Entre autres questions que le Président Macky Sall  a abordées dans le magazine américain Foreign affairs, celle  de la corruption et des biens  supposés mal acquis. Dans son édition de septembre/octobre prochain, le chef de l’Etat a indiqué qu’il n’a de problème si et seulement si les revenus d’une personne ne justifient pas son patrimoine.

La question du journaliste  du magazine Foreign affairs a été fermée voire ferme. «N’est-il pas vrai que tous les politiciens,  vous y compris, ont bénéficié de la corruption sous Wade ?», a demandé au Président sénégalais Macky Sall l’interviewer du bimensuel américain lors d’un entretien réalisé à la veille de la venue du Président Obama à Dakar. Le président de la République  du Sénégal n’a pas été aussi catégorique dans sa réponse. «En ce qui me concerne, j’ai bénéficié de privilèges liés à ma position de Premier ministre puis de président de l’Assemblée nationale. Ce qui est tout à fait normal», a-t-il répliqué. Macky Sall de préciser que ces privilèges n’ont rien  à voir avec le détournement de deniers publics ou la corruption. Le chef de l’Etat n’écarte point que son patrimoine puisse faire l’objet d’enquête un jour.  «Lorsque vos revenus justifient vos biens, il n’y a pas de problème. Ce n’est pas ce qui est en cause. Ce qui est combattu, c’est l’accumulation de biens qui n’ont rien à voir avec des sources légales et légitimes de revenus, y compris les miens quand j’étais avec le Président Wade», déclare encore le chef de l’Etat.

Macky Sall repose ainsi le débat sur son patrimoine évalué à près de 8 milliards de francs Cfa. Un chiffre que ses collaborateurs ont rejeté. Toutefois il n’a pas nié, à l’époque de la polémique relative à son patrimoine, avoir bénéficié des fonds politiques du Président Abdoulaye Wade que ce dernier mettait à sa disposition en tant que Premier ministre. Par ailleurs, l’actuel chef de l’Etat sénégalais est beaucoup revenu sur les mécanismes mis en branle pour lutter contre la corruption et le détournement de deniers publics. Il s’agit de l’obligation d’une déclaration de patrimoine pour tous les gestionnaires de fonds publics, de la réactivation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Enfin, il a vanté la création de l’Office national anti- corruption (Ofnac). Macky Sall résume tous ses actes par la fin de l’impunité sur toutes ses formes.