Comment avez-vous accueilli votre nomination au poste de ministre de l'IntérieurJ'ai d'abord rendu grâce à Dieu. J'ai accueilli cette nomination en musulman, en homme responsable et dans le respect de l'autorité qui m'a investi de cette grande confiance, le président de la République, Macky Sall. Je l'ai accueillie en pensant à tous ceux qui m'aiment et à tous mes compagnons politiques, à ma famille et à mes parents. J'ai accueilli la nomination en tant que républicain, pour servir mon pays.D'aucuns disent que le poste de ministre de l'intérieur ne devait pas être occupé par un responsable de l'APR, parti au pouvoir, que répondez-vous à cela ?Ils ont peut-être raison, c'est leur point de vue et je le respecte. Mais je suis convaincu que je ferai en sorte que ce ministère, dans sa gestion, puisse se départir de tous les soupçons, de l'absence de confiance entre les acteurs, pour être au service de la République et non au service d'un clan. Est-ce que vous n'êtes pas un peu gêné, ne craignez-vous pas de commettre les mêmes impairs que votre prédécesseur, Ousmane Ngom ?Non il ne s'agit pas des mêmes hommes, pas les mêmes personnalités, pas les mêmes convictions politiques, pas la même équipe. Le Président Macky Sall a gagné haut la main et dans le travail bien accompli, mais aussi dans le respect de l'éthique et de la dignité. Nous allons inscrire notre action politique dans le cadre du respect de l'éthique et de la dignité.Concernant les Législatives, certains partis n'étaient pas d'accord pour le report, comment voyez-vous cela ?Il y a eu un large consensus quand j'ai convoqué l'ensemble des partis politiques. Sur plus de 70 présents, il y en a eu 3 qui sont du camp de Macky2012, qui pour des raisons qui leur sont propres, n'étaient pas d'accord pour le report des élections. Ils étaient pour la dissolution de l'Assemblée nationale, ce qui n'est pas notre conviction. Parce que cela ferait naître une certaine idée de vengeance, or nous ne nous inscrivons pas dans une logique de vengeance. C'est peut-être cela qui nous a opposés. Nous pensons que nous pouvons trouver un terrain d'entente avec la majorité sortante qui est à l’Assemblée nationale actuellement. Nous voulons mettre l’Etat, la République et le pays au-dessus de tout. Et dans ce cadre, une démocratie qui fonctionne doit accepter la cohabitation, discuter sur la base des idées et trouver un terrain d'entente. C'est ce que nous avons fait avec la majorité libérale actuelle. Nous avons préféré un report des élections à une dissolution de l’Assemblée nationale. Le président de la République est un homme de consensus pour ceux qui acceptent d'être au service de la Nation.Le Premier ministre, Abdoul Mbaye, a présentement des démêlés avec la justice, ne pensez-vous pas qu'il devrait démissionner, en attendant que ces dossiers soient vidés ?Je ne peux pas répondre en lieu et place du Premier ministre. Tout ce que je peux dire, c'est que je crois qu'il a toute la plénitude et les réponses à ces tentatives de manipulation de l'opinion, contraires à son éthique et à sa dignité. Il fait partie d'une famille que tout le monde connait et respecte dans ce pays. Il ne serait pas le dernier à s'impliquer dans des situations que l'opinion peut condamner. Je pense que tout cela est faction des adversaires, et il a tous les moyens pour donner les preuves de son innocence.