Du tout ! (il se répète) Vous savez… (il ne termine pas sa phrase)
On vous prête ce rêve depuis très longtemps
Cela n’a jamais été un rêve pour moi. C’était un devoir d’être parmi ceux qui tiennent leurprocessus décisionnel qui détermine le sort des Sénégalais. Ça, ce n’est pas une ambitionpersonnelle, c’est un devoir que l’on accomplit. Mon implication politique se fonde sur leconcept et sur la réalité du devoir. C’est cela, je ne me reconnais pas de droit, je ne mereconnais que des obligations. La vie est faite plus de devoirs que de droits. C’est important.Mon implication politique se fonde sur la notion, le concept et le devoir. Je vous assure que s’ily a des élections en 2013, 2014, 2015…si l’Afp doit présenter un candidat ou une candidate, ça ne sera pas moi.
Etre Président, n’était-ce pas le but ultime pour vous….
Non, non. Ce n’est pas mon but. Mon but, c’est de vivre conformément à la religionmusulmane, à la religion chrétienne, la religion juive. Les trois religions révélées apportées parDieu pour sauver les hommes. C’est cela le but de ma vie. C’est de vivre en tant que croyant,en tant qu’homme de foi, capable de se sacrifier pour autrui. Moi, Dieu ne m’a pas laissé, il ne m’a pas abandonné. Dieu m’a beaucoup donné. C’est à moi de continuer de donner de moi-même. Et cela, que j’aille au Palais ou pas, ce n’est pas un problème pour moi. Si j’y vais, c’est parce que Dieu l’aura voulu. Si je n’y vais pas, c’est parce que Dieu ne l’aura pas voulu et je l’en remercierai parce qu’Il ne se trompe pas. Je suis très à l’aise. Je suis au niveau des cimes de la spiritualité. C’est pour cela qu’on dit que Moustapha Niass a un discours très doux. Non. C’est le discours normal. Que demain j’aille à la Présidence ou pas, ce sera pour moi exactement la conséquence d’un acte posé par Dieu. Et comme je crois en Dieu, je ne peux pas contester ce qu’Il décidera. J’y vais, je le remercie et je me mets au service des Sénégalais. Je n’y vais pas, je remercie Dieu et je resterais au service des Sénégalais à ma façon, en n’étant pas à la présidence de la République comme je le suis depuis toujours. C’est une logique mathématique.
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