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Mamadou Diop « Decroix », secrétaire général de And-Jef/Pads : « La motion de censure est importante pour l’avenir»

Auteur: LeSenegalais.Net

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Pour le Secrétaire général de And-Jef/Pads, la finalité de la motion de censure introduite par le groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais (Pds), avec le soutien de certains députés non inscrits, est déterminante pour l’avenir. Eloigné de toute prétention à renverser le gouvernement dirigé par Abdoul Mbaye, au regard de l’écrasante majorité de la coalition Benno Bokk Yakaar, Mamadou Diop « Decroix » estime qu’un certain nombre de questions importantes vont affleurer le niveau de maturité de l’opinion publique qui va en bénéficier.

 

Votre parti fait face à une cascade de démissions, la dernière en date est la démission de votre second Mouhamadou Daff, est ce qu'on pourrait parler de saignée de vos rangs ?

Cette démission avait été annoncée il y a déjà un mois de cela dans le cadre de la soit-disante saignée qui elle-même avait été aussi annoncée alors qu'il n'y avait qu'un seul départ de nos rangs. Un ou deux départs et on nous parle de cascades de démissions, de saignée. Quels sont ceux qui souhaitent cette saignée, cette cascade de démissions à notre parti ? Je leur souhaite simplement longue vie. Le fait est qu'on est actuellement dans une période de recomposition politique au Sénégal.  Il est tout à fait possible qu'il y ait encore d'autres départs mais le plus important c'est le solde. S'il y a deux qui partent, il faut qu'il y en ait dix qui viennent. C'est le cas aujourd'hui dans AJ/Pads. Et vous le verrez dans les semaines et les mois à venir. Mouhamadou DAF a beaucoup fait pour le parti et c'est la raison pour laquelle je me suis battu pour qu'il puisse occuper une position et disposer de moyens dont peu d'autres responsables disposaient. Mais malgré cela, les résultats n'ont pas suivi. Il dirigeait la liste départementale AJ de Guédiawaye dont il était le Secrétaire Général de la fédération. Sur 58000 suffrages exprimés dans le département, la liste AJ de Guediawaye n'a obtenu  que 281 voix soit 0,4% et 64 voix dans la commune de Gounass où habite et vote Mouhamadou Daff sur plus de 7000 suffrages exprimés. Guédiawaye s'est retrouvé 39ème sur 45 dans le classement des départements selon les résultats du parti. Quel est l'impact de ce résultat dans sa décision ? Je pense très honnêtement que cela a pu jouer même s'il ne le dit pas. Pour résumer, il n'y a ni saignée dans nos rangs ni cascades de démissions et il n'y en aura pas. 

Ces départs sont-ils liés, à votre avis, à la perte du pouvoir par le Président Wade qui était considéré comme votre principal sinon unique bailleur ?

Wade nommait aux postes et son départ a pu affecter la situation matérielle de ceux-là qui avaient des positions dans le pouvoir. Mais ... D'où viennent nos compatriotes qui dirigent aujourd'hui le pays ? De l'opposition bien sûr. Il  est vrai que la posture d'opposition en Afrique n'est pas facile mais waru ñu nu gënë gore. Est-ce que c'est le départ de Wade qui entraîne que certains d'entre nous quittent les rangs, je préfère ne pas me prononcer. L'avenir nous édifiera. 

Concrètement que vous reprochent vos désormais anciens camarade de parti ?

Je ne sais pas puisque le débat n'a pas été posé dans le parti. J'ai juste lu dans la presse mais je respecte les positions de chacun. La politique ce n'est pas du travail forcé. On adhère à un parti volontairement et on le quitte volontairement sauf circonstances exceptionnelles. Le parti, comme nous l'avons déjà dit ne polémiquera pas avec eux. Nous avons tout partagé dans la vie. 

Est-ce que des retrouvailles sont dans l'ordre du possible, à votre niveau, pour la famille And/Jëf,  notamment avec votre ancien mentor Landing Savané ?

Toit est possible dans la vie... C'est l'apprenti philosophe qui parle et non l'homme politique.

 Vous êtes signataire d'une motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre Abdoul Mbaye. Quelle est votre motivation ?

La motion de censure est un instrument qui s'offre à tous les députés, singulièrement ceux de l'Opposition pour mener  leur combat contre le pouvoir en place. Je suis de l'Opposition et je joue mon rôle d'opposant. La motion de censure est un moment exceptionnel de débats au parlement où on interpelle directement le premier ministre comme à l'occasion de la déclaration de politique générale. C'est pourquoi je déplore le temps de parole insignifiant qui est accordé à l'opposition comme si on voulait l'empêcher de parler. 

 

C'est quoi la finalité d'une telle initiative, quand on sait qu'elle a une chance sur mille de passer devant la majorité ?

Elle ne passera pas devant la majorité, cette motion de censure. L'objectif pour moi n'est pas  de renverser le gouvernement Abdoul Mbaye mais un certain nombre de questions importantes vont affleurer et le niveau de maturité de notre opinion publique va en bénéficier et c'est important pour l'avenir.

L’actualité, c'est aussi les convocations tous azimuts des anciens dignitaires du régime sortants restés fidèles à Me Wade. Que pensez-vous sur ce qu'ils considèrent comme un harcèlement ?La publicité autour de l'affaire, y compris les extraits de procès verbaux publiés dans la presse et les prises de parole publiques de membres du gouvernement qui devraient être pourtant liés par le devoir de réserve, la sur-médiatisation du procureur sans compter les conditions dans lesquelles se déroulent les auditions et rapportées par la presse, tout cela ressemble fort bien en effet, à du harcèlement.

Est-ce que, comme eux, vous récusez le Procureur spécial Alioune Ndao?Au-delà du procureur, nous, nous récusons la cour en question puisque depuis que nous existons, nous dénonçons toutes les juridictions d'exception au motif qu'elles sont contraires à la notion même de liberté et droit des gens. Donc, pour nous le procureur n'est qu'une pièce dans un système que nous récusons dans sa globalité.   Iriez-vous jusqu'à lui demander de rendre de tablier comme l'ont exigé les responsables du Pds, suite à la convocation d'un député en pleine session parlementaire en l’occurrence Omar Sarr ?Non, nous ne le ferons pas parce que pour nous, ce n'est pas une affaire de Alioune Ndao ou de Modou Ndiaye mais une Cour qui doit être remisée. Vous savez, en 1975, la dissolution de la cour de sûreté de l'Etat faisait partie des conditions que nous avions posées au Président Senghor qui voulait nous voir légaliser notre parti et sortir de la clandestinité. La cour de sureté de l'Etat était une juridiction d'exception qui nous avait condamnés à de longs mois de détention pour simple délit d'opposition au régime en place. Ce n'est donc pas aujourd'hui que nous accepterons une telle juridiction. Ceci n'a évidemment rien à voir avec notre position de principe sur la reddition des comptes qui ne doit pas être exigée de façon discriminatoire bien entendu. La justice de notre pays, pensons-nous est suffisamment outillée pour connaitre des affaires en questions et les traiter de la meilleure manière qui convienne.

ENTRETIEN REALISE PAR DJIM MOMATH KIDIERA

Auteur: LeSenegalais.Net
Publié le: Mardi 25 Décembre 2012

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