Remaniement ministériel : Thierno Bocoum relève les points d’ombre du nouveau gouvernement
A peine dévoilé et les réactions s’enchaînent. Le remaniement ministériel décidé par le président et son Premier ministre suscite de vives réactions. Dans une publication sur ses plateformes sociales, Thierno Bocoum, président d’AGIR-Les Leaders, salue l’arrivée de nouveaux ministres mais déplore l’absence de réduction du gouvernement. Il met en garde contre une justice fragilisée après le départ d’Ousmane Diagne. Par ailleurs, il se montre critique à la nomination de Me Bamba Cissé au ministère au ministère de l’Intérieur et voit dans ces choix un risque pour la démocratie et l’État de droit.
L’intégralité de sa contribution :
Réaction au remaniement ministériel (Par Thierno Bocoum)
Nous prenons acte du remaniement ministériel opéré par le Président de République sur proposition du premier ministre.
Nous félicitons et encourageons les nouveaux ministres, tout en rappelant que le régime a le droit de s’évaluer et de réaménager son équipe autant de fois qu’il l’estime nécessaire.
Au-delà des mouvements d’hommes et de portefeuilles, les Sénégalais attendent des résultats tangibles.
Nous regrettons que ce remaniement n’ait pas été l’occasion de réduire le nombre de ministères. C’était le moment d’envoyer un signal fort de sacrifice et de sobriété, à l’heure où l’on exige des populations de supporter des charges toujours plus lourdes.
Au contraire, c’est encore une fois le fonctionnement de l’État qui est priorisé au détriment du quotidien des Sénégalais.
La démission du ministre Abass Fall pour rester à la tête de la mairie de Dakar appelle aussi à réflexion. Elle intervient alors même que la Cour suprême doit se prononcer, le 18 septembre, sur l’acte du préfet visant le maire Barthélémy Dias.
Anticiper une démission avant le verdict, c’est envoyer un signal équivoque et exercer, de manière voilée, une pression inacceptable sur la justice.
Le départ du ministre de la Justice, Ousmane Diagne, ne peut passer sous silence.
Sa révocation, sur fond de pressions publiques répétées, laisse craindre une volonté de faire « sauter le verrou » d’une justice déjà fragilisée, afin de la mettre davantage au service des intérêts partisans du Premier ministre et de ses militants.
Rappelons que, malgré les injustices flagrantes liées à l’emprisonnement de journalistes, chroniqueurs et citoyens, ce dernier avait publiquement regretté qu’il n’y ait pas eu encore plus d’incarcérations, allant jusqu’à en attribuer la responsabilité au Président de la République.
Une telle orientation serait intolérable.
La nomination de Maître Bamba Cissé au ministère de l’Intérieur soulève également de profondes inquiétudes. Certes, il a tout le mérite de figurer dans un gouvernement mais la classe politique, dans sa grande majorité, a toujours souhaité que ce poste soit confié à une personnalité au-dessus de la mêlée, capable d’incarner une neutralité absolue.
En choisissant son propre avocat pour occuper ce ministère régalien, le Premier ministre donne le sentiment de vouloir garder la main sur l’organisation des élections et sur la politique de répression.
Ce choix contredit de manière flagrante les combats menés jusqu’ici pour sanctuariser certains domaines de l’État et les réserver à une gestion impartiale.
Le ministère de l’Intérieur, garant des libertés publiques et de la régulation démocratique, ne peut s’accommoder d’une partialité manifeste.
Ce remaniement, en consacrant à la fois le départ d’Ousmane Diagne et la nomination de Maître Bamba Cissé à l’Intérieur, nous interpelle au plus haut point.
Au lieu d’ouvrir une nouvelle ère de gouvernance responsable, il fait planer le doute sur un agenda politique dangereux pour la démocratie, pour l’État de droit et pour la liberté des Sénégalais.
Thierno Bocoum
Président AGIR-LES
Commentaires (47)
Déplorer l’absence de réduction du gouvernement, pointer du doigt des nominations, agiter le spectre d’une justice fragilisée… Très bien. Mais où sont les propositions ? Où est le projet ? Où est la vision politique capable de fédérer et d’inspirer ? On ne bâtit pas une démocratie sur des soupçons et des insinuations. On la renforce par des idées, des solutions et du courage politique.
La critique est utile quand elle éclaire. Mais quand elle devient un réflexe sans fondement, elle ne fait que masquer l’absence de cap.
La politique est un jeu qui se paie cash. Toi et Bart avez joue et perdu donc sawi leen te teudi.
Plus vous parlez, plus vous detruisez le peu de credibilite s ils vous en reste un tant soi peu.
Allez demandez a votre mentor Idrissa Seck.
Ne me taxez pas de Pastef car je ne le suis pas. Je suis seulement un Senegalais qui passe et qui a son mot a dire donc au suivant. Basta et vivement que quelqu un de plus competent. Finis l epoque des politiciens de carriere
C'est son job
S'il plaît à Dieu , avec les vœux et souhaits des âmes pures...
SONKO réussira à faire du SENEGAL UN PAYS PROSPÈRE, JUSTE ET PAISIBLE !!!
Le noble peuple vous souhaite ardemment la réussite totale....
* En 2019 le Ministre de l’intérieur était un allié de Macky et il avait déclaré publiquement que sa mission c’est la réélection de son candidat.
* En 2023 le Ministre de l’intérieur était un avocat, passé 1er ministre au dernier moment, quand Macky a voulu saborder son camp en mettant une personnalité neutre.
Donc si Thierno dit que le fait de mettre un ministre de l’intérieur de son camp est un recul, il doit préciser un recul par rapport à qui et à quand. Puisqu’il semble avoir hiberné durant les 12 ans de APR et même durant les 12 ans de PDS avec Maître Ousmane Ngom à l’intérieur pendant un moment.
Un pays ou on se débarrasse des hommes de valeurs, de compétence et de dignité comme Ousmane Diagne, le général tine .
Et ce pour des raisons obscurs.
Ce pays est presque dirigé par les réseaux sociaux, des personnes sans aucune valeur ajoutée pour le pays et qui passent leurs temps a dicté leurs lois.
C'est ça la vérité et c'est triste
Une fois de plus, Sonko nous avait promis une rupture. Ou' estce qu,elle est cette rupture dans ce qu,on voit sur le theatre des operations depuis qu,il est au pouvoir? President Sall est l,absent le plus present. Sonko nous avait fait croire qu,il n,avait pas besoin d,etat de grace, car il savait tout ce qui ne va pas et allait y remedier en 2 mois Ou' en est il avec cette loi d,amistie qui les ont fait sortir de prison et dont il ne " voulait" point? Ou' en est il avec la criminilisation de l,homosexualite' qu,il , avait promise de poser sur la table des son accession au pouvoir avec une majorite' a' l,assemblee nationale?
Encore, acceptons que ce systeme qu,on nous avait promis de combattre est toujours la' et que s,il vous plait Pastef ne vous refugiez pas derriere le President Sall pour masquer votre incompetence, votre incapacite' de tenir vos promesses. Le talentueux journaliste Ibou Fall l,a si bien dit: " ce ne sont que les privilegies qui ont change', mais pas les privileges "
sans carisme ni personalitè
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