La traite des personnes est bien une réalité dans les zones aurifères de Kédougou où des femmes et des jeunes filles, la plupart des mineures, s’adonnent au plus vieux métier du monde : la prostitution. La caravane initiée par la Cellule nationale de Lutte contre la Traite des Personnes (Cnltp) en partenariat avec le Bureau International du Travail (Bit), l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (Onudc) et l’Unicef a permis aux journalistes de faire le constat sur le site d’orpaillage de Kharakhéna. Evelyne, Antoinette et Joséphine (noms d’emprunts) ont toutes les trois deux choses en commun, la pratique de la prostitution sur le site de Kharakhéna, mais également d’être victimes de traite de personnes. En effet, racontent ces trois filles, Ghanéennes et Nigérianes, à qui nous avons tendu notre micro : « Nous avons payé 1 million de francs Cfa à des passants, qui nous avaient promis de nous amener en France et aux Etats-Unis. Finalement, nous avons atterri à Kédougou, dans les sites d’orpaillages. Ici, nous faisons notre business. Nous ne sommes pas en sécurité, mais que faire ? Nous n’avons plus d’argent pour retourner chez nous », confient ces prostituées qui logent dans des huttes, au milieu de la brousse de Kédougou, à quelques kilomètres du Mali.
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