L’agence de notation S&P Global Ratings a abaissé la note souveraine du Sénégal de « B » à « B- » avec une perspective négative, selon une annonce datée du 14 juillet. Cette dégradation, la deuxième depuis mars 2025, reflète les inquiétudes persistantes des investisseurs face à l’endettement élevé du pays, estimé à 23 563 milliards FCFA (environ 119 % du PIB) à fin 2024 selon un récent rapport de Barclays Plc, ainsi qu’aux incertitudes entourant les négociations avec le FMI. Dans un communiqué publié ce matin, le Ministère des Finances et du Budget du Sénégal a réagi en réaffirmant sa « capacité à honorer ses engagements » et son engagement envers une transparence budgétaire renforcée.
La dégradation de la note souveraine intervient dans un climat de méfiance croissante sur les marchés internationaux, alimenté par la chute des obligations sénégalaises en dollars.
Le communiqué du Ministère des Finances et du Budget insiste sur une « démarche de transparence renforcée », notamment à travers la publication de données provisoires sur la dette publique pour 2023 (20 738 milliards FCFA) et 2024 (23 563 milliards FCFA). Ces chiffres, issus d’un travail de fiabilisation en cours, sont soutenus par un « cabinet international indépendant » mandaté pour auditer la dette sur la période 2019-2024. Le ministère précise que « l’augmentation des ratios dette/PIB devrait être ajustée avec les résultats du rebasage du PIB, attendu prochainement », suggérant que la taille réelle de l’économie pourrait réduire la gravité apparente du ratio.
Sur le plan financier, le gouvernement met en avant des progrès concrets : « Le plan de financement 2025 progresse, avec des ressources mobilisées auprès de partenaires externes et via des émissions de titres publics, incluant deux Appels Publics à l’Épargne réussis. » Une stratégie pour 2026 est également en préparation, démontrant une vision à moyen terme. En parallèle, « des discussions constructives avec le FMI se poursuivent », avec l’objectif d’une réunion rapide du Conseil d’Administration pour résoudre la situation de misreporting (déclarations erronées des données financières).
Le gouvernement, sous la supervision des plus hautes autorités, réaffirme son engagement à poursuivre des réformes rigoureuses. Le communiqué souligne que « la capacité de l’État à honorer ses engagements reste intacte » et invite au dialogue avec toutes les parties prenantes, y compris les investisseurs et les partenaires internationaux.
La dégradation à « B- » par S&P, cinq crans en dessous du seuil d’investissement, risque de maintenir la pression sur les rendements des Eurobonds et de compliquer l’accès au financement international. Toutefois, les initiatives du gouvernement, comme l’audit indépendant et les Appels Publics à l’Épargne, visent à restaurer la confiance. Le rebasage du PIB, attendu prochainement, pourrait également atténuer la perception d’un endettement insoutenable en réévaluant la taille de l’économie sénégalaise. À long terme, les ressources pétrolières et gazières offrent un potentiel de croissance, mais leur impact dépendra de la réussite des réformes et du soutien du FMI.
En conclusion, face à une nouvelle dégradation de sa note souveraine, le Sénégal adopte une posture proactive, misant sur la transparence et la mobilisation de ressources pour stabiliser ses finances. « Le gouvernement reste ouvert au dialogue avec toutes les parties prenantes », conclut le communiqué, signalant une volonté de collaboration pour surmonter cette crise.
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