«?Ils nous assassinaient puis disaient "mort naturelle".?» Ainsi commence le réquisitoire de Guy Marius Sagna, figure emblématique de la lutte pour les droits humains au Sénégal. En saluant la posture du président Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko, il rend hommage à une nouvelle ère politique qui ose rompre avec les silences complices et les pratiques héritées.
"Pendant des décennies, des citoyens ont été tués. Ils assassinaient nos pères et nos enfants Ensuite, des familles étaient contraintes à enterrer sans autopsie, achetées par quelques miettes de francs CFA", soutient Guy Marius Sagna.
La justice officielle, représentée par le procureur, semblait jouer contre la vérité : «?Quand le procureur parlait c'était pour dire le contraire de la vérité.?», a-t-il déclaré.
Guy Marius Sagna affirme un positionnement clair. «?Nous, nous sommes auprès des familles des victimes.» Il ne s’agit ni de jeter l’opprobre sur l’ensemble des forces de défense et de sécurité, ni de «?taire, cacher et couvrir les actes inacceptables de certains d’entre eux.?» L’exécutif actuel est ainsi encouragé à poursuivre ce travail de vérité et de justice.
Mais l’enjeu est structurel. Selon Sagna, «?nous avons hérité de forces de défense et de sécurité coloniales?», marquées chez certains agents par une culture de l'impunité. «?Un permis d’insulter, une prime à la torture, un permis d’assassiner…?» Pourtant, dans cette même police, cette gendarmerie, ces eaux et forêts, nombreux sont ceux qui «?servent totalement les citoyens?». D’autres, en revanche, traitent «?le citoyen comme un tam-tam bon que pour être tapé.?»
Les récents cas de Rosso et Cambérène illustrent cette fracture. Le gouvernement incarne une volonté de changement, mais «?Diomaye, Sonko et leur gouvernement seuls ne peuvent pas régler ce problème structurel.?» Le système violent subsiste dans chaque poste de police, chaque brigade, chaque village, chaque institution. Partout, la rupture affronte la continuité.
Dès lors, «?chacun doit choisir son camp?», martèle-t-il. Le respect envers les forces de défense et de sécurité doit aller de pair avec une vigilance citoyenne qui refuse la violence et la dénonce. Les agents sont invités à «?choisir le camp du peuple et non celui de l’oppression du peuple?», un camp défini par «?le respect des droits des citoyens.?»
Pour Sagna, il ne faut pas avoir honte, ni être gênés face aux actes du système car il n’aura pas de "scrupule".
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Il appelle à une posture «?intransigeante?» contre le système et conclut sans équivoque : «?Nous ne sommes pas là pour être les nouveaux visages ,les nouveaux boss d’un système néocolonial et parasitaire. Nous sommes là pour faire disparaître le système néocolonial et parasitaire", a conclu Guy Marius Sagna.
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