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Mame Thierno Birahim Mbacké: Le bâtisseur !

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Mame Thierno Birahim Mbacké: Le bâtisseur !

Gardien des héritiers, fondateur de Darou Mouhty et figure essentielle de l’histoire du Mouridisme, Mame Thierno Birahim reste une référence spirituelle et sociale incontournable. Né le 30 novembre 1865 à Prokhane et plus connu sous le nom de Borom Darou, il est le jeune frère de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du Mouridisme. Son histoire, peu racontée dans les récits populaires, est pourtant au cœur de la trajectoire spirituelle et sociale de Serigne Touba.

Comme le rappelle Mbaye Guèye Syll, écrivain et spécialiste de la vie de Mame Thierno Birahim, ce dernier fut confié très jeune à Serigne Touba par leur père. Le Cheikh n’était pas seulement son frère : il était aussi son maître, son éducateur et son modèle. Toujours à ses côtés, Mame Thierno vivait dans une proximité telle avec le Cheikh que certains, ignorant leur lien de sang, pensaient à tort qu’il était son serviteur.

D’après l’écrivain Mbaye Guèye Syll, Serigne Touba avait formulé des prières ardentes pour obtenir un compagnon fidèle, courageux et infatigable dans la voie de Dieu. Dieu exauça cette prière en lui donnant Mame Thierno Birahim. Et ce dernier s’illustra comme un guerrier, un travailleur et un bâtisseur, entièrement dévoué à la mission de son frère.

C’est Mame Thierno qui a fondé la plupart des villages liés à l’expansion du Mouridisme. En décembre 1911, Serigne Touba lui adresse une lettre l’instruisant de fonder Darou Mouhty, un ordre qu’il exécute avec diligence. Le 25 mai 1912, Darou Mouhty est officiellement créé. Ce village deviendra plus tard un haut lieu du Mouridisme, presque un second pôle après Touba.

La relation entre Serigne Touba et Mame Thierno allait au-delà du lien fraternel. Lors du partage des biens après la mort de leur père, Cheikh Ahmadou Bamba déclara : “Ma part, c’est Mame Thierno. Et la part de Mame Thierno, c’est moi.” Une déclaration forte, révélatrice de l’attachement spirituel et affectif entre les deux hommes.

La confiance du Cheikh en Borom Darou était si grande qu’à son départ pour Saint-Louis, convoqué par le gouverneur colonial, c’est à Mame Thierno qu’il confia ses enfants, notamment Serigne Mouhamadou Moustapha (futur premier Khalife général des Mourides) et Serigne Fallou (deuxième Khalife).

Au-delà de sa stature religieuse, Mame Thierno Birahim était aussi un grand éleveur, un agriculteur de renom, etun homme généreux. En 1938, il fut décoré par la République française, recevant l’ordre national du Mérite agricole pour avoir, en pleine période coloniale, offert gratuitement des semences aux populations confrontées à une pénurie. Un acte qui a marqué son époque.

Mame Thierno Birahim Mbacké s’éteint le 26 août 1943, laissant derrière lui un héritage immense, un modèle de fidélité, de service, et de silence au service de la grandeur d’un projet divin. L’écrivain Mbaye Guèye Syll revient ici la vie et l’œuvre de Borom Darou.

Auteur: Ousmane Dicko, Bara Diouf, Thiebeu Ndiaye et Modou Diop
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Commentaires (2)

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    anonyme il y a 18 heures

    ....et le village de Mbarakane, qui existait avant Darou Mousty....faut pas modier l'histoire, j'ai rien contre le guide maisl la verite toujours.....!

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    David W il y a 17 heures

    Mame Thierno Birahim Mbacké : Le silence qui bâtit l’éternité Dans l’histoire du Mouridisme, certaines figures brillent par leur lumière discrète mais puissante. Mame Thierno Birahim Mbacké, plus connu sous le nom de Borom Darou, est de celles-là. Gardien des héritiers, fondateur de Darou Mouhty, et compagnon indéfectible de Serigne Touba, il incarne la fidélité absolue, le service désintéressé et la grandeur dans l’humilité. Né en 1865 à Prokhane, il fut confié très jeune à Cheikh Ahmadou Bamba, son frère, son maître et son modèle. Leur lien transcendait le sang : “Ma part, c’est Mame Thierno. Et la part de Mame Thierno, c’est moi.” disait Serigne Touba. Une déclaration qui résume toute la profondeur de leur relation. En 1912, sur instruction du Cheikh, il fonde Darou Mouhty, qui deviendra un haut lieu du Mouridisme. Mais son œuvre dépasse les murs : il bâtit des villages, des âmes, et une tradition de loyauté et de travail. Agriculteur visionnaire, éleveur généreux, il fut décoré en 1938 par la République française pour avoir offert des semences aux populations en détresse. Un geste qui témoigne de son humanité, même en période coloniale. Le 26 août 1943, Mame Thierno s’éteint, laissant un héritage immense. Il est le symbole d’un engagement total, d’un silence fécond, et d’une vie dédiée à la grandeur d’un projet divin. Aujourd’hui, son nom reste une source d’inspiration pour tous ceux qui croient en la force du service, du sacrifice et de la foi. Borom Darou n’a pas seulement fondé un village : il a fondé une voie.

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