Borom Daraadji : Le Savant
Poursuivre l’œuvre de ses prédécesseurs en s’illustrant, en particulier, dans la transmission du savoir. Tel fut le sacerdoce, le temps de son Khalifat durant, de 1997 à 2012, de Cheikhal Seydi Muhammadoul Mansour Sy Boroom Daraadji, qui a consacré toute sa vie à la Charia et la Sunna du Meilleur des Êtres, le Prophète Mohammed (PSL).
Le fils de Cheikhal Khalifa Ababacar Sy, petit-fils de Maodo a accédé au Khalifat, le 14 septembre 1997, suite au rappel à Dieu de Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh. Issu d’une double lignée prestigieuse, celle du fondateur de la Tidianiyya sénégalaise par son père et celle des grandes familles lébous de la presqu’île du Cap-Vert par sa mère, Sokhna Aïssatou Seck, Serigne Mansour Sy, né et formé à Tivaouane, a, très tôt, trouvé un ancrage définitif dans la cité religieuse en se mettant au service de la Tariqa Tidiane et du legs de son grand-père, Maodo Malick.
Un de ses anciens chambellans, Serigne Ndiassé Guèye, raconte que Borom Daraadji a eu l’honneur de détenir le sceau du Khalifat avant même de devenir Khalife général des Tidianes. Selon ce petit-fils de Serigne Alioune Guèye, « Mame Dabakh lui avait confié, avant même son rappel à Dieu, le secret du Khalifat Tidiane (Siiroul Khilaafa), reconnaissant en lui une autorité naturelle et une grande capacité de rassembleur ».
Serigne Mansour Sy a incarné, tout au long de sa vie, l’érudition, la paix et la transmission du savoir. Toujours élégant et raffiné dans sa mise, le successeur de Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh, en tant que Khalife général des Tidianes, en 1997, fut un guide discret, mais influent, attaché à la stabilité sociale et à la préservation des valeurs religieuses.
Le surnom de «Boroom Daraadji», d’après Serigne Ndiassé Guèye, lui vient d'ailleurs du rôle central qu’il a joué dans la direction du grand «daara» de Tivaouane, fondé par son grand-père, en participant à la formation de plusieurs grands érudits de l’Islam du Sénégal. Véritable pédagogue, il voyait dans la transmission du savoir religieux un devoir sacré, un héritage à protéger et à enrichir.
Le témoignage de son père, Serigne Babacar Sy, résume parfaitement sa personnalité. « L’érudition, la transmission des connaissances, le partage et les actes de bonté sont tes qualités intrinsèques, lui avait dit son père », rappelle Ndiassé Guèye. Un grand érudit qui, tout son magistère durant, porta haut les valeurs de paix et de stabilité.
Au-delà des discours, Serigne Mansour Sy s’est illustré par des actes concrets pour la cohésion sociale. Dans les moments de tensions politiques, il s’efforçait d’apaiser les antagonismes, souvent dans la plus grande discrétion, mais toujours avec efficacité. On se souvient notamment de ses interventions discrètes, mais déterminantes, dans la recherche de la paix en Casamance. Soucieux de ne jamais politiser ses prises de position, Boroom Daraadji rappelait sans cesse que «le pays n’appartient pas aux politiciens», se rappelle Ndiassé Guèye.
Et d'ailleurs d'informer que Serigne Mansour Sy s’était déplacé personnellement jusque dans cette région du sud du pays, appelant à la prière et priant lui-même pour le retour de la paix.
Commentaires (1)
La religion c’est bien mais ne soyez pas déconnecter de la réalité !
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